Destination Terre > Europe > Italie
Zone archéologique et la basilique patriarcale d’Aquilée |
Aquilée, dans la province du Frioul-Vénétie Julienne, fut l'une des villes les plus importantes et les plus riches du Haut-Empire avant d'être détruite par Attila au milieu du Ve siècle. La plupart de ses vestiges demeurent intacts sous les prairies environnantes, constituant ainsi la plus grande réserve archéologique de son espèce. Sa basilique patriarcale, avec son exceptionnel pavement de mosaïque, est un édifice remarquable qui a également joué un rôle essentiel dans l'évangélisation d'une grande partie de l'Europe centrale.
Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1998.
Histoire du site
La majeure partie de la cité romaine, désormais recouverte par la petite ville moderne et par de vastes étendues agricoles, n'a pas encore été prospectée. Les quelques fouilles effectuées depuis plus d'un siècle ont révélé des informations sur la disposition du site et certains secteurs sont exposés au public.
Le site comprend une partie du forum et de sa basilique romaine (palais de justice), le macellum républicain (marché, l'un des complexes de thermes et deux ensembles résidentiels luxueux. A l'extérieur des derniers remparts de la ville, identifiés dans leur intégralité et dont subsistent quelques segments, des fouilles ont également mis au jour un cimetière doté de monuments funéraires impressionnants, un amphithéâtre et un cirque. Les vestiges les plus saisissants de la cité romaine sont ceux des installations portuaires, des entrepôts et des quais alignés à l'infini sur les rives du fleuve. Ces installations furent incorporées au système de défense bâti au quatrième siècle, dont on a retrouvé des traces. On soupçonne l'existence de structures similaires sur l'autre rive mais celles-ci n'ont pas dégagées.
L'élément prédominant d'Aquilée reste sans conteste sa basilique. Théodore édifie un ensemble de trois salles principales en forme de fer à cheval mais cette structure ne permettait pas d'accueillir l'ensemble des fidèles et des pèlerins. En 345, on remplace donc l'aile nord par une vaste structure qui sera détruite par les Huns, comme le reste de l'ensemble, et ne sera jamais reconstruite. A leur retour, les survivants se contentent de restaurer la partie sud en ruines.
Au IXe siècle, après la négligence de la période lombarde, l'évêque Maxence entame, avec le soutien financier de Charlemagne, la construction de la structure actuelle sur les fondations de l'édifice précédent. Malgré de graves dégâts pendant les invasions magyares du Xe siècle et un tremblement de terre en 988, la basilique est achevée en 1031 sous le patriarche Poppo qui lui donne son nom.
De disposition cruciforme, la basilique présente une longueur de 65, 6 mètres, une largeur de 30 mètres et une hauteur de 23 mètres. Les trois vaisseaux, divisés en deux ensembles par dix colonnes, sont traversés par un transept de 42, 8 mètres de long et 9, 4 mètres de large. Le style de la basilique est essentiellement roman, bien que certaines caractéristiques gothiques témoignent de la reconstruction de sa partie supérieure après un tremblement de terre en 1348.
L'élément le plus étonnant à l'intérieur de la basilique est le sol en mosaïques du bas-côté sud ; datant du IVe siècle, il n'est découvert qu'en 1909 après le retrait du sol en argile posé au 11ème siècle à l'époque de Poppo. Il mesure 37 mètres sur 20 mètres et est presque intact hormis les sections détruites lors de la construction de la rangée sud de colonnes au XIe siècle.
Les sujets décrits dans les nombreux panneaux sont variés et vivants. Ils comprennent des représentations symboliques telles que le combat d'un coq (lumière/christianisme) et une tortue (ténèbres/paganisme), de nombreux oiseaux, associés au paradis, des portraits de donateurs, des scènes de l'Evangile et des dédicaces. A l'extrémité est, une scène marine représente douze pêcheurs (les apôtres) ainsi que l'histoire du prophète Jonas. Une inscription commémorant l'évêque Théodore a été ajoutée à titre posthume.
A l'extrémité est, la crypte des fresques fut construite au VIe ou VIIe siècle pour abriter les reliques des martyrs. Il n'existe plus aucune trace de leurs tombes mais de magnifiques fresques du XIIe siècle représentent, sur les murs et les voûtes, la vie de saint Marc et saint Hermacora, la mort du Christ et la Dormition de la Vierge.
Au-dessus de la crypte, le sanctuaire présente de magnifiques éléments Renaissance, telles qu'une superbe chaire de Berdardino da Bissone et un maîtreautel somptueux consacré à la Sainte Vierge, saint Hermacora et saint Fortunat, oeuvre des frères Sebastiano et Antonio da Osteno vers 1498.
La voûte absidiale située au-dessus du maître-autel est ornée de fresques du XIe siècle qui, recouvertes de mortier au début du XVIIIe siècle, n'ont été mises au jour qu'en 1896. Elles dépeignent la Vierge à l'enfant Jésus, des saints et des martyrs, des membres de la famille impériale et l'évêque Poppo.
Une porte à l'est de la basilique donne accès à la Crypte des Fouilles découverte lors des premières décennies du XXe siècle. Cette crypte abrite les mosaïques de la villa suburbaine du Ier siècle après J.-C. que l'évêque Théodore avait choisie au IVe siècle comme emplacement pour sa basilique, ainsi que les fondations des salles transversale et nord de son complexe qui ne furent pas reconstruites après leur destruction par Attila. La signification précise des mosaïques, chargées de références à des cultes ésotériques, reste énigmatique.
L'entrée ouest de la basilique est abritée par un portique construit par l'évêque Maxence au début du IXe siècle qui donne accès au baptistère actuel. Tous deux ont été édifiés à partir de ruines d'anciennes structures du complexe. Le baptistère est traditionnellement octogonal et comprend des fonts baptismaux hexagonaux, reproduisant le monogramme khi-rhô du Christ. Il est entouré d'une colonnade soutenant un déambulatoire.
Le dernier élément du complexe est le clocher, structure massive restée intacte depuis son édification en 1031. D'une hauteur de 73 mètres, il a été construit à l'aide de pierres extraites de l'amphithéâtre romain voisin. Il constitue un point de repère géographique et symbolique pour toute la plaine du Frioul.
La seconde basilique, située à Monastero, abrite désormais le musée paléochrétien. Cette structure du IVe siècle, tout aussi imposante, contient également un sol de mosaïque remarquable.
A noter également dans le périmètre proposé pour inscription : le musée archéologique. Il comporte une collection exceptionnelle de statues, d'inscriptions, de monuments funéraires, de verrerie, de pierres précieuses et de pièces de monnaie d'Aquilée et de ses environs.
Sélection photos
Sélection vidéos
Agrandir la vidéo
Au Colisée à Rome, une cage aux fauves reconstruite
Le Colisée de Rome s'est doté d'une nouvelle attraction touristique et historique: un monte-charge destiné à hisser les fauves dans l'arène, [Suite...]
Agrandir la vidéo
Italie: une caserne de l'Antiquité trouvée en creusant le métro
Dix-neuf siècles séparent ces ouvriers casqués et leur pelleteuse, de ces chambres de soldats ayant vécu au temps de l'empereur Hadrien (117-138 [Suite...]
Sélection de la médiathèque
DVD Guides
Canaux, gondoles, palais somptueux, les clichés mythiques sont toujours au rendez-vous lorsqu'on part à la découverte de Venise. Mais derrière la splendeur d'un patrimoine artistique et culturel unique se dissimule une vraie ville, avec ses habitants et son mode de vie organisé en fonction des contraintes géographiques. En allant à la rencontre des Vénitiens tout en explorant les incroyables richesses [En savoir plus...]
Bibliothèque du voyageur
Histoire et société En quelques pages, une fresque historique, de la civilisation étrusque à l'épanouissement artistique et littéraire de la Renaissance ; un tableau de la vie économique et politique actuelle ; tout le charme de la Toscane à travers ses fêtes, la saveur de ses vins et de sa gastronomie. Itinéraires Comment découvrir les multiples facettes de la Toscane : après Florence et le Ponte [En savoir plus...]
Bibliothèque du voyageur
Histoire et société Terre peuplée par les civilisations étrusque, grecque et vénète ; empire romain enrichi par les grandes conquêtes européennes et méditerranéennes ; territoire convoité par Charles Quint, Marie-Thérèse d'Autriche et Napoléon ; État unifié par Vittorio Emanuele II, le Re galantuomo... la patrie d'Auguste, de Cosme l'Ancien, de Léonard de Vinci, d'Enzo Ferrari ou encore de Gianfranco [En savoir plus...]
Voir aussi
Nos différentes cartes de l'Italie à explorer: carte physique, carte routière, vue satellite. Pour tout savoir sur la géographie de l'Italie.
Consultez nos conseils et infos pratiques avant de partir en Italie: monnaie, météo, climat, électricité, santé, sécurité, décalage horaire, etc.
L'espace blogs permet à chacun de publier en temps réel ses notes de voyage en Italie: idées sorties, idées de lecture, actualités de l'Italie, ...
Découvrez les galeries de photos de l'Italie publiées par les membres du club. Tout le monde peut participer !
Notre sélection de vidéos pour enrichir votre connaissance de l'Italie sur tous vos écrans.
Réservez votre voyage en Italie et trouvez le meilleur prix: séjours, circuits, vols, hôtels, guides, ...