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Bâal Zeboub


Du destin des peuples…
Au moment même ou le peuple Iranien lutte pour sa liberté, alors que tous les grands pays du monde ont conquit leur liberté dans la lutte, les Etats Unis, la Russie, la Chine la France et tant d’autres encore, voilà que le peuple Nigérien se fait dicter sa loi par une clique politico-militaire de peu de qualité.
Les deux précédents coups d’Etat militaires qui se sont déroulés au Niger ont porté au pouvoir des militaires qui, pour critiquables qu’ils étaient, avaient une vision du Niger et une honnêteté indiscutable. J’ai encore dans l’œil le bureau de feu le général Kountché, si sobre et nous savons tous que le feu le Général Barré ne s’était pas enrichi à la tête du pays.
Cette fois, le coup d’Etat institutionnel auquel on vient d’assister met au pouvoir des politiciens « prédateurs » qui veulent continuer à s’enrichir avec la complicité de militaires de haut rang du même acabit plus zélés à s’en mettre plein les poches, à « rouler » carrosse à Niamey et à combattre leur propre peuple que de le défendre ou de défendre les textes sacrés de la constitution mis à bas dans une parodie de référendum. Par ailleurs, beaucoup des personnalités impliquées dans ce coup de force sont, peu ou prou, également impliquées dans l’assassinat du Général Barré.
Comment expliquer que notre peuple qui a donné et donne encore (pour combien de temps ?) des serviteurs de haut niveau aux institutions internationales, qui possède une presse de qualité qui seule, jusqu’à maintenant, s’est montrée courageuse malgré quelques maladresses, peut-il arriver là.
Ce n’est certainement pas la faute de la population la plus pauvre du monde, broussarde ou citadine, trop occupée à se battre avec courage pour survivre dans un environnement difficile (et qui le sera de plus en plus). Son combat pour la survie l’exonère des responsabilités politiques.
Ah !! La politique. Nos politiciens, spécialistes pour beaucoup (pas tous heureusement) du « non-dit », de l’alliance occulte, du colportage de la rumeur et de la fuite devant les responsabilités ont cru trop longtemps pouvoir s’associer à un président rusé, âpre au gain et de peu de parole. Celui-ci, protégé par une armée qui sous prétexte de neutralité politique vient de laisser bafouer à la fois une cour constitutionnelle, une chambre des députés et une constitution, a eu beau jeu de rouler tous ces couards plus assoiffés d’indemnités que de bonne gouvernance !!
Malgré des réactions tardives et de stériles rodomontades, l’opposition a perdu la partie, et plus encore si elle boycotte les futures élections, ce qui lui évitera encore une fois de prendre des risques mais ne la grandira pas sur un plan politique. Au lieu de soutenir la presse, au lieu d’organiser des manifestations importantes justifiées par la situation actuelle, elle se soumet à la moindre interdiction d’un ministre de l’intérieur qui ne représente plus rien depuis l’adoption d’une constitution « bidonnée » par une cour constitutionnelle sans fondement, ou d’une armée incapable de protéger les acquits démocratiques que notre pays avait si brillamment gagnés. Elle est donc confite dans sa peur, peur physique, et peur de perdre ses avantages financiers et autres. Ce vide politique est grave car il peut à terme laisser la place à des actions beaucoup plus violentes d’individus non politisés, voir trop religieusement politisés qui mènerons le Niger à sa perte. On peut donc espérer qu’elle va se reprendre et jouer son rôle jusqu’au bout, avec gravité mais avec courage en commençant par défendre Marou Amadou mieux qu’elle n’a défendu les journalistes « enkolloisés ».
Dans cette triste situation, le silence des démocraties occidentales est assourdissant. La France en tête, qui « prend acte… » et qui prêche sans vergogne la « discussion » entre le pouvoir et l’opposition . C’est d’ailleurs bien logique, alors qu’Areva vient tout juste d’amadouer ce bon Tandja dans l’ « Imouraren story », la France n’a aucun intérêt à recommencer de difficiles négociations avec un nouveau pouvoir et Sarkosy, comme tous les chefs d’Etat, sait avaler les couleuvres. N’attendons donc rien d’elle qui ne verra que ses propres intérêts nucléaires !! Idem pour les USA, l’UE fait un combat d’arrière garde et si la Chine était démocratique, cela se saurait !
Nous voilà donc bien mal parti si nous ne réagissons pas politiquement par une campagne électoral féroce, par une résistance pacifique mais ferme et constante. Les insurrections armées ne sont pas notre spécialité (chez nous, même les rébellions s’arrêtent toutes seules, comme elles ont commencé d’ailleurs…), mais nous sommes un peuple de paysans pugnaces, de voyageurs intrépides et de parole donnée.
Nous n’aurons rien sans sacrifice, nous devons nous réveiller et commencer dès maintenant une résistance passive mais dure à un pouvoir désormais illégal. Prenons notre destin en mains, ne le laissons pas à des aventuriers, il en va de notre honneur, de notre crédibilité et de la prospérité future de notre pays.

Bâal Zeboub

Les USA n'ont pas tergiversé eux, mais bon ils n'ont pas d'uranium à extraire... Ceci explique cela...

Citation: “Le gouvernement américain a décidé vendredi de ne pas « continuer à soutenir et à poursuivre ses engagements antérieurs » pour le Niger, récusant ainsi le référendum constitutionnel organisé le 4 août dernier pour prolonger le mandat du Président Mamadou Tandja, a appris APA de sources diplomatiques.

15 Août 2009 Publié le 14 Août 2009 Source : http://www.apanews.net/

”

Bonne nouvelle !!

Oui et non ... les chinois prendront le relais, eux si habiles à exploiter toutes les occasions...