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Actualités du Niger
Visiblement, le président de la Ré-publique, dont le mandat expire en dé-cembre prochain entend laisser un pays en paix, débarrassé de la rébellion armée qu’on connaît dans le Nord depuis déjà deux ans. Les dommages humains, financiers, matériels résultant de la situation dans le Nord sont énormes, au point que nul ne saurait rigoureusement les évaluer. Soldats, rebelles, habitants de la zone du conflit, tous des Nigériens ont perdu la vie, soit sur le champ de combat soit par l’action des mines anti chars, ces engins de mort que la bêtise humaine a enfouis dans la terre. Plusieurs dizaines de milliards FCFA ont été investis par l’Etat pour l’achat des ma-tériels de guerre, au détriment des investissements dans le pays. Des inter-médiaires, comme on en rencontre partout où il y a de l’argent facile à gagner, ont bien sûr, eux, tiré leur épingle du jeu. La région d’Agadez, zone touristique par excellence, n’est plus que l’ombre d’elle-même, offrant aujourd’hui le spectacle pitoyable d’une région en ruines.
Le président Tandja est aujourd’hui sur les sentiers de la paix. Il vient de demander au tout nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA), le Colonel Mouammar Kadhafi, de s’investir à fond pour le règlement de la situation au Nord. Selon nos sources, Kadhafi, qui a accepté la demande de médiation, engage ainsi sa première action diplomatique, lui, dont la désignation en qua-lité de président de l’UA a fait grincer des dents parmi ses pairs africains. Il s’active à rapprocher les différentes positions, en ne faisant pas perdre la face à aucun des acteurs. L’essentiel étant de ramener la paix dans ce grand Sahara bouillonnant, qui, si rien n’est fait, se transformera durablement en repaire des trafiquants et de bandits de tout acabit. Il faut donc que les problèmes, qui ont un caractère politique puissent être ré-sorbés. Ainsi les Etats riverains du grand Sahara assumeront ensemble, y compris en mutualisant leurs moyens, la lutte contre le terrorisme et les trafics divers. Même si l’on ne parle pas de feuille de route, on s’attend, dans les milieux diplomatiques, à voir autorités et rebelles fumer le calumet de la paix dans les trois mois à venir.
Il restera alors aux Forces de défense et de sécurité nigériennes de faire la chasse à ceux qui se mettront volontairement en marge de la paix, avec certainement l’appui de ceux qui auront dé-posé les armes. Pour ce faire, on peut compter sur le savoir-faire des soldats nigériens. D’ici un mois, apprend-on, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) fera connaître ses revendications au médiateur. Les Nigériens sont fatigués de ce qui se passe dans la région d’Agadez, tout comme ils sont indignés des entraves à la libre circulation des personnes et de leurs biens, dans le Nord ou d’une frontière à une autre. C’est pourquoi l’enlèvement de l’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Robert Fowler, de son assistant Louis Guay, et de son chauffeur nigérien Mounkaila, le 14 décembre dernier, suivi de celui de touristes occidentaux à la fron-tière du Mali avec le Niger sont vécus comme un drame.
Oumarou Keïta
http://www.republicain-niger.com/index. ... r%C3%A8ves
La colonisation appartient-elle au passé ?
jeudi 12 février 2009
A priori, il peut paraître incongru d’émettre l’idée selon laquelle la colonisation serait un phénomène qui se poursuit de nos jours. En effet, la majorité des territoires colonisés au XIXème et XXème siècles ont retrouvé leur indépendance politique avant 1975 (1) mais il ne faut pas oublier que la France possède encore des « résidus » issus de la colonisation : les DROM-COM (2) dont certaines populations indigènes luttent pour obtenir leur indépendance (3). Mais alors, pourquoi conserver ces colonies ? Si l’avantage économique tiré de ces possessions est contesté (4), elles apportent cependant à la France la possibilité d’accroître l’étendue de ses eaux territoriales (5), ce qui est un atout géostratégique majeur puisque cela permet d’augmenter la taille des zones de pêche, d’études scientifiques et surtout de bénéficier d’éventuelles ressources du sous-sol marin. Toutefois, en ce début de XXIème siècle, les États sont de moins en moins responsables du fait colonial et on a vu apparaître dès la fin du XXème siècle une nouvelle forme de politique impérialiste de la part des anciennes métropoles vis à vis de leurs anciennes colonies : Il s’agit du néocolonialisme.
* Une spoliation des ressources
Désormais, ce sont les entreprises des pays les plus avancés qui exploitent les ressources des pays en développement qui ont pourtant obtenu leur indépendance juridique, militaire et politique. On peut alors se demander comment se manifeste cet impérialisme économique et si la restitution de leurs ressources à ces pays leur permettrait de connaître un accroissement de leur niveau de vie.
Parmi ces entreprises qui exploitent les ressources africaines ; Areva qui aurait proposé de lutter contre la rébellion touarègue (qui s’oppose au président Tandja) en échange de l’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren (6). La convention d’exploitation signée le 5 janvier 2009 prévoit que la société mixte créée pour exploiter ce gisement sera détenue à 66,5% par Areva et à 33,5% par l’État nigérien. Ce qui veut dire que le Niger ne pourra commercialiser que 33,5% d’un gisement qui se trouve sur son propre sol. On peut signaler que Le Mouvement des Nigériens pour la Justice (un groupe rebelle touareg) avait déjà dénoncé cette répartition pour les autres gisements qu’Areva exploite au Niger et revendique une plus grande part des revenus issus de ces exploitations.
Évidemment, Areva n’est pas la seule grande entreprise française implantée en Afrique. Total est présent en Algérie, Bouygues est présent dans quelques pays africains et le groupe Bolloré est très présent sur l’ensemble de l’Afrique. Il serait nécessaire de croiser les ressources que l’on peut trouver y avec les entreprises étrangères implantées sur le continent (7).
* Un commerce inégal
Bien entendu, les entreprises ne sont pas les seules « institutions » à participer au néocolonialisme. Tout le monde ou presque sait que les pays du « tiers monde » se sont endettés (8) auprès d’organismes internationaux et financiers ainsi qu’auprès d’autres états afin de financer leur développement. Toutefois le FMI et la Banque Mondiale conditionnent leurs prêts à la mise en place de politiques économiques à caractère libéral (9) qui font la ruine de ces pays. En effet, ceux-ci doivent ouvrir leurs frontières à la production étrangère alors qu’eux mêmes sont soumis au protectionnisme des États qui leur imposent ces politiques. D’une part, les États-Unis et l’Union Européenne (via la PAC) mettent en place des barrières douanières pour éviter que des pays plus compétitifs ne concurrencent leur agriculture sur le marché intérieur (10), d’autres part, ils donnent des subventions à leurs agriculteurs afin que ceux-ci puissent exporter à moindre coût dans les pays en développement, ce qui a pour conséquence de ruiner l’agriculture locale.
Par ailleurs, il existe aussi un néocolonialisme monétaire dans les anciennes colonies françaises qui ont pour monnaie le franc CFA lequel est indexé sur l’euro, ce qui en fait une monnaie surévaluée pour pouvoir exporter dans les autres pays dits du Sud. En outre, dans ces pays, toute décision en terme monétaire est soumise à l’aval de la France, ce qui rend difficile une politique budgétaire cohérente avec les intérêts économiques du pays (11).
* Des dirigeants conciliants
Enfin, comme l’avaient fait les États-Unis avec l’Argentine (12), la France ou ses entreprises choisissent, dans son « pré carré » africain, les dirigeants qui leur semblent les plus conciliants. Outre le réseau Foccart, qui aurait entre autres fait assassiner Ben Barka en 1965 et soutenu les sécessionnistes pendant la guerre du Biaffra en 1966 - 1967 (13), de nombreux présidents africains auraient été aidés dans leurs coups d’état par les intérêts français (14). C’est par exemple le cas de l’entreprise Elf qui aurait aidé l’arrivée au pouvoir de Paul Biya au Cameroun en 1982, serait partisane d’Omar Bongo au Gabon et aurait financé les guerres civiles au Congo Brazaville de 1997 à 1999.
N’oublions pas que, lorsque la France voit ses intérêts menacés, elle n’hésite pas à envoyer l’armée, comme ce fut le cas au Shaba en 1977, en Côte d’Ivoire en 2003 et au Tchad en 1983 et 1985 pour soutenir Hissène Habré et en 2008 pour soutenir Idriss Déby.
* Ne pas tomber dans le manichéisme
Dire que tous les maux du continent africain sont dus à un impérialisme des pays les plus riches résulterait d’un manichéisme marxiste qu’il faut nuancer.
Certains présidents africains sont à la tête de pays bénéficiant de nombreuses ressources, que ce soit en or, diamants, coltan (15), cobalt, cuivre et bois. Alors qu’elles pourraient être utilisées pour financer la construction d’infrastructures utiles au développement du pays - on pense notamment aux écoles et aux hôpitaux - elles sont utilisées à des fins personnelles (16). En effet, pour nombre de pays africains, la part du budget consacrée à l’armée est plus importante que celle consacrée à l’éducation et tout le monde sait l’importance des diamants de conflit en Sierra Leone et en RDC ou du bois exotique au Liberia qui ont permis le maintien au pouvoir de leur président respectifs (17). Évidemment, les guerres civiles à l’intérieur même des ces états peuvent en partie s’expliquer par les tracés très géométriques des frontières qui n’ont pas tenu compte des diversités ethniques. C’est pourquoi les élites financières et intellectuelles de ces pays envoient leurs enfants étudier dans les grandes écoles des anciennes métropoles et que ceux-ci ne reviennent que rarement dans leur pays d’origine pour tenter d’y résoudre les différents problèmes.
* Sortir de la crise
S’il apparaît très difficile de mettre rapidement fin aux crises qui sévissent sur le continent africain, on peut toutefois envisager une ingérence productive des organisations internationales. L’ONU pourrait essayer de pacifier les zones à risques et des organisme comme le FMI, la Banque Mondiale ou l’OMC pourraient gagner en légitimité en dépêchant des experts en gestion de crises et en proposant des aides en nature (18). Si les guerres et le néocolonialisme permettent à quelques uns de s’enrichir, la paix et le codéveloppement, quant à eux, favorisent un commerce équitable et la prospérité de tous. Mais quel dirigeant d’une puissance mondiale serait prêt à sacrifier ses meilleures industries (et donc son éventuelle réélection) au profit de pays politiquement instables dont les régimes accepteraient de vendre leurs ressources en échange d’une promesse de sécurité ?
(1) A l’exception de quelques états
(2) Nouveau nom des DOM-TOM depuis une loi organique de 2003
(3) La Nouvelle-Calédonie votera un référendum en 2014 pour obtenir son indépendance complète prévue par les accords de Nouméa en 1998
(4) Les revenus issus du tourisme ne compenseraient pas les dépenses liées à l’administration de ces territoires
(5) La France possède une ZEE de 11035000 km² et occupe le deuxième rang mondial en terme de surface maritime derrière les États-Unis : http://fr.wikipedia.org/wiki/ZEE. Elle cherche par ailleurs à l’agrandir depuis 2002 avec la mise en place du projet Extraplac.
(6) Il s’agit du premier gisement d’uranium d’Afrique et du deuxième au niveau mondial.
(7) Si vous souhaitez approfondir cet élément je vous conseille de croiser les données issues de la carte de ce document : http://fr.transnationale.org/epays.php
(8) http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_...
(9) Au FMI, les voix des pays sont pondérées par leur participation financière. La plupart des votes s’effectuent à une majorité qualifiée de 85%. Or États-Unis et Union Européenne disposent chacun de plus de 15% des droits de vote, ce qui leur donne le droit de veto.
(10) S’il n’existait pas de barrières douanières, les produits étrangers seraient largement moins chers que les produits européens ou états-uniens
(11) Je vous invite à lire l’article d’Arnaud Zacharie : http://users.skynet.be/cadtm/pages/...
(12) La CIA a assassiné S. Allende et l’a fait remplacer par le Général Pinochet
(13) La région du Biafra recèle les 4/5 de la production pétrolière nigériane
(14) http://www.cellulefrancafrique.org/...
(15) Le Coltan est une ressource stratégique car elle sert à la fabrication d’appareils électriques de très haute technologie.
(16) Félix Houphouët-Boigny, ancien président de la Côte d’Ivoire a fait construire à Yamoussoukro, la Basilique Notre-Dame de la paix, plus grand édifice religieux chrétien du monde selon le Guinness des records de 1989. Le coût de sa construction est estimé à 1 milliard de francs de l’époque.
(17) http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp ?id=1386
(18) Des aides en nature sont préférables à des aides financière car ces dernières peuvent être détournées.
De la part des rebelles, il faudra que leur plate-forme revendicative soit réaliste et acceptable pour le gouvernement. Exit donc les pourcentages de grade totalement irréalistes à intégrer dans les Forces de Sécurité, les « royalties somptueuses » à octroyer à une ethnie plus qu’à une autre ou les délires d’une indépendance ni possible, ni « jouable » d’ailleurs. Il faudra donc une hauteur de vue peu commune et une autorité indiscutable aux principaux chefs du MNJ et du FDR.
Côté gouvernement, il faudra également la volonté de fer d’un Chef d’Etat chevronné afin d’ imposer à son environnement civilo-militaire une paix des braves acceptée par tous, une décentralisation réelle et une main tendue à une ethnie qui se sent , à tort ou à raison, rejetée voire méprisée.
Mais je crois tout cela possible car le Niger est sans doute, s’il négocie avec intelligence la sortie de ce conflit, à la veille d’une période de richesse inconnue jusqu’à maintenant. Ses atouts miniers considérables, son potentiel touristique exceptionnel et la qualité de son administration, l’organisation de ses forces de sécurité ainsi que le courage des Nigériens doivent lui permettre de figurer rapidement dans les pays d’Afrique les plus performants.
Il est donc important que des négociations en profondeur s’ouvrent, que tout soit mis sur la « table » de manière exhaustive et que cette paix soit enfin signée, mais sans être ni bâclée ni irréaliste. Ceux qui ne saisiraient pas la chance que va sans doute leur offrir le bouillant Colonel Kadhafi prendraient une bien lourde responsabilité devant le peuple Nigérien.
Alors, en avant !
a priori les leçons du passé ne servent pas ....
si enfin le Président Tanja commence à parler d'une paix possible (juste après la signature du contrat d'exploitation d'Imouraren par AREVA...) alors que jusqu'à présent on ne parlait que de mater des bandits armés, pas une rébellion et l'entrée "officielle" du Guide Lybien dans la médiation, comment ne pas relire les pages déjà écrites dans le sang de la fin de la première rébellion et des "accords" de paix, signés par certains à grand renfort de valises pleines de dollars..
comment oublier tous les espoirs mis dans cette paix, le droit à l'auto-détermination des entités régionales, le développement de la région Nord du Niger en terme de santé, d'éducation, d'organisation administrative, de développement socio-économique...
comment oublier la façon dont ces accords ont été "interprétés" par les uns et les autres, comment oublier le comportement de certains...Agadez en 1991 et Agadez en 2004....Où était le progrès ? A part quelques-uns qui ont tiré (à titre personnel et familial) leur épingle du jeu en "surfant" sur le tourisme et leurs relations acquises dans ces périodes difficiles..?
les mêmes causes produisant les mêmes effets, comment croire qu'une telle paix pourra durer ? si le calcul est fait sur une période courte ou moyenne de 10 à 20 ans, projection permettant ainsi aux états ayant acheté à vil prix les concessions minières au Nord Niger de tirer le maximum de rendement de leurs investissements pour ensuite abondonner ces sites devenus stériles, effectivement, cela peut se comprendre.
mais si on raisonne sur le devenir d'une région, d'une communauté, d'une culture, d'un pays, comment imaginer que les enfants de ceux qui ont accepté de vendre sans négocier le futur de leurs enfants, de leurs petits enfants et de leur descendance pourront assister à nouveau sans réagir à leur marginalisation, leur exclusion, leur abandon. Que restera-t-il dans 20 ans d'Imouraren ? Ceux qui ont connu Arlit il y a 20 ans peuvent ils se réjouir de voir se reproduire le phénomène à Imouraren ? personne n'a respecté sa parole, personne...et les cadres actuels qui, eux, ont eu accès à l'information, à l'éducation, porteront à jamais la lourde responsabilité du devenir de cette région et de ses habitants.
Les indiens d'Amérique ont subi le même sort quand ils se sont trouvés sur les territoires où le chemin de fer devait passer. On a acheté certains chefs de tribu, et on a détruit les bisons dont ils se nourrissaient...
Les gagnants n'ont pas été les chefs de tribu...mais les perdants ont bien été leurs peuples qui lorsqu'ils ont survécu se sont retrouvés dans des réserves.....
En préambule, deux mots de ces accords de paix de 1995 que je connais bien pour y avoir participé. Ce fut, n’en doutez-pas, extrêmement difficile et il a fallu beaucoup de patience aux uns et aux autres et surtout aux « facilitateurs étrangers » pour les faire accepter. Il reste que les conclusions de ces accords étaient et sont globalement toujours valides intellectuellement et constituent un but à atteindre. Mais d’accord avec vous pour dire que tout ou beaucoup reste faire.
Ensuite je voudrais vous faire part de ma conviction que l’avenir du Niger, Nord y compris, passe par l’exploitation de ses richesses minières, pétrolières et autres matières premières. Nous avons dans ce domaine le choix entre devenir un gigantesque Parc National, ce qui est certes très honorable, mais qui ne nous permettra pas de nous développer, ou rester au bas niveau de développement dans lequel nous sommes actuellement.
Cette exploitation ne veut pas nécessairement dire saccage de nos sites et reproduction à l’infini de phénomène « Arlit », mais au contraire mise en valeur progressive, réfléchies et respectueuses de nos richesses.
C’est dans le catalogue de ces conditions d’exploitation, dans les mesures à imposer pour que l’environnement souffre le moins possible (mesures accompagnatrices de formation des hommes, de protection des hommes et des bêtes, de remise en état, de requalification des sites / Arlit peut être, à l’avenir, un pôle de départ d’un développement touristiques / ….etc.…) ainsi que dans l’emploi des « régionaux », à qualification égale, que les mouvements dits « rebelles » doivent trouver un juste champ de revendications.
Il en va de même pour la mise en œuvre de mesure de décentralisation, administratives et autres. Il faudra donc que les uns et les autres (rebelles comme gouvernementaux) élèvent le débat, mettent les problèmes sur la table et se dotent, avant toutes signatures, d’outils de contrôle et de « redressement » afin que les conclusions d’un nouvel accord soient réalisées sur le terrain.
Cela imposera aux uns imagination, rigueur et altruisme dans leurs revendications quelquefois « romantiques », souvent démagogiques ou peu réalistes et aux autres une limpidité et une honnêteté sans faille dans l’utilisation des sommes énormes récoltées par l’octroi de permis, qu’ils soient d’exploration comme d’exploitation et dans le contrôle de l’évolution des évolutions administratives.
Il est étonnant de constater le réussite souvent flatteuse des élites Nigériennes dans les instances internationales et la paralysie dont elles font preuve quand il s’agit des affaires du pays.
C’est le moment de prouver le contraire. Bon, j’arrête là, mais, Brigitte, croyez que les erreurs du passé existent peut-être pour qu’on ne les recommence pas.
Say am jima
PS : Agadez 1991 / 2004, pas si sûr que la comparaison soit judicieuse, ou alors ne serait-ce pas notre jeunesse… !!!
Votre discours est très séduisant, mais au Niger peu de députés, de responsables politiques, d'élus, régissant aujourd'hui le Niger, semblent convaincus qu'effectivement ces accords de 95 n'ont pas été appliqués ou bien même qu'il faillle les appliquer...Bien entendu que l'avenir du Niger passe par l'exploitation de ses richesses minières, tout le monde en est convaincu et si vous relisez les revendications de ceux qui sont enfin passés du stade de "bandits armés" à "rebelles" dans une partie de la presse nigérienne, vous y lirez leur attachement au développement de leur pays et de leur région, mais par une gestion intelligente et équitable des ressources. Et la façon dont les permis d'exploitation ont été attribués depuis plusieur mois, sans aucune concertation ni des responsables locaux, traditionnels ou administratifs et semble-t-il aussi sans l'avis du ministre des mines, ne pousse pas à l'optimisme quant à la gestion future de ces sites et de leurs revenus pour le Niger.
Cela vaut pour l'uranium, mais ce qui se passe dans les mines d'or au Sud ne semble pas non plus irréprochable...Qu'en sera t il du pétrole ?
Et je maintiens que tous ceux qui ont collaboré à l'élaboration de ces fameux accords de paix 1995 qui ont suivi ceux de Ouaga en octobre 94, et devront encore être complétés par ceux de 1997, nigériens ou pays "facilitateurs", sont responsables de la situation actuelle.
Avant d'envisager de transformer Arlit en "pôle de départ d'un développement touristique", ce serait urgent de le transformer en un site tout simplement "vivable" pour les populations y résidant...je ne sais pas si vous y êtes retourné récemment, mais la situation tout bêtement SANITAIRE ne s'y est pas améliorée...depuis quand n'avez-vous pas bu de l'eau du réseau d'Arlit ? et encore, quand il y en a ...
Quant à mettre les problèmes sur la table, la fameuse conférence nationale n'était-elle pas prévue pour cela ? Quelles suites ?
Alors j'espère de tout mon coeur que les négociations qui semblent enfin poindre à l'horizon ne seront pas une fois de plus biaisées par l'intérêt personnel et les profits extérieurs. Mais les crimes commis ne pourront pas restés impunis. Malheureusement, quand on voit comment on a éliminé Mano Dayak à l'époque, celui qui était devenu gênant pour beaucoup de monde, et la suite donnée aux premières revendications, permettez-moi de rester inquiète sur ce qui se profile au Niger en ce moment.
Cordialement,
pour l'application des accords de 1995 la non application effective est a mette sur les comptes de tous les intervenants:
1. les cadres de l'ancienne rébellion ont joué perso. leur avenir politique et financier leur a fait oublier les causes profondes qui poussent au soulèvement.
Ces causes , par ce que non résolues ont été le berceau de l'actuelle rébellion.
2. le gouvernement engraissant et caressant les "cadres" des mouvements rebelles pensait tenir les télé commandes de toute la jeunesse des régions concernées. la priorité a été donnée à la politique du faire semblant, de l'intimidation, de l'achat de quelques consciences, et des discours soporifiques comme solution du problème, au lieu de s'attaquer aux causes profondes et évidentes du problème.
3. les médiateurs qui étaient face à une pseudo satisfaction des deux parties ne pouvaient que regarder la prétendue paix retrouvée.
4. pour les prochaines négociations l'espoir pour les régions nord réside dans une prise en compte du problème de façon globale et sincère.
Cela passe par un diagnostic critique de la gestion passée qui a été riche en errements et qui sont responsables des ressentiments, de mise en marge, d'exclusion, d'intimidations, de sous développement et même d'atteinte au sentiment de citoyen de ces autochtones.
Les régions minières du fait des problèmes d'eau et de santé des populations, de développement doivent bénéficier de toute expertise propre à prendre en considération toutes les préoccupations pour ne pas sacrifier l'avenir des générations présentes et future à l'autel des intérêts immédiats et étrangers.
La mise en place d'une politique qui prendrait en compte toutes ces préoccupations pour que les autochtones de ces régions se sentent responsables des leur devenir, en ayant retrouvé la pleine assurance de leur citoyenneté, et la possibilité de s'investir pleinement pour un meilleur avenir d'un Pays véritablement à eux.
5. Ainsi me semble t il un diagnostic exhaustif des raisons des rebellions, des solutions appropriées, appliquées avec courage, sincérité et détermination; appuyées avec sagesse et solidarité par les médiateurs, dans un climat citoyen résolument décidé à stabiliser le Pays par la Justice et la bonne gouvernance peuvent nous pousser à plus d'optimisme.
En attendant on ne peut que rester vigilants et les propositions des uns et des autres seront très riches en enseignements sur leurs vraies motivations
Awinnane
Pour Brigitte, j’étais à Arlit il n’y a pas si longtemps. Si la situation n’y est pas brillante, il n’y a cependant rien que les sommes faramineuses engrangées pour l’octroi de permis ou la puissance financière d’Areva ne puisse corriger. C’est justement sur ce genre de problèmes que devront se concentrer les négociations, et non sur l’octroi de grades bidons, de nominations fantaisistes ou de concessions financières juteuses pour quelques privilégiés.
Say am Jima
je suis d'accord avec vous concernant l'optimisme, mais pas l'optimisme béat...si vous étiez à Arlit il y a peu, pourquoi pensez-vous donc aujourd'hui qu'AREVA fera ce qu'elle a refusé de faire depuis des années....relisez ou bien ré-écoutez les interventions des représentants d'Areva concernant les revendications de la société civile d'Arlit...c'est édifiant.
que chacun doive faire un pas vers l'autre, c'est le propre des négociations...mais rebâtir une paix sur un "terrain miné" dans tous les sens du terme, c'est aller vers un échec à 5, 10 ou 15 ans...tout le monde le sait. Ce qui me peine, c'est que ceux qui avaient déjà été chargés à l'époque du maintien de cette paix et des applications des accords, bien qu'ayant lamentablement échoué, ont été rappelés pour recommencer...comment faire confiance à ces hommes qui ont eu le sort de cette paix dans leurs mains ? Et vous savez bien où sont passées les "sommes faramineuses" dont vous parlez...et ce ne sont pas les dollars de la Lybie généreusement promis ou même parfois déjà distribués qui vont changer les choses...
Le problème est politique au Niger...on a vu le "courage" de l'opposition dans le traitement de ce conflit...
On a vu le comportement de ceux qui avaient accès à la parole et ce qu'ils en ont fait...
Alors aller de l'avant, être optimiste, d'accord, mais avant, il y a un grand ménage à faire si on ne veut plus revivre et surtout faire revivre aux populations ces souffrances et cette désolation. Pensez-vous sincèrement que le chef d'état major de l'armée nigérienne va accueillir sereinement les anciens rebelles dans ses rangs, sachant l'humiliation qu'ils ont fait subir aux FAN, supérieurs en nombre et en armement...
Les premiers massacres des civils dans l'Aïr qui ont été salués par le Président Tanja par un : "ils n'ont eu que ce qu'ils méritaient" (pour mémoire 3 vieillards torturés et assassinés par des officiers de l'armée nigérienne....) ne pourront être oubliés...Si ceux qui ont commis cette barbarie ne sont pas jugés par la nation nigérienne aucune paix durable ne saurait exister. Et si en déposant les armes, les ex-rebelles reçoivent (en plus des dollars de la Lybie), considération, emploi etc...que penseront ceux qui sont restés dans les oueds, ont essayé de survivre à tout cela, pris entre deux feux...
Des négociations bien sûr, nous appelons les deux parties à la table des négociations depuis le mois de février 2007, mais comme vous le dites, elles seront encore plus difficiles que celles auxquelles vous aviez participé, la situation est aujourd'hui bien différente des années 90. Les massacres commis sur les civils, les injustices, les pillages, les arrestations arbitraires qui se sont déroulés dans l'indifférence générale de Niamey, sans aucune réaction de ceux qui sont élus par le peuple pour défendre les intérêts du peuple....Le pillage du trésor public pour soutenir l'effort de guerre, le déplacement des populations civiles, sans qu'aucun parti politique n'élève la voix....il y a de quoi perdre son optimisme...
Mais bon quand on analyse de près, on voit peut voir plus clair...
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