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Du 17/04 au 29/06 - 2114 km - Champagne/Vezelay/GR10/Camino del Norte et Primitivo/Cabo Fisterra |
Tremblay / Villeneuve l’Archevêque (25 km) - Grand soleil
Saint-Jacques de Compostelle / FRANCE
Dimanche 18 Avril 2010
Après une bonne nuit dans notre petit gîte très confortable, nous partons sans réveiller nos hôtes dans le frais matin.
Rapidement le soleil montre de l’ardeur.
Notre itinéraire nous fait prendre de petites départementales très tranquilles. A part des cyclistes (assez nombreux), pas un chat à l’horizon, pas – ou très peu – de voiture.
Des champs à perte de vue, rien à envier à La Meseta …
Notre passage fait fuir deux beaux lièvres.
Nous voici en vue de Pouy sur Vanne où nous avons prévu la halte de midi.
Pause bienvenue, car le sac me paraît bien lourd tout à coup.
Faute de mieux, un parapet fera l’affaire.
Petit arrêt de quarante minutes et requinqués, nous voila repartis.
La route traverse un bois, et c’est tant mieux, car le soleil chauffe dur.
A la fin d’une bonne et longue côte (~6 km) nous quittons l’Aube pour passer dans l’Yonne.
Sortant de « Les Marchais », une ânesse nous quémande des caresses.
On sort l’appareil photo et la voilà qui prend la pose !
Trop rigolo !
Puis voici la descente sur Villeneuve l’Archevêque, notre étape du jour.
L’hôtel réservé est fermé le dimanche, mais le propriétaire viendra nous ouvrir.
Direction le centre du bourg pour y trouver le seul bar ouvert.
Nous attendons 16h00, afin d’appeler l’hôtelier qui comme prévu nous installera dans notre chambre d’un soir.
Bien content d’avoir un hébergement, nous ne faisons pas les difficiles.
Et ce soir, le resto étant – lui aussi – fermé, nous n’avons d’autre alternative que le kebab du coin !!!
Pas grave, du moment que nous avons le ventre plein.
Lorsque nous sommes partis, nos hôtes dormaient encore.
Dans le hameau, pas âme qui vive …
Nous étions les seuls à troubler la paix de ces lieux. Sensation bizarre de passer devant toutes ces maisons silencieuses aux volets clos.
Le temps est au beau, un peu frisquet mais agréable.
Une légère brume s’élève des champs et floute les lointains.
J’éprouve - dans cet instant – un sentiment de liberté.
Je suis bien !!!
« Avant les Marcilly », la petite agglomération est quasi déserte également. Seuls, des groupes de cyclistes nous dépassent ou nous croisent.
Nous avons droit à de nombreux encouragements de leur part. Comme nous suivons la petite départementale (D54), on s’attendait à quelques véhicules.
Rien, pas de circulation.
Quelle paix.
Les oiseaux s’en donnent à cœur joie. Un concert nous est offert par un orchestre composé de différents instruments.
L’alouette – haut perchée – nous émerveille de son chant aux accents aigus. Les merles, les moineaux ainsi que d’autres espèces dont le nom m’est inconnu les accompagnent.
Bourdenay et Bercenay le Hayer, deux petites communes, séparées par 1,5 km seulement, commencent à vivre lors de notre passage.
Le peu de monde rencontré nous salut…
Il est midi lorsque nous arrivons à Pouy sur Vannes. Nous décidons de nous arrêter pour manger. Je passe devant un banc à coté de l’église pensant en trouver un autre plus loin.
Mauvais choix…
La murette d’un petit pont nous accueille au sortir du village.
Quarante minutes plus tard, c’est dur de repartir. En effet, comme chaque fois, les petites (ou vielles) douleurs ont fait leur apparition.
Le sac me titille les épaules et les hanches, tandis que les muscles de mes cuisses mettent un certain temps à se réchauffer.
A ce propos, la température grimpe et on commence sérieusement à la ressentir en marchant sur ou à coté du bitume.
Mon regard se perd au loin de ces multitudes étendues cultivées.
De légers vallonnements composent une palette de couleurs magnifiques. Bien sûr il n’y a pas d’arbres pour nous apporter la douce protection de leur feuillage. Tant pis, nous n’avons pas le choix.
Encore une bonne heure de marche nous reste à faire avant d’arriver au terme de cette journée.
Comme nous avons choisi de partir de chez nous, le chemin n’existe pas en tant que tel !
Il nous faut donc composer avec le peu de possibilité que nous avons répertorié et reconnu en septembre 2009.
A l’origine, nous devions partir mercredi 14 avril. Mais le gîte de la Bigude ne pouvait pas nous recevoir en semaine. Nous avons du décaler toutes nos réservations jusqu’à Vézelay afin de pouvoir dormir le premier soir.
Le château de cartes patiemment monté menaçait de s’effondrer !!!
La deuxième nuitée prévue dans un petit – mais très petit – hôtel routier de Villeneuve l’Archevêque est fermé le dimanche !!!
Grâce à notre statut de pèlerin ou à mes talents de négociateur (hé,hé ...), le patron a accepté de venir de chez lui (~14 km) pour nous ouvrir son établissement.
Ouf, car il n’y a pas de pont ici …
La chambre est rudimentaire, mais vu le contexte, nous n’allons pas faire la fine bouche.
Ce soir nous allons manger chez un kebab !
Rien d’ouvert dans cette bourgade à l’aspect sinistré. Un tas de commerces fermés définitivement, des maisons inhabitées et pas mal d’autres à vendre. Sans compter l’aspect général des rues et des façades grises et écaillées.
Villeneuve l’Archevêque / Brienon-sur-Armançon (30 km) - Grand bleu - Très chaud
Saint-Jacques de Compostelle / FRANCE
Lundi 19 Avril 2010
Excellente nuit après nous être très correctement restaurés hier au soir malgré mon à priori sur les « kebab » !
En pleine forme, nous descendons prendre notre petit déjeuner. Nous remercions – une fois encore – notre hébergeur, car c’est grâce à des personnes comme lui que l’on peut faire "notre chemin".
Nous voilà repartis après avoir fait quelques emplettes pour ce midi, et bien sûr, notre viennoiserie.
8h50 ! Je fais remarquer à Serge que nous démarrons bien tard.
Ce matin, nous suivons encore de petites départementales très calmes et, tranquillement, nous cheminons dans des paysages de champs et de bois …
Mais, au bout d’un certain temps,je me mets à rêver d’être un «dahu »!
J’explique : marcher des kilomètres le long d’une route avec un pied plus bas que l’autre, eh ! bien, …. C’est la galère !!!
Ou alors, il aurait fallu prévenir la DDE de notre passage pour avoir le bas-côté de la route fraîchement tondu !
J’ai bien le droit de rêver, NON ?
Bien redevenons sérieux …
Après 18 km, nous atteignons Arces.
Il est 12h40 et la pause … s’impose !
Un espace aménagé près d’un étang nous appelle.
De même que l’âne n’attendait que nous pour se distraire.
Je m’aère les doigts de pieds, quel délice … au fait, je ne sais si vous l’avez remarqué, mais pour l’instant, le truc magique semble fonctionner (chaussettes de contention + bonnes chaussures)
Merci Serge pour ton idée de génie !!!
Donc aucune ampoule à l’horizon. Mais ne crions pas victoire tout de suite.
Après une petite halte, nous reprenons la route. Les sous-bois nous évitent les ardeurs du soleil et les pauses gourdes sont fréquentes.
Les lignes droites se succèdent et toujours la même envie d’être un « dahu »
Quelques kilomètres avant Brienon nous empruntons le chemin des tracteurs qui longent la route et le but est atteint.
Comme hier, l’hôtel qui nous héberge est fermé ce jour, et comme hier, les propriétaires nous accueilleront quand même !
Auparavant, nous nous rendons vers la collégiale pour faire tamponner nos créanciales. Personne !!!
Renseignement pris, on nous indique le lieu où l’on peut trouver des prêtres.
L’un d’eux nous explique qu’ils sont en retraite (cessation d’activité) mais qu’il peut nous dépanner. Il nous emmène vers la cure, tout heureux de pouvoir nous tamponner notre sauf-conduit.
Puis nous nous dirigeons vers notre hôtel et très gentiment nos hôtes nous reçoivent.
Une bonne douche, la lessive et farniente dans le jardin.
Elle est pas belle la vie …
Ce matin nous avons – après avoir pris notre petit déjeuner – remercié chaleureusement M. Gaucher (l’hôtelier) qui a gentiment accepté d’ouvrir son établissement alors que c’était son jour de fermeture.
C’est donc après une bonne nuit réparatrice que nous avons fait nos adieux à notre hôte et que nous sommes repartis.
Achat de pain et d’une boîte de « corned-beef » et direction Arces Dilo distant de 18 km.
Le ciel est toujours d’azur et comme hier une brume vaporeuse recouvre le vert tendre des champs qui s’étendent à perte de vue.
Peu de circulation sur ces très petites routes.
Seuls les oiseaux et le bruit de nos pas troublent le silence.
Je déguste avec délice ces moments de quiétude.
Nous ne parlons pas ou peu.
Juste l’essentiel … pour se signaler – d’un souffle – le passage d’un animal devant nous.
Pas de cycliste aujourd’hui !!!
Mais quelques automobilistes qui nous croisent ont un petit geste de salut à notre égard.
Il fait chaud et nous buvons beaucoup.
A l’entrée d’Arces, nous remplissons les gourdes vides à l’entrée du cimetière. En effet, beaucoup de pèlerins ont cette pratique. Un cimetière est – en général – toujours ouvert et dispose d’une prise d’eau pour les fleurs qu’apportent les familles.
C’est tout bête, mais il fallait y penser.
Nous trouvons, au bord d’un étang, une table accueillante pour notre casse-croûte.
Un âne nous tient compagnie ainsi que quelques canards col-vert …
Nous sommes tellement bien, que je décide de prolonger la pause.
Il faut dire qu’aujourd’hui, je ressens un peu les kilomètres parcourus dans les muscles des cuisses.
Mais il faut bien se remettre en route même si rien ne nous presse. L’hôtel choisi pour notre étape est – comme hier – dans son jour de fermeture.
Mais encore une fois, notre qualité de pèlerin, nous ouvre les portes. Le couple de patrons accepte de nous héberger et de nous nourrir … Merveilleux.
Les six derniers kilomètres me pèsent un peu. Heureusement que le décor champêtre m’aide à supporter mes douleurs …
Edith a la pêche.
J’ai du mal à la suivre …
Cette année elle est éteinte.
Hé oui, pas la moindre ampoule sur ses petons !!!
Serait-ce les nouvelles chaussures « Lowa » ou le fait d’avoir des chaussettes de contention sous celles de marche ?
Pourvu que ça dure !!!
En arrivant à Brienon sur Armançon (prononcer Brinon …) nous allons à la Collégiale pour y faire apposer le cachet sur notre accréditation.
Personne.
Deux dames nous dirigent vers une maison de retraite appartenant à l’église. Là, nous y dégottons un prêtre qui possède encore les clés de la salle paroissiale.
Et nous voilà partis en équipage pour cette petite formalité.
Puis direction l’hôtel de La Renaissance où M. et MME Juvignot nous réservent un excellent accueil.
Belle chambre et … ???
Demain, direction Auxerre.
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