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ZINDER: LE MNSD VICTIME DU « TAZARCHE »

Ecrit par AMADOU BOUNTY DIALLO (Le Canard déchaîné N°366 du 23 Fevrier 2009),



Il y a encore quelques décennies, une anecdote était en vogue dans nos esprits de jeunes amoureux d’histoires fabuleuses : l’achat d’une clinique. Un riche koweitien, blessé au doigt par son garde du corps qui referma, malencontreusement, la portière d’une limousine sur son doigt, lui cria, semble-t-il : « achète-moi une clinique !». Cette anecdote a- t-elle inspiré l’attitude de notre « merveille nationale » et ses deux hommes –liges qui ont cru pouvoir s’acheter un parti pour le TAZARCHE ? Il est fort à parier que oui. Sinon, ce dont a été victime le véritable MNSD s’apparente plus à l’achat qu’à une « simple récupération d’un parti ». Baré- que Dieu soit satisfait de lui- en son temps, parce qu’il voulait s’installer durablement au pouvoir, a vu son geste qualifié de hold-up. Ce que Seyni et son mentor viennent de réaliser à Zinder doit être inscrit dans le registre du gangstérisme. Ni l’arnaque, ni la confiscation, ni l’usurpation, ni le hold-up, ni même le gangstérisme ne peuvent rendre fidèlement compte de ce dont a été victime le MNSD. En fait, disons-le sans fioriture, le MNSD véritable est victime de l’escroquerie du millénaire. La ville de Zinder, la vénérable cité du combattant intrépide AMADOU KOURAN DAGA, la première capitale de notre pays, va voir son nom associé à une chose aussi exécrable qu’une « kleptoparti ».Tout fut mis en oeuvre pour réussir, non pas à gagner les coeurs des militants, mais, à leur imposer la peur et à acheter leur conscience. Selon des indiscrétions, outre les forces de police installer dans la vénérable cité, plus de trois cents autres furent envoyées sur place pour « en découdre au cas où ».En plus l’argent a circulé, comme on dit communément. Un parti politique, à notre connaissance, est une association privée où se retrouvent des individus partageant les mêmes idéaux et qui aspirent à arriver au pouvoir pour appliquer un programme mûrement réfléchi et capable d’impulser une certaine dynamique à la société. Ce parti peut-il fonctionner sur la peur –panique imposée « à des militants ?». Venu à Zinder sur injonction de notre « merveille nationale » dont tous les faits et gestes sont magnifiés afin de « lui procurer une nouvelle légitimité », Seyni va très vite désenchanter : la population de la ville refuse, à l’unanimité, de participer à ce qui parait à ses yeux comme une escroquerie. En fait, les Zindérois, comme un seul homme, vont faire bloc pour ignorer le tandem que Tandja va imposer à distance. Ni l’argent distribué à profusion, ni les intimidations, ne réussiront à faire fléchir la volonté de militants décidés à ne pas s’associer à une gigantesque fraude. Pendant trois jours, la ville vécut sous état de siège. Pourtant, ce samedi 21 février, lorsque Seyni, flanqué d’Albadé « suivi d’une forte délégation » arrivèrent au stade de la ville, leur amertume fut telle que le conseil national prévu se tenir se transforma en une simple causerie entre amis. Ce conseil ne put se tenir, faute de participants dûment mandatés. En lieu et place des véritables délégués, le tandem créa des représentants fictifs qui, ne comprenant pas pourquoi ils étaient là, ont préféré, pour la plupart, appliquer la politique de la chaise vide. Le résultat est catastrophique pour Seyni et ses acolytes : rien ne va leur réussir. Les véritables délégués, issus du congrès du MNSD de 2005 eux, se retrouvèrent dans l’enceinte de l’Ecole Normale pour constater que sans mandat, il leur était pratiquement impossible de participer à un conseil et à un congrès de leur parti. Incapables, malgré la présence de la force publique, de tenir le « congrès » dans la ville même, les « Seinistes » tinrent conseil à l’IUT. Il est dommage qu’un lieu censé former la jeunesse à ses futures taches serve de refuge à une clique décidée à organiser la plus grande escroquerie politique jamais réalisée au Niger. Les textes du MNSD stipulent que : « LE CONSEIL NATIONAL est, entre deux congrès, la plus haute instance du parti. Il est l’instance d’impulsion et de décision chargée du suivi et du contrôle de la vie du parti entre deux congrès. Son mandat est de cinq (5) ans ». Or, ce dit conseil n’eut pas lieu. Et du congrès, il ne fut jamais question. Les « participants eurent droit » à une véritable mascarade. Pour dire les choses telles qu’elles se sont déroulées, Seyni et Albadé ont récupéré le MNSD. Quoi que disent les médias publics et ceux payés pour reprendre un discours convenu, l’opération d’offre publique d’achat sur le parti MNSD a été un véritable fiasco. Jusqu’à la dernière minute, se rendant compte de ce qu’ils ne représentent même plus leur ombre, Seyni et ses mentors ont tenté de négocier « le ralliement de la majorité ».Commis à cet effet, les députés Ali Abderrahmane, Zakou Djibo et Alma n’obtiendront pas gain de cause. Les partisans de Hama, sûrs de leur force, sont restés inflexibles : leurs délégués refusent de participer à une supercherie où ils seront de simples dindons d’une farce dont Tandja est le véritable responsable. De Niamey, malgré l’interdiction à lui faite par la constitution de ne pas s’immiscer dans la vie des partis politiques, le Président régentait tout. Un moment, le député Alma, non satisfait de la manière dont les choses se passaient, a tenté de faire bande à part. Un simple coup de téléphone du président, l’a, semble-il, dissuadé « d’arrêter ». Pendant des mois, nous avons attiré l’attention de nos compatriotes sur l’attitude de Tandja. Désormais, il faut être un « habitant de la planète mars » pour ne pas s’apercevoir que c’est lui qui « est derrière tout cela ». En fait, Tandja, après dix ans, ne veut plus quitter le pouvoir. Il est décidé à s’incruster, quelque soit la méthode à utiliser. L’argent n’ayant pas vaincu la résistance des vrais militants du MNSD, il utilise la force brute. Il est clair qu’une telle attitude assombrit toutes les perspectives à venir. Notre pays ne s’est pas lancé dans un processus démocratique à reculons. Chaque Nigérien va devoir prendre ses responsabilités. Ce qui est refusé à Baré ne peut être accordé à Tandja. Nous sommes un peuple et non un bétail électoral à disposition. La démocratie est représentativité et non usage de la force pour parvenir à ses fins. Les militants véritables du MNSD ont pris l’engagement de se battre jusqu’au sacrifice suprême pour faire échec au TAZARCHE. Nos compatriotes, de quelque bord politique qu’ils soient, doivent désormais unir leurs forces pour faire échec à une conspiration dont le but est de liquider notre démocratie.

Source:
http://www.tamtaminfo.com/