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Du 17/04 au 29/06 - 2114 km - Champagne/Vezelay/GR10/Camino del Norte et Primitivo/Cabo Fisterra |
Oviedo / San Juan de Villapañada (28 km) - Bruine et nuageux
Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE
Dimanche 13 Juin 2010
Rien de plus démoralisant que de remettre des chaussures mouillées.
Mais pas d’autre solution.
Heureusement, nous ne partons pas à jeun.
Hier au soir nous avions acheté jus d’oranges, lait chocolaté et brioches au sucre.
Les rues d’Oviedo sont bien silencieuses par rapport à la veille. Nous avons pu assister à plusieurs mariages dont un, très typique, pourvu d’un « bandas d’Asturias » (musiciens locaux)
Une pluie fine tombe.
Une heure est nécessaire pour sortir de la ville et retrouver les petits sentiers, moins ruisselants, mais toujours boueux.
Les dénivelés reprennent doucement, dans un paysage boisé et vallonné.
Avant Rodiela de la Vega, nous passons sur un pont Roman, enjambant le rio Nora. Les intempéries des derniers jours l’on rendu furieux.
Serge avait prévu une courte étape (11 km).
A Venta del Escamplero, munis des clés de l’albergue, nous allons déposer nos sacs et revenons à la casa Fernando pour les formalités et les provisions.
Manque de pot, aucune épicerie sur place ce jour.
Impossible de rester, n’ayant rien à manger.
Il est à peine 11h00, nous décidons de continuer.
La pluie nous abandonne et nous laisse presque tranquille.
Nous suivons de très jolis chemins.
Soudain, un bruit sourd, m’intrigue.
Vite, je suis renseignée.
C’est le rio Nalón qui a doublé de volume et dont le débit est impressionnant.
Notre itinéraire nous fait descendre et longer ce fleuve. La végétation, a été, et est malmenée par son débordement.
Tout à coup, un gros problème surgit !
Le chemin est traversé par un ru. Ce dernier a considérablement grossi et il nous est impossible de le passer à pieds secs.
Pas d’autre solution que de faire de l’accro-branche !
On se défait de nos sacs.
Serge s’élance le premier, je lui jette son sac, puis le mien et mes bâtons.
A mon tour, je me lance … Quelle aventure !
J’espère ne pas avoir à revenir sur nos pas …
Nous reprenons de l’altitude ce qui nous éloigne du danger.
Grado.
Nous y faisons des provisions en vue de la cena, et, grand luxe, nous déjeunons dans un restaurant.
Il est 14h30, je me dis que nous prenons le rythme Espagnol.
Rassasiés, la fin du parcours ne nous fait pas de cadeau. Une raide ascension nous épuise jusqu’à San Juan.
L’albergue municipale est coquette et agréable.
Bonne surprise, je peux y faire une lessive et sécher correctement nos chaussettes sur des radiateurs électriques.
De plus, frigo et placards contiennent de quoi satisfaire des appétits d’ogres.
Finalement nous avons eu raison de poursuivre ce matin et tort de nous être chargés en vain.
Nous déjeunons dans notre chambre à l’aide des produits achetés la veille.
C’est mieux que de partir le ventre vide …
Il bruine et, parfois, une ondée un peu plus sévère survient. J’ai prévu de faire une courte étape afin de nous sortir des pré-découpages du guide.
Le paysage devient plus alpestre et le relief, accidenté, se fait sentir dés la sortie d’Oviedo.
Malgré la grisaille, mon petit coup de fatigue morale s’est envolé. Edith semble, également, aller mieux.
Nous progressons sur de petites routes et dans des chemins creux, où parfois la boue est très présente. Cependant, ce n’est pas la « patouille » de 2008.
Nos chaussures sont encore humides, et au vue des conditions, ne sont pas prêtes de sécher.
Nous sommes à présent sur le Camino Primitivo situé en plein cœur des Asturies.
Nous attaquons la montagne par des chemins anciens et champêtres. Une partie d’entres-eux sont transformés en véritables torrents du fait du ruissellement.
Des pueblos très tranquilles, typiques de cette région, sont traversés. Nous y voyons de nombreux Horreos (séchoir à maïs) indissociables du décor rural Asturien.
Aucune ferme n’aurait pu se passer de cet élément servant à la fois de grenier et de magasin pour conserver le maïs ainsi que toutes denrées comestibles et périssables.
Ils remontent probablement à la préhistoire. Mais ce sont les romains qui les mentionnent pour la première fois.
Nous arrivons à Venta del Escamplero. Nous nous rendons chez Fernando pour chercher les clés.
Cette belle albergue est équipée d’une cuisine. Mais, nous ne disposons pas de provisions. La casa Fernando non plus, malgré les indications portées sur le livre.
Donc, nous repartons.
Encore dix sept kilomètres pour rallier Villapañada.
Mais il nous faudra bien faire des achats !
Grado rimant avec « crado », on nous a déconseillé d’y faire étape.
Aujourd’hui, c’est Domingo !
En théorie, le pays est fermé.
Notre repas de ce soir s’annonce donc frugal.
A Grado, c’est jour de fête.
Saint Jacques veillant sur nous, tous les commerces y sont ouverts.
Ravitaillement et repas dans un excellent restaurant.
Nous repartons l’estomac et les sacs lestés !
Encore quelques kilomètres et nous serons au bout sans savoir ce que nous allons y trouver.
Ca monte dur à la sortie de Grado.
Un décor bucolique s’offre à nous, un peu gâté par la présence d’une autoroute.
Ah oui ! j’oubliais de préciser qu’avant Grado, le Camino suit le rio Nalón. Celui ci est furieux et déborde largement de ses rives.
A un moment, notre chemin disparaît sous ses eaux.
Il nous faut jouer les Tarzans pour franchir un ruisseau grossi des eaux du Nalón.
Villapañada.
L’albergue est située hors du chemin, mais elle en vaut le détour.
Propre et bien équipée.
Deux Espagnols, qui en sont à leur début, sont déjà présents.
Nous sommes stupéfaits de constater que cette auberge dispose de provisions pour les pèlerins.
Si nous avions su, les trois kilos supplémentaires seraient restés dans les rayons du magasin !!
Villapañada / Bodenaya (27 km) - Fine pluie - Nuages
Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE
Lundi 14 Juin 2010
Nous quittons notre belle albergue dans un petit matin gris, mais sec pour l’instant.
Avant même de récupérer le Camino, nous sommes obligés de nous encapuchonner. Pas de grosses gouttes, mais quand même de quoi nous humecter sérieusement …
Nous montons fortement jusqu’à Alto del Fresno.
Dans la descente qui suit, à 14%, nous côtoyons le chantier de la nouvelle autoroute qui défigure le site.
Peu avant Santa Eulalia de Dóriga, nous passons devant une splendide ferme forteresse où même la grille d’accès aux pâturages est majestueuse.
Nous sommes, à nouveau, en progression dans des montagnes russes rendues plus ou moins praticables par les intempéries des jours précédents.
Quand nous franchissons le rio Narcea, il n’y a aucun doute, les Asturies ont subi une véritable « tromba »
Parvenus devant le Monastère del Salvador, nous sommes déviés du fait des travaux.
Les hameaux traversés nous révèlent leurs horreos (4 pieds) ou paneras (6 pieds et +) tous différents et plus beaux les uns que les autres.
Vers 12h00, nous traversons Salas où une pause bocadillos se fait à l’abri de l’averse.
Une piste empierrée nous permet de sortir à flanc de montagne sur deux kilomètres. En bas, la minuscule rivière est devenue torrent impétueux.
Plus loin, il nous faut sauter des rus devenus cascades et franchir des ponts du 17 et 18ème siècle.
On nous promettait des champs bordés de murets, mais l’Europe de Bruxelles, a transformé cet endroit en un gigantesque chantier.
Autoroute, routes et éoliennes sont venues défigurer ces lieux et en perturber la quiétude.
Après bien de la gadouille, c’est dans une albergue très typique que nous faisons halte à Bodenaya.
Nous nous sentons les bienvenus dans cette ancienne maison, retapée pour la circonstance, accompagnée de son horreo.
Lever 6h20, déjeuner 6h45, départ 7h10 sous de fines gouttes.
Aujourd’hui, c’est le cinquième jour de mauvais temps !
Les Asturies essuient de violents orages provoquant dégâts et grosses perturbations.
Avilés a vu des véhicules emportés, des magasins et diverses entreprises envahies par les flots.
On y déplore même un mort.
Demain, encore, est annoncée une alerte orange.
C’est pourquoi il est vivement conseillé aux pèlerins d’éviter les chemins de montagne et de rester sur les routes. Mais ce n’est pas sans risques, vu la conduite des autochtones !
De ce fait, de nombreux pérégrinos choisissent de prendre des transports en commun.
Nous allons - autant que faire se peut – essayer d’éviter de les imiter.
Ce jour, nos pas nous conduisent vers Bodenaya où une auberge très conviviale attend les marcheurs.
Les paysages sont de toute beauté, il n’y manque que le soleil.
Nous passons le pont sur le rio Narcea en furie.
Et encore, il s’est quelque peu calmé.
Ses larges berges disparaissent sous les flots tumultueux. De nombreux arbres ont été arrachés ou sont couchés en travers de son lit
Nous ne sommes pas très nombreux à évoluer sur cette portion du chemin.
Tant mieux, c’est plus favorable pour la réflexion !
Mais celle ci est malgré tout perturbée par l’attention soutenue et permanente nécessaire pour suivre le balisage, car cette fraction du chemin subit un profond chamboulement, dû à la construction d’une autoroute. Les champs bucoliques et les murets ancestraux ne sont plus que vieux souvenirs.
Preuve – s’il en est – que la communauté européenne, qui finance la réfection du réseau routier espagnol, se fout complètement de l’environnement.
A cela, il faut ajouter leurs fameuses éoliennes qui réapparaissent ici.
Toutefois, il nous reste la contemplation des extraordinaires horreos et paneras épargnés par ce bouleversement.
Salas
Nous y arrivons à travers la vallée de Nonaya et un vieux chemin, qui serpente sous chênes et eucalyptus, parsemé de ponts de pierres dont la construction remonte aux 17 et 18ème siècle.
Une pause bocadillos (thon, tomates et huile d’olives) et un thé me redonnent des forces pour repartir.
Il ne pleut plus.
Le chemin primitif n’a de « premier » que le nom !
Les différents chantiers de l’autoroute qui s’y succèdent, nous contraignent à des détours fastidieux et à patauger dans la boue. Ca promet un futur enchanteur aux pérégrinos de demain qui auront à cheminer par ici une fois les travaux achevés.
Nous arrivons à Bodenaya on ne sait comment.
Le bouquin ne me sert à rien vu le chamboulement des lieux.
L’albergue surgit devant nous. Un horreo, rénové, lui est attenant.
Nous y sommes très bien reçus par un « hospitaleros » qui nous monte même nos sacs dans le dortoir.
Nous sommes libres d’y choisir nos lits qui ne sont pas superposés !
Puis comme d’habitude, douche, lessive, etc. …
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Un film de 5mn pour résumer mon Camino del Norte et Primitivo fait en 2011 Le récit complet sur http://papypikcaminodelnorte.unblog.fr
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