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Du 17/04 au 29/06 - 2114 km - Champagne/Vezelay/GR10/Camino del Norte et Primitivo/Cabo Fisterra |
Santander / San Vicente de la Barquera (69 km/38 km à pied) - Très nuageux
Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE
Mardi 8 Juin 2010
Vite, debout … pour accéder aux toilettes avant tout le monde !
Un café rapidement avalé et nous nous en allons sans remords.
Direction la gare et un tour à la cafétéria pour attendre le train qui nous conduira jusqu’à Mogro, nous évitant la ville et un passage périlleux le long des voies (signalé dans les guides)
En quinze minutes, nous sommes à destination. Nous reprenons le Camino qui – évidemment – est en dur.
Quelques jolies vues sur le large immédiatement gâchées dès que le regard se tourne vers l’intérieur des terres.
Des constructions à outrance avec – en toile de fond – un décor industriel.
Nous suivons une voie bordée de grosses canalisations aboutissant à la gigantesque usine Solvay de Requejada
Vite fuyons !
Nous coupons au plus direct vers Santillana del Mar. Plus nous en approchons, plus les hôtels et Posada se font nombreux.
C’est en arrivant dans le bourg que nous en comprenons la raison.
Il s’agit d’une cité médiévale réputée comme ensemble historique et artistique. C’est l’un des centres culturels et touristiques le plus connu de la Cantabrique.
Passage par l’OT où nous apprenons que le gîte n’ouvre qu’à 16h00.
Il est 11h50, nous décidons de continuer, mais en bus car le goudron parvient à nous lasser.
Avant de partir, nous profitons de la ville et de ses attraits.
L’autocar nous emporte jusqu’à Comillas.
Puis de nouveau la route pour aller à San Vicente de la Barquera.
La réception par Sofia et Luis dans l’albergue « El Galeon » correspond en tout à la description faite et vantée par Katia et Ernesto.
Pas le grand luxe, mais de la sympathie et de la chaleur à revendre.
Voilà qui est bon pour mon moral !
La pluie est au dehors, mais le soleil est à l’intérieur pour le restant de la journée.
Douze pèlerins dégustent les préparations de Sofia, qui au dessert, nous régale de ses talents de cantatrice.
Pour être d’attaque demain, Luis va se coucher.
Sofia – à l’instar du padre – nous entretient et nous conseille sur la journée à venir.
Puis nous envoie au lit !
La nuit fut tout de même assez bonne, et ce, grâce au bon docteur Quiès qui a eu la bonne idée de mettre « ses boules » sur le marché !
Nous sommes les premiers levés, et il est 6h20.
Je me précipite dans l’unique WC-lavabo hommes.
Ablution, brossage des dents et me voilà paré.
Didou idem.
7h00.
L’hospitalier se lève et allume toutes les lampes du dortoir.
Branle bas dans la chambrée. Certains se lèvent de mauvais poils et en grognant ...
C'est en spectateurs que nous finissons nos boissons et nos sacs sont bardés !
Une fois dehors, nous constatons la grisaille.
Nous filons vers la gare, car nous allons prendre le train jusqu’à Mogro afin de s’échapper rapidement de cette ville.
Vingt minutes plus tard, nous descendons de la rame pour attaquer notre journée de marche.
Le balisage commence juste au bout du quai.
Avant le 17ème siècle, les pèlerins franchissaient ce rio en recourant aux passeurs. L’édification d’un pont à Arce sur le rio Pas, mit un terme au travail des bateliers et obligea les pèlerins et colporteurs à un détour important pour emprunter l’ouvrage.
Aujourd’hui trains et autoroute vont au plus court et enjambent, ici, la rivière.
En effet, les guides préconisent de suivre la voie ferrée pour traverser le rio de Mogro.
Solution qui n’est pas sans risque !
Nous avons encore beaucoup de bitume à arpenter. Puis, sur environ cinq kilomètres, nous longeons une canalisation (pipe-line) qui alimente en eau de mer, la grande usine Solvay pour en tirer le sel.
Nous arrivons à Santillana del Mar.
Il est 11h50.
L’OT nous indique l’albergue, mais elle n’ouvre qu’à 16h00.
Il a plu sur la commune et le temps menace.
Nous visitons ce village-musée où chaque maison et palais racontent un moment d’histoire.
La Collégiale est un joyau.
Nous allons voir le refuge.
Bof !
Un abri, une table et des chaises nous offrent un confort apprécié pour y « déguster notre midi »
Puis direction l’arrêt de bus, car on nous annonce encore du goudron jusqu’à Comillas. Dans cette ville, l’albergue Cistercienne n’accueille les marcheurs que de 19h00 à 19h30 !
Il est 14h30 lorsque l’autocar nous dépose à l’entrée du bourg.
Nous poursuivons donc - sous quelques gouttes - jusqu'à San Vicente de la Barquera.
La ville est superbe et borde l’océan.
Jadis elle comptait trois hôpitaux pour les Jacquets. L’albergue « El Galeon » est située tout en haut. Nous y accédons après avoir gravi une belle envolée de marches et une rude montée.
L’accueil est à la hauteur de sa réputation !
Je pense que nous y serons bien.
Ici aussi, Katia est connue et y a laissé un impérissable souvenir.
Edith a recouvré le moral.
Il est normal que de temps à autre, nous soyons amenés à nous interroger. Tous les pèlerins ou presque ressentent à un moment donné ce blues du à la fatigue physique et morale.
San Vicente de La Barquera / Colombres (19 km) - Nuages – Soleil - Pluie
Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE
Mercredi 9 Juin 2010
Juste à se mettre les pieds sous la table, Luis a tout préparé.
Avant le départ, nous avons ordre de nous rassembler devant la maison pour la traditionnelle photo souvenir qui rejoindra les centaines déjà épinglées sur les murs.
Puis nous prenons la direction préconisée par Sofia.
Rude descente suivie par une tout aussi rude montée, interrompue pour le sauvetage d’une salamandre égarée sur le trottoir.
Photo d’abord et Serge la dépose dans l’herbe humide.
En haut de la côte, San Vicente de La Barquera se dessine dans la brume matinale. Le mauvais temps annoncé n’est pas si terrible, le soleil illumine l’horizon.
Nous sommes, de nouveau, dans un décor verdoyant avec d’un coté l’Atlantique et de l’autre les sommets enneigés des monts d’Asturies que nous allons bientôt côtoyer.
Je suis un peu dans l’inquiétude des jours à venir. En attendant je profite des paysages vallonnés et boisés.
Peu de temps avant Unquera, un vieux monsieur nous interpelle, en français, et nous conseille d’éviter la partie du chemin en forêt, cette dernière ayant reconquis tout l’espace.
Donc, nous suivons la nationale pour entrer dans Unquera, passer le pont sur la ria de Tina Mayor et au-revoir la Cantabria.
Viva les Asturias !
Tout à coup, au-loin, une casquette me rappelle quelqu’un …
Nous allongeons les pas, bien que la montée soit raide, pour constater qu’il s’agit du jeune Marcus (24 ans) fréquenté sur plusieurs étapes.
Nous marchons de conserve sur quelques kilomètres avant de nous séparer, car il poursuit plus loin, tandis que nous faisons halte à Colombres dans une albergue toute bleue.
Au cours de l’après-midi, parmi les nombreuses arrivées, nous retrouvons Jean-Marie – le Néo-Calédonien – perdu de vue après Lussac !
Le soir, pendant le repas, Jean-Marie et son compagnon de route, Roger, nous font mourir de rire.
A Deba, voulant faire une lessive, ils mettent leur linge dans ce qu’ils croyaient être un lave-linge. Mais, ils ne comprenaient pas la raison pour laquelle il fallait remettre en permanence de l’eau…
Plus ils en ajoutaient, plus il en coulait.
Epilogue : il s’agissait en fait d’une essoreuse !!! Le gag du chemin…
La soirée d’hier a été conforme à nos attentes et à la description qui nous en avait été faite.
Sofia et Luis – hospitaliers de l’année – sont des copies du père Ernesto qu’ils connaissent très bien pour échanger souvent leurs points de vue sur l’accueil pèlerin.
Nous nous sentons agréablement entourés et maternés.
La nuit a été réparatrice, les douze personnes respectueuses les unes des autres.
Le déjeuner pris en commun, Luis immortalise le groupe pour son musée. D’innombrables photos (plusieurs centaines) ornent les murs de la salle à manger aux dimensions conséquentes.
Nous sommes les premiers à prendre congé.
La plupart se rendent à Colombres.
Comme nous !
Malgré le ciel gris et menaçant, ainsi que le bitume, j’apprécie beaucoup le côté bucolique de la région.
Oublié les grands conglomérats d’habitations et les routes fréquentées.
Nous percevons de nouveau le chant des oiseaux et revoyons des animaux dans les prairies.
Ce matin mon chemin a croisé celui d’une salamandre égarée sur le trottoir. Après l’avoir mise en boîte (photo) je l’ai déposée dans l’herbe afin de lui épargner – peut-être – une triste fin.
Je suis obligé de modérer l’allure d’Edith.
Elle se sent mieux et des ailes lui poussent dans le dos.
On se calme …
Nous traversons deux petits hameaux, puis voici Unquera.
Les indications du guide nous dirigent vers un sentier dans une forêt d’eucalyptus.
Un vieil Espagnol tente de nous dire quelque chose.
«Yo no comprende …»
«Parlez-vous un peu le français» nous demande t’il ?»
«Et bien oui !!! Nous sommes français»
«Ah, très bien, ne vous engagez pas dans ce chemin, les ronces l’ont envahi. Il vous faut prendre le bord de la route et vous gagnerez du temps»
Nos remercions ce brave homme, son épouse et leur petite-fille qui commence à parler quelques mots … de français !
Formidable.
Magnifiques sont les rencontres que l’on peut faire sur le Chemin.
Nous traversons Unquera et sa ria Tina Mayor. Un rampaillou du tonnerre, blotti entre deux maisons, nous attend.
Je comprends pourquoi il se cache …
Un peu plus haut, j’interpelle un jeune pèlerin de connaissance; Marcus – 24 ans – Autriche.
Il avance comme un jeune de son âge peut le faire. Longues étapes avec fougue et grandes enjambées. Il se rend à Llanes, soit vingt six kilomètres plus loin.
Nous marchons de conserve jusqu’à notre albergue.
Il continue, on reste.
Nous avons de la chance, elle est ouverte, et on nous y accueille avec gentillesse.
Le ménage des chambres n’est pas tout à fait terminé.
Tant pis, on nous fait entrer quand même.
Nos sacs posés et nos affaires prêtes pour la douche, nous allons en quête d’un commerce afin de se procurer de quoi nous caller les joues.
Ici, se trouve un superbe musée « retour d’Amérique latine »
Là, les splendides villas d’inspiration coloniale, construites par les émigrés, de retour au pays après s’être fortement enrichis, emportent notre imagination en Amérique du Sud.
Demain, nous irons à Llanes où un couple sympa accueille les pèlerins dans leur maison.
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Un film de 5mn pour résumer mon Camino del Norte et Primitivo fait en 2011 Le récit complet sur http://papypikcaminodelnorte.unblog.fr
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