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La nuit porte conseil…
Me voilà un peu plus calme.
Durant le petit déjeuner, Serge consulte le guide et m’annonce que nous prendrons, pour débuter, un autre chemin que le GR10.
Des passages délicats étant annoncés dés le départ.
Il se renseigne auprès d’un autochtone qui lui confirme son choix. Il est donc possible d’éviter une nouvelle crise de panique …
Notre itinéraire nous amène sur le versant opposé au tracé original.
Les sentiers, bien que très raides et pentus, sont agréables. Avant d’atteindre la zone des radars de l’Artzamendi, au col de Mehatché (716m) nous rattrapons le GR10 qui comme une ligne brisée passe alternativement de France en Espagne.
Les bornes frontières jalonnent le terrain.!

Les Pottocks, en multitude, ne bougent pas à notre approche. Serge parvient même à en caresser un Nous amorçons la descente quand à dix mètres sur notre gauche, majestueux, un vautour nous domine posté sur un rocher.
Manque de chance, nous sommes suivis par quatre « randonneurs du dimanche » qui avec leur discussion haute et forte le font s’envoler.

Aucune difficulté sur le reste du parcours et c’est juste avant d’amorcer l’ultime pente que nous apercevons dans le lointain … l’océan.
Magique.
Aïnhoa se dévoile, village tout blanc.
Nous l’atteignons après avoir fait notre chemin de croix !
Non, non, je ne plaisante pas, nos derniers kilomètres se finissent bien sur Ce chemin.
Nous atterrissons dans un magnifique, mais très touristique, village basque. Nos pas nous transportent vers le camping dans lequel un gîte est présent.
L’Espagne n’est qu’à trois kilomètres. Nous décidons d’aller – à pieds – nous y approvisionner dans une « venta »
Nous dévalisons littéralement les rayons et, une fois de plus, Saint Jacques nous fait rencontrer un ancien pèlerin (dentiste de son état à Espelette) qui nous ramène au camping Harazty.
Festin prévu pour ce soir.


Levé à 6h30.
Petit déjeuner 7h00.
Départ 7h45.

Le ciel est menaçant mais il ne pleut pas.

Sur le trajet du jour, un passage très délicat est encore prévu.
Pour éviter à Edith une nouvelle épreuve, je décide de prendre une autre voie (hors du Gr) qui nous rallonge de trois kilomètres.
Dure à trouver, mais avec l’aide des locaux auprès de qui je me renseigne, nous l’avons sous nos pieds. Un large chemin qui permet aux véhicules de monter jusqu’aux radars et à l’observatoire du pic Artzamendi (926m)
Ca monte, mais moins raide qu’hier.

Encore des vautours, toujours des pottocks et maintenant des moutons.

Au détour d’un virage, je me frotte les yeux …
Trois lamas, dont deux présents sur le chemin, se dirigent vers nous.
Pas rassurés, eu égard aux malheureuses expériences du Capitaine Haddock, nous nous écartons de ces beaux mais étranges animaux pour passer.


Col de Mehatché (716m), un peu de vent, quelques nuages.
Nous craignons un orage.
Mais il ne vient pas.
Les sentiers sont superbes, ils serpentent dans les pâturages aux herbes rases. Que des chevaux dont certains se laissent approcher.
Nous croisons quelques randonneurs et échangeons nos renseignements sur les gîtes que chacun a laissés la veille. Nous distinguons à quelques mètres au dessus de nous un superbe vautour posé sur un petit éperon rocheux.
Malheureusement, des personnes bruyantes qui nous suivent ne nous laissent pas le temps de sortir l’appareil photo.

Douche puis direction l’Espagne à trois kilomètres (nous n’avons pas assez marché …) pour acheter le ravitaillement qui y est moins cher que dans le village très touristique.

Quand on vous dit que Saint Jacques veille sur nous !!!

L’orage d’hier soir a rafraîchi l’atmosphère, mais le ciel reste menaçant. Nous quittons le camping et suivons La Nivelle sur un sentier – presque plat – à travers bois.
Des bornes frontières nous indiquent que nous longeons l’Espagne.
Halte dans une « venta » pour recharger la machine et faire des achats de chorizo pour midi.
Nous parvenons à Sare, très belle bourgade emplie de touristes, avec ses maisons blanches aux boiseries peintes en vert ou rouge.
Nous prenons le temps d’y visiter l’église et de remplir le sac à provisions pour ce soir, car l’hébergement n’a rien à nous proposer.
Afin de ne pas trop surcharger « les montures », nous emportons léger (déshydraté)

Le soleil déchire timidement les nuages pour nous accompagner, mais le fond de l’air est frais !
Tant mieux, car une sévère ascension nous attend. Sur près de cinq kilomètres nous gravissons le massif de La Rhune, célèbre pour son petit train à crémaillère.
A nouveau, nous rencontrons des groupes de chevaux qui nous regardent peiner et suer comme de pauvres diables.

Je suis ravie d’emprunter le GR10 dans ce sens, car la descente doit être terrible et pénible à contrario.
Juste avant d’atteindre le « col des trois Fontaines », Serge a le plaisir de voir, et le temps de photographier, le petit train, car ce n’est pas le TGV ! Nous traversons les rails, et décidons de nous poser un moment sur ce qui semble être un ancien quai de gare. Serge, en bon chef de gare, siffle le départ, que j’appréhende, au vu de l’important dénivelé annoncé par le guide. Mais, rapidement, je retrouve mon assurance et ma sérénité. La réalité n’est pas aussi noire que celle prévue et le spectacle offert absorbe toute mon attention.
A nos pieds, Hendaye, Saint Jean de Luz, Biarritz, Bayonne ainsi que de nombreux petits villages intérieurs, semblent être à portée de mains.
Le soleil les illumine et à cet instant, je ne regrette nullement d’avoir pris la peine de suivre ce « GR10 ».




Aux dires d’Edith, dans le dortoir, deux personnes ont ronflé comme des moteurs de camions mal réglés. Pour ma part, je n’ai rien entendu, car bien entendu, je m’étais équipé de « mes boules … dans les oreilles !!! »
J’attends, les yeux ouverts, le signal de ma montre pour quitter le duvet.
Le jeune jurassien – apprenti docteur – est déjà parti.
Rien entendu !
Quatre personnes sont debout, tandis que le cinquième dort encore. Malgré leur avance, nous franchissons le seuil du refuge bien avant eux.
Cela vaut bien la peine de se lever si tôt …

Gris est le ciel, mais on ne sait dire s’il va pleuvoir ou non.

Pour l’instant, c’est plat, mais cela ne devrait pas durer.
Notre topo guide nous promet le passage d’un col situé après Sare.
Sare, lieu où nous nous approvisionnerons, l’étape choisie par défaut (aucun autre choix possible) étant un désert au niveau commerce.
Des dents de scies insignifiantes s’alternent sous un ciel qui a tendance à s’éclaircir.
Passage au bord de la frontière que nous frôlons sur plusieurs kilomètres. C’est un peu surréaliste d’imaginer qu’en se décalant d’un mètre sur notre gauche, nous changeons de pays.
A Xaldamarrekoborda (à vos souhaits !!!), une « venta » nous permet un arrêt coupe-faim. Pas de tortillas, mais un « bocadillos » au chorizo et un thé.


C’est reparti pour Sare.
Village et patrie de Ramuntcho, héros de Pierre Loti. Superbe agglomération.
Comme partout ici, tout est propre, net et les maisons sont coquettes et pimpantes.
Un petit côté Autriche par les couleurs ; blanches aux volets rouges et parfois verts.

Des maisons qui s’enorgueillissent de leur date de naissance. La plupart ont été bâties entre 1680 et 1715. Le nom de leur propriétaire, et parfois celui du maçon, est également présent, gravé sur le linteau.
Dès la sortie du bourg, dont l’église mérite que l’on s’y attarde, ça monte.
Mais alors là … c’est une rampe raide … mais raide !
De 70m nous montons à 563m sur une courte distance, soit une rampe à 12%.

Arrivés au col, nous traversons la voir ferrée du train à crémaillère. Nous avons pu en admirer un exemplaire qui revenait du centre émetteur du pic de La Rhune (625m) pour rejoindre le col de Saint Ignace (169m).
Amusant et pittoresque.

Casse-croûte sur le bord de l’ancien quai (déchargement ? – gare ?), puis reprise du chemin en descente cette fois.
Au col de « Trois Fontaines », nous dominons la vallée.
L’océan est là, on pourrait le toucher. Nous apercevons la côte d’Hendaye jusqu’à Bayonne. On distingue même des bateaux y tracer leur sillon blanc.

Le sentier est très caillouteux. C’est ici que la maxime Jacquaire : « penser avec ses pieds et marcher avec sa tête » prend toute sa signification.
Nous parvenons à proximité d’Olhette.
Notre refuge est là.
Manttu-Baïta en est le nom, mais également celui du hameau composé de quelques maisons.
Il est superbe, bien équipé et décoré avec goût. Pour la première fois, nous trouvons des lits doubles superposés.
Marrant !!!
Ce soir, cuisine « légère » car nous avons dû porter l’intégralité du menu du jour (sachet de soupe, pates …)

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