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Adamou Moumouni Djermakoye, président de l'ANDP (Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès), rallie l'opposition à un réferendum constitutionnelpar RFI
Article publié le 19/05/2009 Dernière mise à jour le 19/05/2009 à 16:36 TU
Depuis les intentions affichées du pouvoir de changer de Constitution, à défaut de modifier celle qui est en vigueur, pour permettre à Mamadou Tandja de briguer un troisième mandat présidentiel, la société civile nigérienne, les partis politiques et les centrales syndicales s’expriment pour manifester leur opposition au projet. Dans le camp de la majorité présidentielle, le soutien au projet de référendum pour une nouvelle Constitution, n’est pas unanime. Adamou Moumouni Djermakoye, le président de l'Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès, (ANDP) le parti majoritaire et président de la Haute cour de justice se dit également très préoccupé et condamne cette tentative de révision constitutionnelle.
RFI : Adamou Moumouni Djermakoye, que pensez-vous du projet du président Tandja de changer la Constitution pour pouvoir se représenter ?
Adamou Moumouni Djermakoye : Je suis très mal à l’aise de critiquer le comportement d’un ami, d’un compagnon d’armes. Aujourd’hui, je me rends compte que ce que propose mon ami, le président Tandja Mamadou est plein de risques pour ce pays.
Aujourd’hui, tous les partis politiques sont opposés à la modification de la Constitution, ainsi d’ailleurs que toutes les centrales syndicales. Donc, j’espère que la sagesse va l’habiter au dernier moment pour revenir sur ce projet, qui ne me paraît pas du tout raisonnable. Pour un militaire, comme lui, il doit se rappeler la servitude de grandeur militaire surtout lorsqu’on a donné sa parole, sa parole d’honneur. On ne peut pas revenir là-dessus. Et je rappelle que les qualités que l’on attend d’un militaire, c’est d’abord la droiture et l’honnêteté.
RFI : « Servitude et grandeur militaire », dites-vous et de fait, le 27 mars, lors d’une visite de Nicolas Sarkozy à Niamey, le président a dit solennellement que jamais, il ne changerait la Constitution, mais aujourd’hui, ses partisans disent qu’il tient parole, puisqu’il propose une nouvelle Constitution.
A.M.D : Mais, une nouvelle Constitution ou modifiée, c’est exactement la monnaie d’une même pièce. C’est la même chose. Et vraiment, on joue sur les mots. Donc, cela n’est pas possible. Et, je vais vous dire, il a juré sur le Coran qu’il allait absolument respecter la Constitution et la faire respecter. Il l’a juré sur le Coran. Et chez nous, jurer sur le Coran, c’est vraiment la dernière des choses qu’un bon musulman peut se permettre de faire. Et je vais vous expliquer, le Niger est vraiment le cas spécial où on a justement introduit cette notion de serment coranique pour tout ce qui concerne la Constitution. Même dans les pays arabes, les pays musulmans, nulle part on ne fait allusion au serment coranique, sauf au Niger. Donc, j’espère qu’il va se rappeler de ce qu’il a dit.
J’en appelle à la conscience non seulement du président Tandja, mais aussi des amis du Niger. Il y a la Francophonie, il y a la Cedeao qui sont prêtes à envoyer des observateurs lorsqu’il y a des élections, mais qui ne bougent pas lorsqu’elles constatent qu’on fait fausse route.
RFI : Alors, la Cedeao désavoue tout de même cette initiative. Elle rappelle que le Niger a signé un protocole qui interdit de modifier la Constitution dans les six mois qui précèdent un scrutin. Quand vous dites que ce référendum est plein de risques, à quels risques, pensez-vous ?
A.M.D. : Tous les partis politiques sont contre, ainsi que les syndicats. A quoi ça servirait d’organiser un référendum auquel on sait d’avance que les organisations politiques et syndicales sont opposées. Cela veut dire qu’on risque la division des populations. On va diviser le peuple. Il faut s’attendre à ce qu’il y ait des difficultés en matière politique. Ça c’est sûr. On le voit venir aujourd’hui.
RFI : Y a-t-il un risque de guerre civile ?
A.M.D. : S’il y a une division, s’il y a une dissension sociale, économique,etc. tout est possible. C’est ce qu’il ne faut pas souhaiter pour si peu. Cela ne vaut pas pour le Niger. Tandja est un ami, mais je préfère quand même le Niger à une situation chaotique. Si la sagesse peut habiter Tandja et tous ceux qui sont derrière lui, il vaut mieux cela. Qu’il reparte avec les honneurs, parce que pendant dix ans, il a fait des choses extraordinaires. Je crois qu’il rentre dans l’Histoire. Mais si jamais, ce n’est pas cela, je ne suis pas convaincu que l’Histoire le retiendrait. Il aura divisé les Nigériens avant de partir.
RFI : Vous craignez une situation chaotique. L’armée pourrait-elle sortir alors de ses casernes ?
A.M.D. : Tout est possible, lorsqu’il y a des difficultés de cet ordre. Je ne suis pas du tout en contact avec l’armée, mais nous sommes en Afrique. Vous savez, tout est occasion à intervenir. Mais je dis, ne donnons pas l’occasion à qui que ce soit – pas l’armée seulement, mais à d’autres aussi – de pouvoir intervenir dans les affaires du Niger.
RFI : Et comment expliquez-vous cette volte-face de la part d’un homme que vous connaissez si bien ?
A.M.D. : Nous n’avons jamais pensé qu’il allait remettre en cause sa parole d’honneur. Un officier, c’est un homme de parole. Nous souhaitons qu’il se rappelle simplement ce qu’il a dit à ses camarades pour qu’il revienne à la raison. Moi, je suis prêt à être à ses côtés, pour travailler à ramener la sérénité dans notre pays.
RFI : A la suite de votre prise de position, les deux membres de votre parti, qui étaient au gouvernement, ont été limogés. Est-ce que vous vous situez aujourd’hui dans l’opposition ?
A.M.D. : Nous, pour l’instant, nous sommes toujours dans cette majorité. Nous attendons de voir ce qu’il va se passer, parce qu’il y a tous les partis politiques de cette majorité qui ont dit non à la révision de la Constitution. Donc on attend de voir quel sort leur sera réservé.
RFI : Et si malgré tous vos conseils et toutes vos mises en garde, le président ne vous écoute pas, est-ce que vous pensez - comme le suggère le PNDS – que la Haute Cour de justice devrait le juger pour haute trahison ?
A.M.D. :Je suis très mal placé en tant que président de la Haute cour de justice. Il ne m’appartient pas d’amener les justiciables devant cette Haute cour. Les partis et les associations qui ont avancé cette idée sont tout à fait libres de ce qu’ils disent. Mais pour moi, en tant que président de la Haute cour de justice, j’attends de voir ce qu’il va se passer.
Entretien réalisé par Christophe Boisbouvier de RFI
Bien sûr dans un système géré selon les critères des amis parents et alliés on ne peut pas défendre le Pays mais les intérêts commun au groupe. Le choix est clair si on est mis devant le mur.
AMD: Même dans les pays arabes, les pays musulmans, nulle part on ne fait allusion au serment coranique, sauf au Niger.
Ah! bon?
Le président pakistanais Zardari A prêté serment;
Amadou Toumani Touré a prêté serment;
Le président Karzaï Hamid Karzaï a prêté serment;
Abdoulaziz Bouteflika a prêté serment...................
Surement que notre serment est meilleurs que le leur car on est plus religieux, plus fideles hein?
AMD: ... un militaire, comme lui, il doit se rappeler la servitude de grandeur militaire surtout lorsqu’on a donné sa parole, sa parole d’honneur. On ne peut pas revenir là-dessus. Et je rappelle que les qualités que l’on attend d’un militaire, c’est d’abord la droiture et l’honnêteté.
Si ces valeurs étaient respectées au Niger de telles catastrophes ne seraient jamais officier. Si elles étaient une réalité, ou une aspiration en Afrique nos armées auraient constituées des garants pour la stabilité et surtout la prise en comptes des aspirations des peuples en terme de Justice, de droits de l'homme et de bonne gouvernance. Le sont elles?
AMD: J’en appelle à la conscience non seulement du président Tandja, mais aussi des amis du Niger.
D'abord Tanja n'a pas de conscience. C'est dictateur dans un boubou de democrate. Les "amis" du Niger n'ont que leurs intérêts a préserver. Alors on ne prend pas ses responsabilités monsieur le président fondateur? on se limite à des conseils et à demander aux autres de faire ce qui est positif pour le Pays et on se cache soit même? Qu'est ce qui nous ferait sortir encore tout débraillé et furieux pour montrer notre "patriotisme" intransigeant face à la menace qui pèse sur la patrie? Quand c'étaient des "étrangers" c'était facile mais aujourd'hui où c'est notre ami on met ses gants pour ne pas le vexer? surement que le Niger change de valeur suivant les mains qui le menacent?
AMD: Nous, pour l’instant, nous sommes toujours dans cette majorité. Nous attendons de voir ce qu’il va se passer, parce qu’il y a tous les partis politiques de cette majorité qui ont dit non à la révision de la Constitution. Donc on attend de voir quel sort leur sera réservé.
Oui restez agrippés à la main qui distribue le riz. Que le problème trouve sa solution par les sacrifices des autres, pour nous, continuer d'évoluer dans le champ des plus forts, car s'ils persistent ils gagneront, et la vie sera impossible pour nous loin de la marmite. Le pragmatisme nous oblige a rester du "bon" coté. Et puis la force de nuisance des tazartchistes est telle qu'il faut éviter de faire des vagues. Et puis avec cette sorte de soutien "malgré nous" Tanja nous compte parmi ses amis et il paye bien. Qui est fou quoi!
A.M.D. :Je suis très mal placé en tant que président de la Haute cour de justice. Il ne m’appartient pas d’amener les justiciables devant cette Haute cour. Les partis et les associations qui ont avancé cette idée sont tout à fait libres de ce qu’ils disent. Mais pour moi, en tant que président de la Haute cour de justice, j’attends de voir ce qu’il va se passer.
Avec un peu plus de courage et de vrai patriotisme on pourrait être un peu plus ferme et sans ambiguïtés du genre:
"Les Nigériens ont résolument choisi la voie de la démocratie et de l'État de Droit. Tout tripatouillage de la constitution pour se maintenir au pouvoir est une violation flagrante de notre constitution et une haute trahison de la part de celui qui a juré sur le saint coran, devant Dieu et devant la nation Nigérienne toute entière, de respecter de faire respecter la forme républicaine de l'État.
La Haute court de justice dont je suis le président jouera pleinement le rôle qui est le sien avec toutes les prérogatives que lui confère le principe de séparation des pouvoir. En d'autres termes la haute Court de Justice ne défaillira point au moment où la nation entière a le plus besoin de sa contribution pour un Niger libre démocratique et républicain."
Bon dans le Jeu du "tu me tiens je te tiens" on ne peut que jouer la comédie, aux Nigériens de savoir ce qu'ils veulent, au vu de ce qu'ils ont.
Awinnane
Kerbou
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