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Takht-e Sulaiman |
Le site archéologique de Takht-e Sulaiman, dans le nord-ouest de l’Iran, est situé dans une vallée, au milieu d’une région de montagnes volcaniques. Le site comprend le principal sanctuaire zoroastrien, en partie reconstruit sous la période des Ilkhans (Mongols), au XIIIe siècle, ainsi qu’un temple dédié à Anahita datant de la période sassanide, VIe et VIIe siècles. Le site a une valeur symbolique importante. La conception du temple du feu, celle du palais et la disposition générale du site ont sensiblement influencé le développement de l’architecture islamique.
Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 2003.
Histoire du site
Contexte historique : L'empire perse fut fondé par la dynastie des Achéménides qui régna du VIe au IVe siècle avant notre ère. Par la suite, un nouvel empire fut établi par les Parthes (du IIe siècle au IIIe siècle avant notre ère) qui étaient conscients de leur identité perse, bien que fortement hellénisés. L'empire de la dynastie suivante, celle des Sassanides (du IIIe au VIIe siècle), rétablit la domination perse dans la région et forma une force capable de s'opposer à l'empire romain. Fondée sur l'héritage des Achéménides et imprégnée de la période hellénistique parthe, la dynastie des Sassanides développa un nouveau style architectural et artistique. Cette architecture eut une influence importante aussi bien en Orient qu'en Occident, elle devint la référence majeure dans le développement de l'architecture de la Perse islamique.
Contexte religieux : Depuis les temps anciens, le feu et l'eau comptaient parmi les éléments fondamentaux pour les peuples iraniens. Le feu était considéré comme un messager divin entre le monde visible et le monde invisible des divinités. L'eau était source de vie. Les régions volcaniques étaient donc particulièrement attirantes, surtout lorsqu'il y avait de l'eau, comme c'est le cas pour le site de Takht-e Sulaiman.
La religion de Zoroastre est une religion iranienne. Elle puise ses origines chez le prophète Zarathoustra qui vécut probablement au VIIe siècle avant notre ère ou même avant. Cette religion se caractérise par son aspect monothéiste lié à Ahura Mazda ; elle reconnaît le conflit entre les forces du mal et celles du bien. Ahura Mazda était vénéré par les premiers Achéménides, dont les rituels se déroulaient sans aucun temple, à ciel ouvert, sur des autels du feu. Avec le retour d'un nouveau nationalisme, les Sassanides firent du zoroastrisme une religion d'État et construisirent des temples du feu pour le culte. Le zoroastrisme eut une influence importante sur la chrétienté et l'Islam ; c'est une religion vivante, encore pratiquée en Iran, en Inde et en Asie centrale.
Les Sassanides reconnurent aussi le culte d'Anahita, la déesse de la terre, associée à l'eau. Un temple dédié à Anahita se trouve dans le complexe de Takht-e Sulaiman.
La première période : Le site volcanique où les Sassanides construisirent leur sanctuaire, Azargoshnasb (Temple du feu des chevaliers), plus tard appelé Takht-e Sulaiman (Trône de Salomon), était depuis longtemps l'objet de dévotions. La montagne volcanique creuse, appelée Zendane Sulaiman (la prison de Salomon) est entourée de vestiges de temples et de sanctuaires, datés du premier millénaire avant notre ère. Ceux-ci sont associés aux Manas, qui ont régné sur la région de 830 à 660 avant notre ère. Le cratère, autrefois rempli d'eau, s'est asséché.
La période sassanide : Avec l'arrivée des Sassanides (Ve siècle de notre ère), Zendane Sulaiman perdit son importance au profit de Takht-e Sulaiman, dont la construction démarra au milieu du Ve siècle, sous le règne du roi Sassanide Peroz (459-484). Le site devint un sanctuaire royal zoroastrien sous Khosro Ier (531-579) et Khosro II (591-628), il fut le plus important des trois principaux sanctuaires zoroastriens. Les deux autres n'ont pas été identifiés à ce jour.
La construction de ce site votif coïncide avec l'introduction de la chrétienté comme principale religion de l'Empire romain. La nécessité de renforcer le zoroastrisme peut dont être vue comme un effort pour renforcer l'identité nationale en contrepoint de la chrétienté dans le monde romain. L'importance de Takht-e Sulaiman grandit encore avec l'introduction du culte d'Anahita. L'ensemble royal fut entouré d'une implantation urbaine dans la plaine. Le site fut détruit par l'armée byzantine en 627, en représailles à l'attaque Sassanide de leurs territoires.
La période mongole : Le site gagna de l'importance au XIIIe siècle, lorsque les Mongols Ilkhanides reconstruisirent une partie comme résidence pour Ilkhan Aba-Qaan, qui à l'époque domina l'Iran. La phase de reconstruction inclut le temple du feu et l'Iwan de l'Ouest, ainsi que de nouvelles structures érigées autour du lac. La réhabilitation opérée par les Mongols montre une continuité culturelle particulièrement intéressante pour la revivification de la foi zoroastrienne en pleine période islamique. En raison de ses qualités naturelles et culturelles, le site est associé à divers personnages et thèmes légendaires et bibliques tels que Salomon, le Christ, le paradis sur terre, le Saint Graal, etc.
Phases ultérieures : Après la période Ilkhanide, à partir de la moitié du XIVe siècle, le site fut abandonné et tomba progressivement en ruines. Il fut redécouvert en 1819 par le voyageur britannique, Sir Robert Ker Porter, suivi par d'autres explorateurs. En 1937, le site fut photographié par Erich F. Schmidt et étudié par Arthur U. Pope et Donald N. Wilber. En 1958 il fut exploré par des archéologues suédois. Les premières campagnes des fouilles furent entreprises par l'Institut allemand d'Archéologie sous la direction de R. Naumann et D. Huff dans les années 1970.
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