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Debout à 7h15, Serge descend acheter le pain et les brioches que nous partageons avec Jean-Pierre.
Nous allons rendre la clé au père Joseph avant de passer par l’épicerie ouvrant à 9h00.

Nous empruntons le même chemin que notre compagnon sur une courte distance. Nous nous séparons en nous donnant rendez-vous à Vézelay ce soir.
J.P. ayant opté pour la départementale en raison de la carriole qu’il tracte.
Notre choix nous fait prendre les sentiers dans la forêt. Agréable parcours qui nous change des jours précédents.

L’air est frais, mais le soleil ne tarde pas à chauffer.
J’ai droit comme chaque matin à mes petites fleurs.
Vers 12h30, nous faisons halte dans un bosquet, un tronc d’arbre nous servant de siège.
J’aère mes pieds qui n’ont pas l’air d’avoir empiré depuis hier.
Nous repartons sur le GR 654 où quelques bonnes grimpettes nous remettent en jambes.
Nos réserves d’eau diminuant, nous toquons chez l’habitant pour nous réapprovisionner.
Hum !!!
Ca fait un bien fou, de l’eau fraîche.

Au loin, enfin, nous apercevons Vézelay.

Peu avant Asquins, Jean-Pierre arrive sur notre droite et propose une halte dans le village. Une bonne bière plus tard, c’est reparti pour les derniers kilomètres ! …
Mais, dure, dure est la dernière montée pour accéder à la ville.
Là, petite complication pour trouver notre gîte, mais, rapidement, nous sommes installés.

Demain, départ sur la Voie de Vézelay, après avoir reçu la bénédiction.
Une longue étape nous attend, 37 kms …


Pain frais, croissants et brioche avalés, nous quittons notre havre luxueux.
Passage au presbytère pour exprimer nos remerciements et salutations aux curés, puis direction Vézelay.

Jean-Pierre, et sa petite remorque, fait un bout de chemin en notre compagnie.

Mais, il suivra les petites routes tandis que – eu égard aux pieds d’Edith et à notre tranquillité – nous prendrons les sentiers forestiers.
Plus longs, mais plus souples que le bitume.

Il fait beau, mais un vent frisquet nous glace un peu. Comme le temps, j’ai toujours le moral : beau fixe.
J’ai simplement deux craintes ;
- La première concerne l’allergie que Didou semble faire à ses chaussettes de contention. Ses pieds sont rouges, boursoufflés et certaines cloques ne sont pas belles à voir.
- La seconde vise le colis postal envoyé par nos soins à Chancelade – chez nos amis auprès desquels nous comptons faire étape – avec une adresse erronée et dont nous n’avons pas de nouvelles.
Inquiétude, car il contient, outre des chaussettes de rechange, la suite de notre guide Périgueux / Saint Jean Pied de Port ainsi que celui pour la partie espagnole.
Les deux comportant de nombreuses annotations irremplaçables.

Rien à dire sur le chemin justifiant quelques lignes dans ce carnet.

La chaleur est revenue et nous buvons énormément. Durant la traversée d’un hameau nous sollicitons - auprès d’une gentille dame - le plein de nos gourdes. Elle se fait un plaisir de nous les remplir avec de l’eau minérale.
Peu-après, en arrivant à un carrefour, nous retrouvons Jean-Pierre.
Une halte dans le village d’Asquins pour un demi, bien frais.

Reprise du chemin par des montées pentues à souhait.

VEZELAY !!!
Nous cherchons notre gîte « Maison Béthanie », dur à trouver, mais bon, nous étions devant !!!
En fait, on nous envoie de personnes en personnes. Finalement, un père nous renseigne et nous prenons possession de la chambre.
Avant la douche salvatrice, il nous faut, encore, monter dans le village pour nous acquitter du prix de la nuitée et du repas.
Allez, zou, nous voilà repartis …
Ca manque un peu d’organisation, chez les sœurs.
Ce n’est qu’une heure trente plus tard que nous pouvons enfin nous rafraîchir.
Le repas nous sera servi à 19h30 dans la maison Saint Bernard.
C’est à 21h30 que nous sommes prêts pour écrire ces lignes.

Demain, étape de 37 kms …

Ouf ! Quelle journée !!!
D’abord, pas dormi.
Je n’aurais jamais imaginé qu’il y avait autant de camions qui transitaient par Vézelay …
Donc, pas de problème pour être debout à 5h30.
Eh ! oui, il faut être à la Basilique à 7h00 tapante. La bénédiction est très solennelle et personnelle.
Celle-ci terminée, deux jeunes gens nous interpellent en nous demandant si nous pouvons leur consacrer quelques instants.
Ils font un reportage pour le magasine « Journal du Centre » qui sera publié en juin.
Décidément, dés que nous sommes en Chemin, nous avons droit à une « interview » ! Sommes-nous si célèbres ?
Laisser nous rêver.
Donc, questions, photos, questions … finies, nous descendons la rue de Vézelay où débute le Chemin Historique de Compostelle.
Gros bisous à Jean-Pierre qui était avec nous durant les deux jours précédents, mais qui partira plus tard vers le Puy.
Fini le goudron (c’est ce que je croyais !!!), vive les chemins. Même si la boue – malgré le beau temps – est au rendez-vous. Ca fait du bien de marcher sur des sentiers.
Nous traversons forêts, campagnes, villages, hameaux … très jolis !
A Bazoches, nous découvrons le village où Vauban vécut et fût enseveli (son cœur étant au Panthéon, bien sur)
Puis une belle grimpette nous attend juste après notre pause casse-croûte – que nous avons avalé sous le regard envieux de deux Bouviers – dans une ferme.
Le soleil tape dur et en traversant un petit village, une dame nous hèle pour savoir si nous voulons de l’eau fraîche.
En nous rapportant ma gourde, elle nous donne deux canettes de Coca.
Même si cette boisson n’est pas notre régal, nous l’avalons quand même dare-dare. C’est frais !
Je ne vois pas le bout de notre étape.et c’est avec joie que Corbigny se dessine au loin. Arrivés au gîte, l’accueil est très cordial (normal, ce sont des hospitaliers de l’association), pas de cuisine sur place, donc, direction pizzéria, et ensuite dodo dans un dortoir pour six (nous sommes cinq, dont un ronfleur)
Il est 21h30, tout le monde dort et la fenêtre est grande ouverte !!!
Est-ce le souhait des trois autres personnes ?
Tant pis, je me mets sous la couette, on verra bien !


Lever 5h30.
Un premier petit déjeuner sur place pour charger un peu la machine et nous partons vers la Basilique pour y recevoir la bénédiction.
Nous y remarquons un jeune couple, qui dénote quelque peu dans l’assistance.

Dans le chœur, des sœurs et des pères chantent.

Tiens, on nous appelle. Nous nous dirigeons vers l’autel, pour y être bénis. Jean-Pierre nous accompagne ainsi que trois autres personnes.
Le jeune couple s’approche, l’un fait des photos pendant que l’autre pose des questions.
Devinez quoi ?
Ce sont des journalistes du « Journal du Centre ». Ils rédigent un article pour le mois de juin sur la Voie de Vézelay. Comme nous espérons aller jusqu’au bout, c’est sur nous qu’ils jettent leur dévolu.
Questions, motivations, lieux de départ, etc. … Photos avant, pendant, après.
Il sera dit qu’à chaque fois, nous aurons été sous les feux des projecteurs ;
2006 : Antenne 2 pour le feuilleton du 13h00
2008 : Maurice Boury et ses vidéos sur le net
2010 : Le journal du Centre …

Enfin, après un deuxième petit-déjeuner, nous partons pour 36 km.
Jean-Pierre nous accompagne, sans son barda, car nous nous quittons ici, il descend sur le Puy par le lac des Settons, en promettant de nous appeler une fois rendu là-bas.

Cette fois nous sommes vraiment dans Le Chemin.
Nous suivons les flèches jaunes de l’association « Amis et Pèlerins de la Voie de Vézelay » à laquelle nous avons adhéré.
Le relief est assez accidenté. De belles côtes se présentent immédiatement, suivies par des descentes tout aussi somptueuses.
Edith avance d’un bon pas malgré ses déboires.



Bazoches ! « Fief du célèbre Vauban »

Dans la très petite église, nous allons voir sa sépulture. Si son cœur n’est plus là (Napoléon l’a fait transférer au Panthéon) son corps repose bien dans son village natal.



Plus loin, une dame nous salue.
Elle s’inquiète de savoir si nous avons besoin d’eau.
Acquiescement.
Nous lui confions une gourde. Elle revient avec - en sus - deux canettes de Coca très fraîches. Bien que n’étant pas un adepte de cette boisson, je ne veux pas la vexer. J’apprécie finalement et cela me redonne du tonus.

Longue est la route jusqu’à Corbigny !
Bitume et chaleur ne font pas bon ménage. Nos pieds s’échauffent. De plus, dame nature a mis des côtes devant nous.
Le gîte est – enfin – là.
Présent au fond d’un grand parc dans une imposante demeure. Nous serons cinq dans la pièce prévue pour six.
Ce soir pizza.

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