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Bien au chaud devant notre collation matinale (aussi copieuse que le dîner d’hier au soir) Christophe nous informe de la température extérieure : 2,5° !!!
De ce fait, je m’équipe : deux tee-shirt manches longues, le K-way, le serre-tête, les gants et bien entendu, la pèlerine, car en plus du froid et du vent, une pluie très fine nous accompagne.
Marjorie et son mari nous souhaitent bon courage et nous partons de chez eux d’un pas soutenu.

Dommage que le ciel bouché nous empêche de voir au loin sur ces superbes chemins. Complètement réfrigérés, nous atteignons Bénévent l’Abbaye, point de ravitaillement pour midi.
Il n’est que 11h15 et nous décidons de pousser jusqu’à Marsac où dans le bar-restaurant Bernie la patronne nous autorise à sortir du sac nos provisions.
C’est devant une boisson chaude que nous avalons notre frugal repas. Dès la reprise du chemin une côte assez raide nous attend, mais elle ne représente qu’une simple mise en jambe pour la suite.
A travers bois, le sentier monte très fort sur plusieurs kilomètres, mais l’effort est récompensé par la vue sur les Monts d’Ambazac.
Les hameaux traversés sont déserts.
Il est bien réel que la Creuse est peu peuplée, pourtant l’habitat y est magnifique.
Nous redescendons – toujours sous les couvets – vers Saint Goussard puis Chatelux le Marcheix.

Le refuge municipal situé dans l’ancienne gendarmerie nous attend.
Nous récupérons la clé dans la boîte aux lettres et c’est Mme Sarah Leith (anglaise comme son nom l’indique) qui viendra pour les formalités d’usage.

Un nouveau compagnon fait son apparition : Jean-Marie venu de Nouvelle-Calédonie.
Pas de commerce dans le bourg, nous irons ce soir à l’auberge tenue, elle aussi, par … des anglais !!!

Vent violent et pluie ne nous ont pas laissé de répit ce jour.

SERGE

Départ sous une pluie fine et un vent glacial. Température 3° !!!
Breuuu …
Nous passons de l’été à l’hiver directement. Donc, marchons sous la pluie … sans chanter pour ne pas aggraver la situation.
L’averse n’est, malgré tout, pas violente (en 2008 nous avons connu pire en Espagne) et c’est très supportable.
Les nuages accentuent les couleurs des bois et des champs qu’une légère brume adoucit par endroits.

A Bénévent l’Abbaye achats puis direction Marsac pour consommer.
Il bruine, nous nous dirigeons vers le Bar-Hôtel-Restaurant « Chez Bernie ». Je demande, à la patronne, si – en échange de consommations – elle nous autorise à tirer du sac nos provisions. Très gentille cette dame, car elle acquiesce et rajoute même une table.
Nous repartons lestés et réchauffés.
Aujourd’hui nous cheminons sur de jolis sentiers. Peu de goudron. C’est très agréable.
Je suis toujours serein et de bonne humeur. Mon précédent chemin me permet de tirer des leçons et je me suis engagé – face à moi-même – à rester zen.
Car désormais, je sais ce qui attend le pèlerin.
Je me suis préparé et j’espère tenir, tout au long du trajet, et quelques soient les situations, la promesse que je me suis faite.
Tiens, un chevreuil qui traverse un pré, légèrement en contrebas du chemin sur lequel nous débouchons.
Chut, pas de bruit, fais-je signe à ceux qui me suivent. Nous pouvons admirer – quelques instants – le bel animal qui ne nous a pas encore aperçus.
C’est un peu las que nous arrivons, au refuge communal de Chatelux le Marcheix, sous des gouttes qui s’intensifient depuis peu.
Nous y faisons la connaissance de Jean-Marie - Néo-Calédonien de 54 ans – qui chemine seul. Il compte bien aller au bout, à Fisterra, et même pousser jusqu’à Fatima au Portugal !!!
Puis avant de s’en retourner au pays où personne ne l’attend, il passera par le Vietnam, son pays d’origine.
Vaste programme.
Ce soir repas à l’auberge du bled tenus par … une Anglaise.

Le dortoir est réveillé à 6h50 au son de ma messagerie !!!
C’est Joëlle qui nous envoie un coucou d’encouragement …
De ce fait, tout le monde se lève.
Un coup d’œil à l’extérieur : ciel bien gris !
Chaudement vêtus, nous partons en laissant Jean-Marie que nous retrouverons ce soir.

Juste à la sortie du bourg je découvre, oh, surprise, un par terre de muguet sauvage.
Depuis que nous traversions les bois, j’espérais en trouver. Un petit brin pour Anne-Marie et un autre pour moi !
La journée commence bien.
Le ciel est sage, le vent semble se calmer, mais, les chemins sont jonchés de jeunes pousses de feuilles d’un vert tendre. Elles n’auront pas eu une longue vie. Cela ressemble à un tapis de mousse.
L’asphalte nous tient quelques temps compagnie avant de céder la place à des sentiers rendus boueux par les intempéries. Mais, le panorama nous fait vite oublier cet inconvénient.
De petits rus sourdent partout autour de nous. Tout comme hier, nous traversons des hameaux quasiment déserts.

Passés les Billanges, nous abandonnons la Creuse pour pénétrer en Haute-Vienne.
Montées et descentes se succèdent.

La rivière Taurion traversée sur le pont du Dognon,une rude grimpette nous coupe un peu l’élan qui doit nous amener au Chatenet en Dognon.

La pluie revient nous agacer.
Ce sera devant un bar-épicerie que, sur une grande table extérieure, située sous l’auvent du magasin, nous mangeons sous les regards étonnés et amusés des rares passants.
Complètement transis et gelés nous entrons pour consommer une bienfaisante boisson chaude avant de reprendre notre progression.
Le « bistrotier » nous conseille vivement d’emprunter la départementale, le chemin étant susceptible d’être impraticable du fait de la météo « hivernale » de ce joli mois de mai.

La pluie redouble, et juste avant d’arriver au centre Jean XXIII, la neige s’y mélange !!!

Sœur Mireille nous ouvre toute grande la porte de La Communauté des religieuses Augustines de Notre Dame de Paris.
Nous sommes délestés de nos capes détrempées et c’est avec un plaisir évident que nous acceptons la collation chaude qu’elle nous propose.

Nous accédons ensuite dans nos chambres au second de la maison de la famille Gay-Lussac.
Superbe demeure située dans un parc magnifique et d’un calme absolu.
C’est bien au chaud, que maintenant nous pouvons admirer les flocons qui tombent à profusion …

Nous partageons le repas (cinq pèlerins) avec les quatre sœurs
Soupe, plat, salade, fromage, clafoutis aux fruits rouges nous emplissent d’aise.

Il est passé 20h30 lorsque nous regagnons nos appartements pour une paisible et douce nuit.


Nous avons dû – hier au soir – négocier de quoi se sustenter ce matin avec l’Anglaise qui tient le seul bistrot du village.

Le breakfast ingurgité, nous sortons affronter la grisaille et l’humidité ambiante. Il ne fait pas chaud, les gouttes sont minuscules et un petit brouillard nous pénètre et nous transit.

J’ai une petite douleur au dessus du pied droit.
J‘espère que ce n’est pas un début de tendinite !!!
Ce serait trop bête de devoir – une fois encore – rentrer pour ce motif. Ne pas savoir tirer les leçons d’une épreuve est ridicule.
Bon, je verrai ce soir à l’étape …

Nous avons laissé le Néo-Calédonien dans le gîte, il marche plus lentement et boitille un peu. De plus, il est moins matinal que nous.
Rendez-vous lui est donné pour la fin de la journée car nous dormons tous chez les sœurs Augustines du centre Jean XXIII.
Comme le temps n’est pas merveilleux, nous avançons en regardant nos chaussures.
Nous commençons à trouver, dans les sentiers, un peu de patouille. Mais ça reste acceptable. La terre étant très sèche, l’eau n’a eu le temps de la transformer en boue.
Il n’y a plus de vent. Tant mieux.
C’est horrible de marcher avec des courants d’air qui gonflent la pèlerine et s’immiscent dans le moindre interstice.

Aux environ de 12h00, nous arrivons à Chatenet en Dognon. Nous y trouvons, outre l’indispensable boulangerie, une épicerie- bar-restaurant.
Nous déjeunons devant cet établissement – sur une grande table en bois massif – sous le regard étonné des clients qui entrent ou sortent.

Ils doivent nous prendre pour des fous ou des extra-terrestres car pique-niquer par 2° et dans les courants d’air ne doit pas être fréquent !!!

Il va s’en dire que nous expédions plus que rapidement notre festin afin d’entrer dans le bar pour y trouver un peu de chaleur et des boissons brûlantes.
Moi qui ne suis pas frileux, je suis transi, glacé et frigorifié … D’ailleurs, je commence à éternuer.
Gare au rhume.

12h45 nous repartons.
Il faut se mettre des coups de pieds aux fesses.
Il ne reste « plus que » huit kilomètres à se taper. Le patron du bar nous engage à suivre la route plutôt que les indications du guide.
Bilan, deux kilomètres – et certainement de la boue – en moins.

Nous arrivons à Lussac.
L’établissement qui nous accueille est géré par les sœur Augustines.

Cette maison appartenait à J.L. Gay Lussac (physicien 1778 – 1850)
Splendide demeure perdue au milieu d’un immense parc bien entretenu.

Sœur Mireille nous reçoit royalement.
Nous sommes trempés, crottés mais cela n’est pas rédhibitoire au fait de pouvoir entrer sur le parquet ciré du grand hall bien chauffé.
Nous arrivons juste avant une forte chute de neige.

Une collation chaude nous est gracieusement proposée (thé, café, tisanes)

Les formalités d’usage accomplies, nous sommes conduits dans nos chambres.

Grand luxe pour des pèlerins habitués à beaucoup moins de confort

Une autre sœur (la plus âgée, 84 ans) nous conseille gentiment, mais fermement de garnir nos souliers de journaux pour les faire sécher avant de s’en emparer et de les descendre dans la chaufferie.

Nous sommes littéralement maternés.
C’est très agréable.
Le repas du soir est extrêmement copieux et bon. Nous devons finir les plats jusqu’aux dernières miettes !!!

La cathédrale de Saint-Jacques

Tous les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle mènent à sa cathédrale, destination-phare des pèlerins de l'Europe entière. Cette imposante [En savoir plus...]

Les dortoirs

Moulin de Piis

Lexique explicatif !!!

Apparition ? rêve ? brume d'esprit ?

4ème étape Puerto de Espinal (stèle trilingue)

COLOMBRES - Notre albergue bleue !!!

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Un résumé de mon Camino del Norte en 2011

Un film de 5mn pour résumer mon Camino del Norte et Primitivo fait en 2011 Le récit complet sur http://papypikcaminodelnorte.unblog.fr

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