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Vie politique: Le pire reste à venir

Ecrit par Ibrahim YERO (Le Canard déchaîné N°367 du 2 MARS 2009),



Depuis 1999, suite aux élections libres, honnêtes et transparentes qui verront l’actuel locataire de notre « maison blanche » s’installer aux commandes du pays, le Niger , ce beau et grand pays est cité en exemple. Pays plusieurs fois millénaires, notre pays démontre à la face du monde sa grandeur et son esprit de consensus. Pendant les neuf ans écoulés, tous les acteurs « ont désarmé leur esprit » pour ne voir que l’intérêt de notre cher pays. L’opposition et les partis de la majorité se retrouvent, même si certains lui dénient toute légitimité, dans le cadre du CNDP pour débattre des grands problèmes du pays. Jusqu’à présent, cela nous réussit. Fier de tout cela, le Président de la République, Chef de l’Etat se targuait de ce que notre Niger a un produit plus important que le pétrole et l’uranium : notre démocratie. Bercé par ce sentiment de grandeur, nous n’avons pas vu venir le danger. Nous n’avons pas vite « vu » que l’exportateur fait lui-même courir de graves dangers à son produit. Ce produit, il faut le dire n’est ni côté au NASDAQ, ni au CAC 40, ni au FUTSIE. Il est côté en bourse du bon sens et de la moralité politique. Son prix dépend de l’appréciation que les citoyens en font et de ce que la communauté internationale en dit .Dans les semaines à venir, de par les manigances d’une cohorte d’individus, notre produit verra son prix chuter de manière drastique. Loin de nous l’idée de nous ériger en prophète de malheurs. Mais, il y a des signes qui ne trompent pas. Certains acteurs ont décidé de tourner le dos à la démocratie, et c’est cela qui inquiète. Un complot à la « Brutus » envoya l’ex Premier ministre du pays en prison pour une sombre affaire « de fonds d’aide à la presse » qui, avec le temps, chacun s’en rend compte, n’est qu’une machination pour lancer un mouvement d’enterrement aux cimetières de Yantala notre démocratie. Alors que « la liberté de tous est le privilège qu’il incombe à la classe dirigeante de défendre », le mouvement dit « TAZARTCHE » a pour but de « dissoudre » la démocratie dans la volonté de puissance de Tandja qui pensait la chose facile. IL pensait qu’il lui suffisait de « mettre Hama au placard » pour s’accaparer, par hommes liges interposés, du plus grand parti du pays. Mal lui en a pris. Même pour faire tenir « son congrès » à Zinder, il a été obligé de faire appel à la force publique pour une affaire qui relève du droit privé. Certes, les autres partis pensaient tirer tout bénéfice de la déconfiture du MNSD. Ils n’ont pas tenu compte de la volonté du seigneur du moment de « disqualifier » les leaders des grands partis pour les échéances à venir. Pour cela, certains citoyens sont chargés de lancer les premières salves. Ensuite, Tandja interviendra pour mettre les uns et les autres devant le fait accompli, la volonté du peuple de se laisser diriger par une équipe qui n’a ni empêché 147 permis de recherches se « vendre à prix d’or », ni engager une sérieuse lutte contre la vie chère. Or, pour parvenir à un but si funeste pour la démocratie, Tandja avait engagé, dans l’allégresse générale, une lutte contre la corruption, dans le cadre de l’ « opération mains propres ». C’était là un coup tordu pour « tenir tout le monde ». Ce que le promoteur d’une telle opération ne dit pas au peuple, c’est que si l’ « affaire est salutaire », ou pour qu’elle soit comme telle, elle ne devrait pas être orientée. Or, elle l’est et cela lui fait perdre son sens. Par calculs qui n’ont rien à voir avec les intérêts du MNSD et du Niger, il à réussi à installer aux commandes d’une portion du parti, deux de ses recalculés politiques. Si l’un lui est dévoué jusqu’au sacrifice, l’autre semble faire de la trahison et du parjure son « pain quotidien ». Avec un tel attelage, il se rend compte qu’il n’ira pas bien loin, à moins de continuer dans la logique d’utilisation de la force publique pour résoudre des problèmes privés. Or, c’est là que se situe le danger. Pour que les choses se passent comme il le souhaite, il ira à l’encontre des règles imposées par la démocratie et le parti qui l’a propulsé au pouvoir, à savoir l’usage de la force. Agir ainsi, c’est enterrer notre démocratie et gageons que même ceux qui lui demandent de « rester pour des siècles et des siècles « n’ont pas envie de voir notre démocratie disparaître. Or, ce pire, nous pouvons le conjurer si chacun continue comme par le passé à jouer le jeu démocratique, le seul qui vaille.

Source:
http://www.tamtaminfo.com/index.php?opt ... &Itemid=61