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Actualités du Niger
Lorsqu’on a faim, on ne fête pas. Encore moins après 50 ans d’existence. La junte au pouvoir à Niamey depuis février dernier l’a compris et a donc décidé de renoncer aux festivités marquant le cinquantenaire de l’indépendance du Niger. Une décision qui s’ajoute à tant d’autres, confirmant ainsi le sérieux de ce qui se passe à Niamey. Le général Salou Djibo et ses compagnons surprennent donc agréablement l’opinion africaine. Certes, le pays subit de plein fouet la famine qui décime populations et cheptel à un rythme inquiétant. Mais, il faut aussi déplorer le fait que l’aide internationale arrive au compte-gouttes. Elle parviendra encore plus difficilement aux nécessiteux en cette période de saison des pluies qui voit habituellement les routes du sahel coupées par les eaux. C’est le lieu de dénoncer cette bureaucratie légendaire qui, depuis longtemps, pèse de tout son poids sur la gestion et l’acheminement de l’aide internationale aux pays du Sud. L’espoir d’une solution urgente reste cependant permis suite au récent séjour au Niger du directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Gianfranco Rotigliano.
La décision de la junte mettra sans doute mal à l’aise ceux qui ont prévu de festoyer dans l’allégresse sur un continent en proie à une mendicité chronique. Mais seront-ils mis au pilori, ceux qui se situent bien loin des intérêts de leur peuple et sont généralement un peu trop prompts à se livrer à de véritables libations à la moindre occasion ? Que nenni ! L’option des nouvelles autorités nigériennes n’indexe pas moins tous ceux qui profitent de telles opportunités pour opérer des détournements ou dépouiller les populations. L’idéal, ce serait de voir la décision de Niamey faire des émules surtout dans les autres pays ouest-africains dont beaucoup connaissent pratiquement les mêmes difficultés que le Niger. Il reste que si le droit de rêver est propre à tous les hommes, il faut toutefois savoir distinguer rêve et réalité dans ce monde si complexe.
L’on comprend d’ailleurs très difficilement ces commémorations qui se suivent et se ressemblent presque. Dans les pays africains, le discours officiel valorise l’intégration et prône l’unité et la solidarité. Pourquoi alors s’échiner à festoyer en ordre dispersé et dans un contexte de crise économique sérieuse ? La cohésion n’étant pas le fort du continent, ne serait-il pas plus avantageux de commémorer ensemble, de manière concertée, avec le concours de l’Union africaine et des organisations sous-régionales ? On pourrait alors réfléchir autant que faire se peut, sur notre parcours, et les défis à relever pour demain. L’Afrique des peuples y gagnera sûrement. Pour l’heure, la décision de Niamey séduit. Elle traduit une maturité et un sens élevé des responsabilités bien visibles depuis l’ère de l’ex-président Tandja, lorsque les Nigériens s’étaient engagés dans la lutte contre l’autocratie, les abus de toutes natures et pour une démocratie véritable. Aujourd’hui encore, sans le vouloir forcément, l’équipe de transition de la junte au pouvoir à Niamey donne des leçons aux acteurs politiques africains.
En effet, à son avènement, la junte promettait de restaurer la démocratie dans le pays. Elle s’efforce de garder le cap puisque le premier tour de l’élection présidentielle couplée aux législatives sera organisé le 3 janvier 2011. L’évolution de la situation actuelle fait des heureux. Parmi eux, l’ancien Premier ministre de Tandja, Hama Amadou, devenu plus tard son ennemi juré. Après avoir été voué aux gémonies par son ancien patron, le voilà qui revient progressivement aux affaires. Désigné président de son tout nouveau parti politique, il s’affiche déjà comme candidat à l’élection présidentielle.
La fin du régime de Tandja profite également à la presse, notamment à Moussa Kaka, correspondant de Radio France internationale. Notre confrère, on s’en souvient, a souffert le martyr sous l’ex-chef d’Etat. Ce dernier, gagné par la boulimie du pouvoir et la mégalomanie, était devenu subitement allergique à toute critique. De manière générale, le départ de Tandja de la tête du Niger a soulagé une multitude. Ses déconvenues ont ainsi rendu service à la démocratie que lui, Tandja, ne voyait qu’à travers son prisme déformant. La tête sur les épaules, les jeunes prétoriens mènent aujourd’hui la chasse aux délinquants à col blanc. Les listes sortent au fur et à mesure que s’égrènent les dossiers. Dans la discrétion qui le caractérise, le nouveau régime recouvre jour après jour les fonds dont on a sevré les populations des années durant.
Parallèlement, même très pauvre et enclavé, le Niger s’est doté d’un Comité national contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Récemment, les 22 membres de son gouvernement de transition ont aussi participé à Niamey à un atelier d’une journée sur la transparence et l’équité dans les procédures de passation des marchés publics. Ce qui se passe à Niamey, encourage à tel point que lors de son dernier sommet au Cap-Vert, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé le retour du Niger à ses réunions, en tant qu’observateur. Le pays avait été suspendu de l’institution le 20 octobre 2009 après les législatives controversées organisées sous le régime Tandja.
Les récentes décisions montrent que progressivement les choses avancent au Niger. Même les nostalgiques du passé qui criaient à la chasse aux sorcières, semblent s’être rangés. Cela permet à ceux qui ont entrepris d’assainir les finances publiques puis de remettre le pouvoir à des civils démocratiquement élus, de poursuivre leurs objectifs. Il faut saluer à cet égard l’humilité de la junte, son ouverture d’esprit, son souci d’aller de l’avant et de réaliser les promesses tenues, sa discrétion et l’efficacité de son train de mesures. En s’abstenant de festoyer à l’occasion des 50 ans d’indépendance du Niger, la junte montre qu’elle sait tirer leçon du passé mais aussi profiter de l’expérience des autres. En même temps qu’elles font preuve de maturité, les nouvelles autorités nigériennes affichent leur grande compassion vis-à-vis du peuple nigérien. Celui-ci en effet, mérite davantage de compréhension et de soutien.
"Le Pays"
http://lepays.bf/spip.php?article1936
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