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Du 17/04 au 29/06 - 2114 km - Champagne/Vezelay/GR10/Camino del Norte et Primitivo/Cabo Fisterra |
Melide / O Pedrouzo - Arca Do Pino (34 km) - Grand soleil – Très chaud
Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE
Mardi 22 Juin 2010
C’est dans un noir complet que nous quittons la pension Sony.
Cette fois, je vais découvrir le parcours raté en 2008. Toutefois, je suis inquiète, car depuis hier au soir, une forte douleur irradie le devant de ma jambe.
Est-ce le climat de Melide ou une tendinite naissante ?
Serrant les dents, je suis décidée d’avancer coûte que coûte.
Juan s’équipe d’un brassard lumineux et d’une lampe frontale, Serge sort la traditionnelle «maglight» et nous voici, Franc, Norma et moi-même formant une bande de joyeux pèlerins sous les frondaisons des eucalyptus.
Pendant une demi-heure, il nous faut être vigilant pour éviter des éventuels obstacles.
Enfin, sortant du bois, la lumière fût !!!
Devant nous, de plus en plus de sacs à pattes cheminent. Nous sommes à présent sur le Caminoroute de Santiago.
Et plus nous avançons, plus le flux augmente.
Dommage que « Jacquo-Futé » n’ait pas pensé à un itinéraire de délestage.
Il est 8h30 lorsque nous pénétrons dans Arzua.
Nous faisons halte dans le bar dans lequel j’avais attendu Serge il y a deux ans. Mais cette fois, je ne suis pas solitaire devant ma collation !
Christian, qui chapeaute les deux « bambins » de l’équipe, arrive formant avec nous un joyeux clan des sept !
L’été est vraiment là.
Le soleil tape dur. Tous les pueblos traversés proposent des terrasses ombragées où les pélétouristos s’abreuvent.
Nous poursuivons vaillamment notre chemin.
Ce matin, Franc m’a donné un comprimé de « je–ne-sais-quoi » et fait passé une pommade utilisée pour sa tendinite. Miracle, la douleur s’estompe et quand nous arrivons à Pedrouzo sous un cagnard de plomb, je ne ressens plus rien.
Nous prenons nos marques dans les locaux de la pension « Compass » et tel de vrais espagnols, nous allons comida à 14h30 !
Ensuite, siesta dans l’attente d’une hypothétique fraîcheur.
Demain, nous entrerons – à nouveau – dans Santiago.
Le soleil dort encore lorsque nous sortons de l’hôtel.
Deux raisons de partir si tôt, malgré la réservation faite à l’étape :
- éviter la chaleur de l’après-midi
- laisser un maximum de randonneurs, pèlerins et autres derrière nous.
Pour la première des raisons, c’est réussi, car malgré la température montante, nous arrivons avant le pic.
Quand aux marcheurs de tous poils, c’est raté !
Raté, car il s’en trouve, déjà devant nous, un paquet !
Certes, ce n’est pas la foule, mais ça y ressemble.
Bon, ceux-ci portent un vrai sac sur le dos. Pas des besaces à moitié vides arborant, évidemment, une grosse coquille histoire de bien montrer qu’ils font le Chemin de Saint Jacques.
Au fil des kilomètres le flot, sortant des nombreuses albergues qui jalonnent le parcours, s’intensifie.
Incroyable, je n’avais pas – même dans mes rêves – imaginé une foule aussi importante.
C’est par grappe de cinq, six, dix et plus que nous les apercevons devant nous. Il en sort du moindre endroit proposant des couchages.
Dans les nombreux bars – tiens, c’est bizarre, ici ils sont tous ouverts !!! – situés tout au long de ce chemin, des groupes de personnes sont assis ou en passe de le faire.
On double, on dépasse et on se fait également distancer par des cyclistes dépourvus d’avertisseurs !
Arzua.
Ville dans laquelle, il y a deux ans, Edith m’attendait dans une taverna alors qu’elle avait pris un autocar du fait ses malheurs.
C’est dans ce même bar que nous décidons de prendre une coupure.
Lorsque nous arrivons à Pedrouzo, nous sommes tout surpris de constater que notre pension se situe juste aux portes du bourg.
Demain, de bon matin, nous aurons donc un peu plus de distance à parcourir.
Repas pris une dernière fois en commun avec les compagnons de route.
Embrassades et au-revoir.
Adieux pour certains !
O Pedrouzo / Santiago (20 km) - Chaud soleil
Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE
Mercredi 23 Juin 2010
Nous sommes dehors et dans une obscurité totale.
La ville laissée derrière, nous nous enfonçons dans la forêt.
Sans la frontale de Juan, nous aurions eu du mal à ne pas trébucher.
Vers 6h30, la luminosité se fait plus intense, à l’est le ciel rosit …
J’ai peu de souvenir de ce chemin déjà parcouru. Mis à part quelques endroits précis !
Il est 8h45 lorsque nous arrivons à Monte do Gozo.
Séance photo.
Cette fois, Serge est le roi, premier à apercevoir la cathédrale au loin.
Nous descendons et pénétrons dans la ville jusqu’à la place d’Obradoiro.
De l’émotion se fait sentir, mais différente de la première fois …
Est-ce parce que demain nous continuons notre périple jusqu’à Fisterra ?
Malgré tout, je suis heureuse d’être ici !
Direction le bureau des pèlerins où nous découvrons avec joie qu’il ne faut point attendre.
Rapidement sortis avec notre Compostela 2010, nous gagnons notre hébergement tout proche.
Installation prompte et en route pour la cathédrale afin d’assister à l’office de 12h00.
Pas de chance, pas de Botafumeiro …
Puis, douche avant de suivre Juan et Franc vers le « Mercado de Abastos » construit en 1937. Vastes halles de granite de toutes beautés.
Juan achète ; moules, couteaux, praires, petites coquilles Saint Jacques et langoustines que nous emportons, au restaurant du lieu, qui nous les prépare.
C’est un véritable festin de coquillages que nous engloutissons.
Mais, il est temps de passer à des choses plus terre à terre.
Prévoir notre retour – lundi en cinq – en réservant un car.
Nous passons notre dernière soirée, en compagnie de Juan et Franc. Ils nous dégottent un petit restaurant qui nous sert du pulpo et de la cabra rôtie
Puis, malheureusement, vient l’heure d’aller au lit, après un détour par la place où règne une grande animation.
Mais la raison est plus forte et nous nous séparons de nos amis en nous embrassant en larmes.
C’est aussi cela le chemin, accepter que les moments intenses de partage aient une fin !
Dur, dur quand même …
Il fait encore nuit-noire, lorsque nous prenons la route pour Santiago.
Cette étape est la dernière pour Juan et Franc. Il y a deux ans, notre pèlerinage prenait fin dés notre arrivée à Saint Jacques.
Cette fois, nous avons décidé de la prolonger jusqu’à la zone la plus occidentale de la Galice.
Celle qui surplombe les eaux agitées de l’océan Atlantique.
Là où le soleil plonge et disparaît dans les flots.
En attendant, c’est à l’aide de la lampe frontale de Juan que nous pouvons progresser dans l’obscurité et, qui plus est, dans les bois.
Quelques ombres nous précèdent, tandis que d’autres nous suivent.
L’aube qui éveille la nature et nos sens, commence à illuminer de rose les monts. Rien de bien intéressant à noter jusqu’au Monte do Gozo, où cette fois, nous prenons le temps d’admirer le monument édifié en mémoire de la visite de Jean-Paul II en 2004 (précédente année Jacquaire)
De là, nous apercevons bien difficilement, les flèches de la cathédrale.
Ouf, nous y sommes presque.
Une petite déception me gagne en constatant que le panneau d’entrée de Santiago a disparu.
Il y a deux ans, nous étions seuls pour immortaliser notre arrivée. Cette fois, nous avons la chance d’être accompagnés, mais la matière est absente pour raisons de « obras » (travaux)
L’émotion est là, mais atténuée en comparaison de la fois d’avant.
On ne peut, en aucun cas, retrouver les sensations éprouvées lors d’une première entrée dans cette ville.
En premier lieu, du fait que l’on poursuive notre aventure, ensuite de par l’atmosphère du chemin qui n’est pas comparable.
Notre chemin est différent en terme géographique mais aussi, de par les motivations qui nous ont poussés à reprendre le départ.
Nous sommes là, devant la cathédrale, tous les quatre.
Photo, embrassades, re-photo, et direction le bureau des pèlerins.
On s’attend au pire …
Et bien non, il y a moins de monde que prévu.
Pas de file d’attente.
Nos Compostela dans le sac, nous allons prendre possession de notre chambre toute proche.
Pas mal !
On nous conseille d’aller à la cathédrale, de bonne heure, pour trouver des places assises, afin d’assister à la messe. Il est 10h45, nous y allons in-petto.
Effectivement, du monde est présent, mais quatre places près du cœur semble nous être réservées !
Durant l’office, et même après, Juan est bouleversé. Il tente de dissimuler les larmes qui coulent.
Il nous emmène ensuite dans le vieux Santiago.
Dans les halles, nous achetons un gros assortiment de coquillages qu’une taverna nous prépare.
Du vin blanc de Galice accompagne ces mets.
Un régal !
Juan craque et sanglote.
En fait, nous découvrons la raison qui l’a poussé à prendre le Chemin :
Obtenir la guérison de son jeune frère atteint d’un cancer.
Voir cet homme de 48 ans – officier de police – en larmes m’émeut.
Nous l’accompagnons finir son pèlerinage.
Le compromis que tout pèlerin peut faire avec Saint Jacques ou les motivations, qui le pousse à la pérégrination, peuvent se manifester, mais pas nécessairement se conclure, par une salutation toute particulière à l’apôtre.
C’est au travers d’une accolade à la représentation du Saint (statue) qu’on l’effectue.
C’est aussi une manière de montrer une certaine affection en se recueillant devant son sépulcre situé dans la crypte en dessous de l’autel.
Cet endroit est propice à la méditation sur ses engagements personnels.
Devant les reliques du saint, il éclate de nouveau en sanglot.
Ce soir nous prenons notre dernier repas en leur compagnie.
Demain, Juan et Franc prendront la direction de leur casa à Calpé, tandis que nous, celle de Fisterra.
Il est tard, lorsque nous rentrons nous coucher (22h30) Ils ont tenus à nous raccompagner jusqu’à la porte.
Après avoir passé des jours ensemble, vécu des moments d’émotions, d’entraide et d’encouragements, après avoir appréhendé de façons similaires certaines situations compliquées, cette complicité, cette sympathie mutuelle se transforment.
Surgi alors ce sentiment d’amitié et d’empathie.
C’est dur de devoir se séparer.
Promesse est faite de répondre à son invitation.
Je rentre, un peu assommé, dans notre chambre, tandis qu’ils partent faire un tour dans la ville très animée où la fraicheur a succédé à la chaleur.
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