Destination Terre > Afrique > Niger

Je pars, retenez-moi !

Ecrit par D. Anza (LE TEMOIN du 02 au 08 avril 2009),



Dans l’hypothèse de la prolongeraient de son mandat, Tandja Mamadou bénéficiera- t-il de toutes les dispositions constitutionnelles concernant un « vrai » Président de la République ?Longtemps attendu au sujet de son devenir après le 22 décembre prochain, fin de son deuxième mandat, Tandja Mamadou est, finalement, sorti de sa longue réserve le 27 mars dernier, à l’occasion du passage du Président français à Niamey. Le Président de la République a été on ne peut plus clair. Il respectera la loi fondamentale. Et il ne demanderait à aucun Nigérien de la modifier en vue de lui procurer un troisième mandat. Ainsi donc, Tandja Mamadou ne sera pas candidat pour la troisième législature de la cinquième République. Cependant, il est prêt, en bon soldat et pour une question de «stabilité », à rester encore trois ans au-delà de la fin de son mandat pour bien mener à terme ses «chantiers entamés ». Mais tout ceci dépendra de la volonté du Peuple et de… l’Assemblée Nationale. Si les Nigériens, à travers toutes les Régions, comme il a tenu à le préciser, lui demandaient de rester inaugurer ses multiples réalisations, il ne saurait leur dire non. La balle est donc dans le camp du Peuple, ce même Peuple, pour lequel il a consacré toute sa vie. Or, comme on le sait, le Peuple n’a jamais réagit sans guide. C’est ce qui autorise beaucoup de Nigériens à penser, qu’en réalité, les propos du Président Tandja sont un bon de commande aux tatchartistes en vue d’une mobilisation générale en faveur de la prolongation. Quelle est la Région qui ne sortirait pas, comme un seul homme, pour répondre aux appels de Dan Dubaï et compagnie ? Tout reste donc une question de temps ; les moyens ne devant pas faire défaut. Du reste, l’argument de la stabilité avancé par le Président Tandja laisse clairement supposer qu’en dehors de lui, il n’y a pas, pour l’instant, aucun Nigérien, en tous cas, au sein de la classe politique, capable de la garantir après son départ. Autrement, le digne successeur n’est pas encore trouvé. Raison pour laquelle, le Président de la République doit se priver de ses repos de fin de man pour veiller à la bonne marche du pays. Comme quoi, Mamadou Tandja est la version politique du célèbre chanteur nigérian, Mahaman Shata, qui dit, dans sa chanson Bakandamiya, « accompagnez moi mes enfants (ses musiciens), ils ne m’ont pas trouvé jusqu’ici de successeur pour que je puisse me reposer ou même me détendre ». La suite, on la connaît, Shata avait continué à servir les mélomanes jusqu’à sa mort faute de digne successeur. De même, pour ce qui est de mener à bien ses réalisations, là aussi, Tandja laisse supposer qu’il est le mieux qualifié. Comme si le prochain Président élu mettrait un terme au barrage de Kandadji, à la raffinerie de Zinder, au projet pétrolier d’Agadem, au projet uranifère d’immouraren ou encore dynamiterait le deuxième pond de Niamey. Peut-on, un seul instant imaginer qu’un Président de la République puisse mettre en cause tout cela ? Non ! Mieux, le futur Président élu, à moins qu’il ne soit sans ambitions, créerait ses propres chantiers pour faire plus, sinon, autant que Mamadou Tandja. Ainsi, le Niger pourrait bénéficier et des réalisations du Président actuel et de ceux de son successeur élu. Et comme cela, s’instaurera dans notre pays, une concurrence inter-présidents sur le nombre de chantiers réalisés. D’ailleurs, même dans l’hypothèse où l’Assemblée et le Peuple lui prolongeraient son mandat, quelles seront alors les prérogatives de Tandja après le 22 décembre 2009 ? Doit-il bénéficier de toutes les dispositions constitutionnelles concernant un « vrai » Président de la République ? Demeurera-t-il un Chef d’Etat avec un cahier de charges bien précis ? Les Nigériens ont consacré deux fois cinq minutes de leur temps pour que le Président Tandja leur consacre deux fois cinq ans de sa vie. Ça sera, de sa part, promesse tenue le 22 décembre prochain. Demander au Peuple trois minutes supplémentaires, c’est l’amener à un total de treize minutes. Dans certaines cultures, le nombre 13 n’a jamais porté bonheur. Espérons tout simplement que la mondialisation et la globalisation soient passées à côté des croyances et des superstitions.

Source:
http://www.tamtaminfo.com/index.php?opt ... &Itemid=61

Là où je ne comprend pas le président Tandja c'est lorsqu'il continue à dire "des régions se sont prononcés" ou "si l'Assemblée est d'accord", des expressions comme "la volonté du peuple". Désolé, la volonté d'un peuple s'observe par les urnes, il faut un référendum. Qu'est ce les Tazartchhistes appellent " la position de telle ou telle région" ? C'est tout simplement un gouverneur qui rassemble quelques personnes bien ciblées pour donner l'avis de la région. Depuis quand du point de vue institutionnel et juridique un tel comité peut-il valablement représenter la région, voire donner l'avis de la région. Par ailleurs depuis nulle part, il n'est prévu que l'Assemblée Nationale soit habilité à légitimer une quelconque continuité du mandat présidentiel sinon elle violera elle-même la constitution. Alors, violer la constitution et la respecter la respecter en même temps ce n'est pas possible. Je vous remercie.