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Du 17/04 au 29/06 - 2114 km - Champagne/Vezelay/GR10/Camino del Norte et Primitivo/Cabo Fisterra

Deba / Markina Xemein (23 km) - Brouillard - Eclaircies

Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE

Mardi 1er Juin 2010

EDITH

C’est alors que je suis dans un sommeil profond, enfin trouvé, que Serge m’avertit qu’il faut se lever.
Contrairement à lui, j’ai, cette fois, de la difficulté à vivre la promiscuité des grands dortoirs. Mes nuits sont courtes, en outre, quand il faut partir le ventre vide : dur, dur !
Par chance, ce matin, il n’y a qu’à emprunter l’ascenseur municipal, pour trouver remède à ma faim.

Bref, nous voici repartis et évidemment, devinez ? …
Une importante côte nous nargue, mais, nous pardonnons au relief sa dureté, car la plage de Deba s’étale en contrebas.
La brume n’est pas encore trop épaisse.
Petite halte à l’ermitage Santo Cristo del Calvario. Et, nous grimpons de plus belle.
J’ai presque envie de dire « Le Camino del Monte » plutôt que « Camino del Norte) !!!

Un dernier coup d’œil sur l’océan et nous bifurquons dans un paysage montagnard.
La vallée d’Olatz Pour quelques jours, nous quittons la côte.
Nous pénétrons dans la vallée d’Olatz et ses vallonnements aux reliefs apaisés.
Puis, arrive une piste qui monte, monte, monte, mais jusqu’où va-t-on monter ?
A présent, le brouillard est très épais au point de ne pouvoir apercevoir la cime des arbres. Grace aux parfums, nous devinons que nous traversons une forêt d’eucalyptus et de pins.
Une douce moiteur nous enveloppe.
Nous profitons d’une aromathérapie gratuite !

Quand enfin Serge m’annonce que la grimpette se termine et que nous devrions cheminer sur un sentier presque plan, j’ai du mal à y croire …
J’en déduis que le « plat » en est la moyenne entre les hauts et les bas !

Nous parvenons à Markina par une piste raide et défoncée.
Je sens, dans le genou droit, comme une hâte d’arriver.

12h40. Direction l’albergue.
Manque de bol, ouverture 15h00 !!!
Pique-nique sur un banc, et longue attente.
Arrivées successives de Marc, Oliver et Bernard.

La présence de ce groupe debout devant une porte, attire l’attention d’une dame.
Eclairée, elle s’en va.
Quelques instants plus tard, la voilà de retour avec un sac plein de fruits et un bidon d’eau fraîche à notre attention.
Ce geste nous touche énormément.

15h10, enfin.
Une espagnole – comme on les aime – ouvre la porte et sans un mot disparaît.
Interloqués, nous prenons tous possession des lieux.
Rugissante, elle surgit, nous ordonne de sortir et de la suivre.
Nous laissons – malgré tout – nos sacs en place et emboîtons le pas à cette si avenante personne.
Au court des formalités, Serge observe un léger mouvement d’humeur face à tant d’amabilité.
Quant à moi, je me demande vraiment ce que je fais là.

Le dortoir me paraît froid et humide, les lieux ne m’inspirent pas.
Bof, ça ira mieux demain !

Ce soir, nous mangeons tous chez « Pitsi » où un copieux repas pèlerin nous est servi.
Voilà qui met du baume au cœur … et au ventre aussi.

SERGE

Comme la veille nous partons dans le brouillard.
Ce matin ressemble comme un jumeau à celui d’hier. Comme la veille nous partons dans le brouillard.
Nous quittons provisoirement les côtes et l’océan.
Une fois traversé le pont sur la ria, nous avons affaire à une bonne grimpette. En théorie, nous devions découvrir le pays basque intérieur, rural et plus boisé. Mais avec la purée de pois, il est difficile de voir au-delà d’une centaine de mètres.
Dommage, car cela me semble beau.

Au bout de quatre kilomètres, nous arrivons devant un petit ermitage.
Santo Cristo del Calvario.
Bien évidemment, fermé !
Nous atteignons péniblement une petite vallée, celle d’Olatz. D’une longueur de deux kilomètres, c’est une des moins connue de la région. Cela lui permet de rester intacte.

Malgré la proximité de l’océan on se croirait dans les alpages.
Conifères et hêtres se succèdent.
Nous traversons, toujours en montant, une zone complètement dépourvue d’habitations. Jusqu’au terme de la journée, nous ne traverserons plus que forêts et collines.
Le dénivelé important en fait une étape difficile.

Je constate que le nombre de pèlerin croît de jour en jour. Pour une voie dure et plus confidentielle, j’imagine ce que doit être la fréquentation sur le Camino Frances.

Il n’est pas 13h00 lorsque nous pénétrons dans Markina Xemein. L’agglomération, fondée en 1355, était une halte importante pour les pèlerins, puisqu’elle possédait un hospital.

A l’entrée, une église « Andra Marie » (La Vierge Marie) imposante et austère nous offre une architecture peu commune.

L’albergue qui nous accueille ouvre ses portes à 15h00.
L’albergue qui nous accueille ouvre ses portes à 15h00.
Il nous faut donc attendre !
Elle est située dans le Carmel des pères Carmélites (fin 17ème)

Une dame, en voiture, s’enquiert de connaître le pourquoi de notre présence devant le porche.
Nous sommes, en effet, cinq personnes à faire le pied de grue. Nous lui expliquons qu’il nous faut patienter encore une heure. Quelques instants plus tard, elle réapparaît, avec une bonbonne d’eau et un sachet dans lequel sont glissées des pommes, bananes, oranges et pêches.
C’est vraiment super sympathique.

Je me dis que sur cette voie, les habitants sont – et de loin – plus accueillants et ouverts que sur l’autre chemin.
A quoi cela peut-il tenir ?
Peut-être au nombre plus restreint de pèlerin.
Malgré tout, ce soir, l’albergue affiche complet.

Pas de cuisine pour la « cena » !
Ce sera encore resto.
La prestation d’accueil est laissée à notre appréciation (donativo).

Markina Xemein / Gernika (26 km) - Nuages - Bruine

Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE

Mercredi 2 Juin 2010

EDITH

A 6h30 Serge me secoue.
Je dormais profondément comme chaque matin.
Vite prêts, nous avalons les napolitains et le jus d’orange achetés la veille.
Nous quittons le couvent de Los Padres Carmelitas (pour moi, sans regret)

Contrairement aux jours précédents, le chemin longe un cours d’eau, ce n’est qu’un peu plus loin que le relief s’accentue.
Nous voici à Bolibar, terre natale des ancêtres de Simon Bolivar, lui-même né à Caracas.
Le village est très beau, mais dépourvu de commerces.
Pourtant, notre guide nous en signalait certains !

Nous continuons jusqu’à Ziortza, où un panonceau annonce la présence d’une albergue-bar.
Nous entrons et nous y trouvons une pèlerine, Australo Suisse, connue sur la voie de Vézelay, Régula.
Je me dirige vers le bar, le patron ne semble pas décidé à nous servir.
Je patiente, mais toujours rien.
Au bout d’un moment, nous décidons de repartir sans avoir consommé.
Je ressors « un peu » énervée contre ces espagnols aussi peu aimables et attentionnés.
La suite du parcours traverse le hameau d’Uriona jalonné de jolies fermes. A plusieurs reprises, nous progressons en dent de scie pour enfin longer à nouveau un petit ru en sous-bois.
Hameau d’Olabe, nous optons pour la variante routière qui nous écourte la distance de deux kilomètres.
Marmiz, et enfin Gernika.

Cette ville, fondée en 1366 par le comte Tello, fut pratiquement détruite en 1937 par un bombardement. Seuls quelques bâtiments d’époques sont encore visibles de nos jours.
Nous sommes logés dans l’Auberge de Jeunesse d’un bon confort.
Nous consacrons l’après midi à la découverte de la ville et de ses monuments. Nous pouvons y admirer une fresque, grandeur nature, de l’œuvre de Picasso.
Nous pouvons y admirer une fresque, grandeur nature, de l’œuvre de Picasso

SERGE

Nous sommes partis de bonne heure car, il n’existe pas de possibilité pour prendre une collation dans cette ville.
Rien d’ouvert avant 8h00 !
Nous nous en allons avec seulement un croissant et un jus de fruit achetés fort à propos la veille.
Notre départ se fait au bord de la rivière pour ensuite prendre la grand-route. Autoportrait !!!
Ca monte !
Tiens, moins fort que d’ordinaire.
Bon, je passe sur la forêt et ses pins, eucalyptus et autres arbres, sur les chemins défoncés et autres pistes cimentées.
Bolibar !
Terre natale des ancêtres de Simon Bolivar, héros de l’indépendance de plusieurs régions d’Amérique latine. Bien que né à Caracas, le village lui a érigé une stèle et consacré un musée.
Puis nous prenons une antique calzada – encore en très bon état – mais qui monte raide à travers bois. Elle nous achemine, dans les mêmes conditions que les pèlerins médiévaux quelle a vu passer, vers le monastère de Cenazurra-Ziortza.
Cette construction est en fait l’unique bâtisse médiévale de Biscaye fondée au 10ème siècle.
« Le 15 août 965, alors que la population assistait à la messe dans l’ermitage Santa Lucia de Garai, à Gerrikaitz, un aigle s’abattit et saisit un crâne de l’ossuaire. Il s’envola en le tenant dans ses serres et le laissa tomber là où se trouve l’actuelle collégiale. Les paroissiens conclurent de cette scène étonnante que l’ermitage devait être déplacé »
L’aigle tenant un crâne dans ses serres figure sur les armes du monastère.
Le reste du parcours est enchanteur et nous permet de découvrir la beauté du pays basque espagnol.
Gernika.
Ville martyre.
Détruite en grande partie le 26 avril 1937 par un bombardement – un jour de marché – effectué par la légion allemande Condor qui appuyait les troupes du Grand Franco (plus de 2000 morts)
Un mur en céramique reproduisant en dimension réelle l’œuvre de Picasso, témoigne de ce drame.
L’albergue est sympa, propre mais plus onéreuse que prévue.
Bon, il n’y a rien d’autre dans cette ville de moins cher.
On conclut le marché !
Calendrier
Mai 2010

Pays

COMPOSTELLE 2010

 

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Un résumé de mon Camino del Norte en 2011

Un film de 5mn pour résumer mon Camino del Norte et Primitivo fait en 2011 Le récit complet sur http://papypikcaminodelnorte.unblog.fr

Ajoutée le 17/08/2012 à 10:09 © papypik

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