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Pranles le 11 novembre 2008

Michel PONS
Le Pré
07000 PRANLES

à l’attention de
Madame la Présidente
du Directoire d’AREVA
33, rue La Fayette
F - 75442 Paris cedex 09
Courriel : press@areva.com


Objet : LETTRE OUVERTE D’UN BANAL CONSOMMATEUR D’ELECTRICITE.


Madame la Présidente,

La vision qui était la mienne de la première société mondiale ayant trait aux différents métiers du nucléaire civil, dont, Madame, vous présidez les destinées avec brio, se bornait jusqu’à présent au chapelet de centrales égrainées le long de la vallée du Rhône qu’il nous arrive de côtoyer et dont, par temps clair les panaches de vapeurs se perçoivent depuis nos hauteurs ardéchoises ; ainsi qu’à leurs factuels avatars particuliers engendrant l’agacement sinon l’irritation de certains de leurs riverains.

Grâce à la maîtrise du Groupe AREVA - de l’extraction du minerai dans les sites nigériens d’Arlit et d’Akokan, de sa transformation par la Somaïr et la Cominak jusqu’à son utilisation française pour la production électrique - vous m’offrez la possibilité de vous écrire cette Lettre Ouverte.

Madame la Présidente vous vous doutez certainement du pourquoi de ma correspondance. Il s’agit, bien entendu, des propos tenus par Monsieur le Directeur de la Protection du patrimoine et des personnes lors du colloque sur « la sécurité économique » organisé par le Mouvement des Entreprises de France (Medef) le 21 octobre 2008 à Paris et plus particulièrement ceux tenus sur la situation au Niger et le positionnement – ou la proposition de positionnement – prôné par le représentant d’AREVA.

Soyons clair, mon propos ne se veut en aucun cas polémique et encore moins à résonance politique. Il est simplement l’expression à la fois d’une honte morale générée par un discours qui ne souffre, hélas, d’aucune ambiguïté et par voie de conséquence d’une profonde déception intérieure induite par le positionnement éthique qui est le mien.

Je m’explique.

Il y a des années, j’ai accompagné sur presque deux décennies (1974 - 1992) au Nord-Niger des projets de développement endogène initiés généralement par des populations touarègues parmi lesquelles il nous a été permis de vivre, appuyés par les services techniques départementaux et d’arrondissement. J’ai pu apprécier toutes les complexités et les difficultés techniques et relationnelles liées à des contextes particuliers. Pour la petite histoire, notre association d’entraide et de développement a même été délestée de plusieurs véhicules au cours de la rébellion des années 90. Cependant, quelles que soient les situations traversées, nous avons toujours voulu, au travers de notre travail et de notre présence, être au service des différents acteurs du développement et des différentes expressions de la société nigérienne.

Ceci étant dit, simplement, pour vous exprimer l’inquiétude grandissante qui est la nôtre au vu de l’évolution de la situation actuelle au Nord - Niger, que nous suivons avec beaucoup d’attention et de tristesse.
Or les propos tenus par Monsieur le Directeur de la Protection du patrimoine et des personnes ne sont faits ni pour éclairer mon questionnement ni pour apaiser les choses dans un contexte général pour le moins tendu. J’avoue que je m’interroge sur les motivations profondes qui se cachent derrière les dits propos. Monsieur le Directeur les a-t-il tenus de son propre chef ? S’agit-il d’un simple dérapage verbal ? Doit-on entendre autre chose ? Sont-ils l’expression peu prudente de demandes extérieures qualifiées ?

Ayant une fort mauvaise connaissance du Groupe AREVA et aucune de Monsieur le Directeur de la Protection du patrimoine et des personnes, j’ai dû rechercher sur internet des éléments objectifs afin de pouvoir me faire une opinion. A l’évidence, votre collaborateur, de par son parcours professionnel rigoureux et ses qualités intellectuelles affirmées, était à l’évidence qualifié au poste qui est aujourd’hui le sien.

Cependant, je le répète, les propos de Monsieur le Directeur de la Protection du patrimoine et des personnes me heurtent au plus profond de moi-même. Je peux vous assurer qu’ils auraient été tenus concernant quelque autre groupe humain, de quelque culture ou fond religieux que ce soit, cela m’aurait tout autant choqué.

Je le suis d’autant plus que je ne retrouve pas ce langage martial dans la communication officielle d’AREVA. Celle-ci, bien au contraire, insiste sur des valeurs que je pourrais sans trop de difficultés – me semble-t-il - reconnaître comme miennes sans pour autant leur signer un blanc-seing définitif.

En préambule de la Charte des Valeurs d’Areva (page 2), vous exhortez l’ensemble de vos collaborateurs en écrivant, j’en cite deux extraits :
« … Elle repose sur la conviction que la performance économique est indissociable d'une éthique rigoureuse.
...
Je compte sur chacun d'entre vous, quels que soient la société et le pays dans lesquels vous exercez votre fonction, pour mettre en pratique "Nos valeurs AREVA", en être le gardien et le promoteur. »

Considérez-vous, Madame la Présidente, que les propos tenus lors de cette réunion par Monsieur le Directeur de la Protection du patrimoine et des personnes, sont en cohérence avec la Charte de votre Groupe ?

D’autant plus que cette charte est explicite et d’une transparence qui, a priori, ne saurait souffrir de quelque interprétation. Sauf si elle se trouverait inscrite dans une stratégie plus globale de communication apparentée à un rideau de fumée ; ce qui, pour l’instant ne me paraît pas devoir être ainsi considéré.

Deux exemples :

Au point 1 :
… Nous avons pour ambition d’obtenir le meilleur niveau de performances et de rentabilité en concevant, réalisant, commercialisant des équipements et services sûrs, compétitifs, respectueux de l'environnement et participant à l'amélioration du bien être des habitants de la planète. Tous les salariés du groupe concourent à cet objectif. Ils exercent leurs activités dans le cadre strict des lois des pays où ils interviennent et, de façon universelle, dans le respect des Droits de l 'Homme.

Au point 2 :
… L' honnêteté, l 'intégrité et la loyauté gouvernent en toutes circonstances les pratiques et décisions d'AREVA. Le groupe respecte scrupuleusement les lois et la réglementation des pays où il opère.
…
Pour répondre à leurs attentes, le groupe cultive un esprit de partenariat fondé sur la solidarité, l'écoute et le dialogue. Dans ce cadre, il mène une politique visant à s’intégrer dans l'ensemble des territoires où il est présent. Elle repose sur le respect des cultures locales et la prise en compte des aspirations des communautés concernées.


De plus, le Groupe AREVA a souscrit pleinement, selon la présentation de la Charte des valeurs AREVA, aux 10 principes du pacte mondial de l’ONU, parmi lesquels je lis sous la rubrique Droits de l’Homme (page 12):

Principe n°1
Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif aux droits de l’Homme dans leur sphère d’influence ; et

Principe n°2
à veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l’Homme.

Je ne voudrais pas vous lasser avec des citations dont vous connaissez fort bien les différents contextes. Donc j’en resterai là.

Cependant, je le répète, il m’est difficile de cerner où se situent le lien, l’articulation et la cohérence entre les textes primordiaux qui fondent votre éthique et régissent vos faires, et les dires de Monsieur le Directeur de la Protection du patrimoine et des personnes. Propos qui, sans beaucoup d’imagination, peuvent être appréciés comme pouvant être une incitation caractérisée à la haine et incitatifs à la violence. Quant aux « officines », je ne me prononcerai pas. Mais n’est-ce pas une exportation d’un concept américain de défense des intérêts stratégiques qui semblerait avoir été testé avec un certain succès en Irak. ? Voulez-vous en reproduire le modèle au Niger ? J’ose croire que non !

Que votre Groupe, à cause de l’héritage historique légué par la France et qui en partie devient le vôtre, se trouve au Niger pris entre « le marteau et l’enclume » cela n’étonnera personne. Les négociations concernant les accords pour l’exploitation du site uranifère d’Imouraren sembleraient en être à la fois une des conséquences et à la fois un des exemples. Et, il semble que le gouvernement nigérien fasse monter les enchères plus encore.

De plus le Groupe Areva est suspecté – à tort ou à raison – d’avoir favorisé l’une des parties en prenant position dans un conflit compris par le gouvernement nigérien comme étant de l’ordre purement de police. Déduction : vous vous seriez ingérés dans les affaires intérieures du Niger.

Sans oublier, que le marché concurrentiel de l’offre et de la demande est exacerbé par des puissances émergentes de plus en plus performantes avec des besoins énergétiques de plus en plus conséquents. De ce fait, elles deviennent de plus en plus agressives. Et là encore, vous seriez accusé par la partie nigérienne de vouloir les évincer.

Or la mémoire des peuples et/ou de ses dirigeants est loin d’être défaillante. Peut-être puise-t-elle aussi à une autre source qui inviterait à un retour de quelque 15 ans en arrière – lors d’une élection présidentielle - lorsque Monsieur Mamadou Tandja doit s’incliner devant Monsieur Mahamane Ousmane qui semblerait avoir été le favori des autorités françaises.

Il me semble qu’aujourd’hui, AREVA, ne serait-ce que pour protéger ses propres intérêts, aurait mieux à faire et à dire qu’envenimer une situation déjà exécrable. D’autant que vous avez, ou avez eu - selon les médias – des relations avec les responsables du Mouvement Nigérien pour la Justice contestant entre autres choses, la gestion actuelle des territoires et des richesses se trouvant dans le sous-sol et qui vous ont invités, certes de manière rocambolesque, à prendre en compte leurs souhaits au travers d’un message qui vous était co-destiné avec le Président Sarkozy.

Les violences ne peuvent entraîner que les violences. Et dans le tourbillon de celles-ci, généralement c’est la société civile qui paye directement ou indirectement un très lourd tribut : suspicions, enfermements arbitraires, exécutions extra judiciaires de suspects, massacres d’innocents, fuite des lieux de combats, déplacements de populations, réfugiés fuyant leur pays, destruction des outils de production, effondrement des circuits d’approvisionnement et de commercialisation, étranglement économique, etc … etc …

De même qu’un dromadaire restera le symbole de la lenteur s’inscrivant dans le temps alors que la puissance d’un Caterpillar signifie, elle, l’immédiateté du résultat ; de même les mains nues, de femmes, d’hommes, d’enfants, ne peuvent rien opposer sinon une condition bafouée s’enfonçant dans le silence du shéol avant d’entrer dans une mémoire communautaire en survie.

Or il m’insupporte de devoir moralement accepter de tels états de fait.

Alors, Madame la Présidente, utopie pour utopie, sans pour autant qu’elle soit béate, pourquoi ne pas entrer et mettre en œuvre une dynamique nouvelle pour que la Paix s’installe durablement ?

Mais pour cela, dans l’immédiat, ne faudrait-il pas, pour le moins et dans les plus brefs délais, que le Groupe AREVA désapprouve, voire condamne publiquement les propos tenus par Monsieur le Directeur de la Protection du patrimoine et des personnes … en considérant que, peut-être, il pourrait ne s’agir que ( ?!) d’un dérapage d’un langage engagé dont l’expression demanderait à être explicitée ?

Mais pour cela, faudrait-il, aussi qu’à court terme, les relations avec la République du Niger s’apaisent en proposant une autre forme de coopération, peut-être moins timide ?
Pourquoi pas la création d’un pool permettant la réalisation d’un vieux rêve, celui d’un chemin de fer désenclavant le nord du pays ?
Pourquoi pas induire la facilitation d’infrastructures routières pérennes dans l’Ayr?
Pourquoi ne pas encourager l’établissement d’Instituts universitaires ou technologiques dans la Région Agadès? N’y a-t-il pas eu de précédent avec la création de l’Emaïr (Ecole des Mines de l’Aïr) à Agadès ?
Pourquoi ne pas entrer en matière sur des accompagnements pastoraux, agricoles, artisanaux au Nord-Niger ?
Pourquoi ne pas favoriser au Nord-Niger les compléments d’infrastructures de santé manquantes et en prévoir une partie du fonctionnement ?
Que sais-je encore ?
Au final, de tels investissements, sans pour autant porter ombre à votre vocation économique première, ne seraient-ils pas plus productifs que l’encouragement – du moins verbal – des logiques d’affrontement et l’illusion d’une protection paramilitaire qui sera peu ou prou toujours porteuse de failles ?

Si les conflits ont des coûts astronomiques, la Paix, elle, au delà du slogan combien éculé, n’a pas de prix !

Madame la Présidente, je vais vous faire une « confession » : pardonnez-moi, je suis un incorrigible rêveur. Mais hélas, je sais fort bien que le rêve n’a pas sa place dans les problématiques qui sont les vôtres.
Pourtant dans chaque désert, il y a « un petit prince », « une rose », « un renard ». Faut-il encore vouloir prendre le temps de les voir afin d’éventuellement pouvoir les rencontrer !

En vous souhaitant bonne réception de ce présent courrier et dans l’attente de vous lire, veuillez accepter Madame la Présidente l’expression de mes sentiments les plus distingués.



Michel PONS
Ancien agent consulaire de France à Agadès (1976-1977).
Chevalier dans l’ordre du Mérite National (1981)


P/o.
- Madame la Présidente du MEDEF
- Madame le Ministre de l’Intérieur.

Merci PONS pour ce long developpement.ça prouve que vous avez cotoyé les hommes du désert et du sahel et que ce ne sont pas des bandits ni des voleurs de grands chemins,ce sont seulement des hommes qui aiment vivre en paix sur leurs terres et sur terre.
Votre témoignage est éloquent ...........
Kerbou

[Modéré : Suppression de propos polémiques révélateurs de préoccupations toutes personnelles et n'ayant aucun rapport avec l'admirable lettre de Michel]

bjr a tts .
voila c'est quelqun qui connu tres bien la cause touareg .
michel fait un vrai example a nos politicien et nos directeur et les profiteur sur le dos de touareg .
donc pour qoi le silence totale sur la crise de nord du niger .
salutation .
amayas

Félicitation Michel,

Tu as synthétisé et rendu public avec beaucoup de finesse tout ce qui peut-être dit des propos et des incohérences dans la communication d'AREVA.

De la clairvoyance il n’en manque pas Michel Pons. A lire et relire sa lettre ouverte à la taulière d’Areva on mesure aisément la douleur sincère d’un homme profondément humain.
D’aussi haut qu’elle soit assise dans son bulding climatisée la taulière en question ferait bien elle aussi de lire et relire cet appel.
Au travers de son texte Michel Pons se fait le porte parole des petits, ces sans grades illettrés tour à tour admirés et méprisés, ces vagabonds vêtus de peu affichés à l’excès dans les albums souvenirs de voyages aseptisés en « nafrique » mais toujours privés de parole.
L’histoire diraient certain est un éternel recommencement. Il y a presque Vingt ans, sur les trottoirs mouillés de la capitale gauloise Théodore Monod avait déjà lui aussi oublié d’être con. Il y prenait la parole pour défendre les faibles. Aux côtés de Mano il dénonçait l’Etat hypocrite, les multinationales barbares que dérangeaient déjà des nomades insaisissables parce que libres tout simplement.
Théodore est mort, Mano est tombé et l’aventure aurait pu s’arrêter la.
Mais voilà, moins de deux décennies plus tard l’histoire qui recommence. « Pas tout a fait la même mais pas tout a fait une autre »

D’Arbonneau est arrivé et la taulière s’en bouffe encore les doigts. « Quel con ce d’Arbonneau » ont-ils pensé là haut dans les burlingues triples vitrées. C’est qu’ils avaient presque réussis à nous faire avaler la pilule avec leur com’ ultra sophistiquée.

Au fond, l’ex employé d’Areva n’est qu’un aléa dans cette affaire, l’important finalement c’est qu’il révèle le véritable mépris que certains crétins affairés entretiennent encore à l’égard des moins bien nourris qu’eux.

Michel Pons le calme, s’est révolté contre cette injustice et il a eu raison. Ils ne sont pas si nombreux que ça ceux qui ont eu les couilles de le faire. Il a choisi son camp, celui des pauvres, celui des muets. Sa lettre à la taulière n’est pas pathétique elle est un véritable appel au bon sens et à l’humanité. Il pense à raison que la force des mots est la seule arme véritable face à la domination du pouvoir et de l’exploitation. Il ose croire que l’on peut encore changer les choses par le dialogue et l’échange. Il veut croire la taulière plus humaine que d’Arbonneau.
Il n’est pas utopique Michel Pons, il a raison.

Madame Lauvergeon, il ne serait pas humiliant de lui répondre, il ne serait pas dégradant que vous preniez en compte la douleur de ces milliers de personnes qui subissent au quotidien les conséquences de cette sale guerre dont Areva est en partie responsable.
Madame Lauvergeon, ne laissez pas cette lettre sans réponse, il y va de la vie de beaucoup.
On ne peut indéfiniment rester sourd. Un peuple tout entier, tout miséreux qu’il est attend quelque chose de vous. Les touaregs madame Lauvergeon ne veulent pas la charité, ils ne veulent que du respect et de la considération.

Merci Michel, merci pour eux.

Autochtone.

Un grand bravo Mr Pons.

Decidement le forum:agadez-niger est un forum qui en dit "long et large".

Bonjour,

Désolé pour la ptite absence.Mr Pons je ne peux à mon tour que vous dire BRAVO,vous ête la sagèsse qu'on aimerait toujour avoir prèt de soi.


Rahon

bonjour a tous ,merci a mr pons ,et pour prouver que tout ce que la region d agadez reproche au gouvernement du niger,a la france et a areva a eté bien dis avans la creation du mouvement armee(mnj) voici une declaration de la societé civile de la region d agadez qui date de 2006,

[Modéré : il est préférable de citer des passages vraiment pertinents et de donner un lien vers la source pour le reste plutôt que copier/coller sauvagement la totalité]

bonjour a tous ,merci a mr pons ,et pour prouver que tout ce que la region d agadez reproche au gouvernement du niger,a la france et a areva a eté bien dis avans la creation du mouvement armee(mnj) voici une declaration de la societé civile de la region d agadez qui date de 2006,


[Modéré : il est préférable de citer des passages vraiment pertinents et de donner un lien vers la source pour le reste plutôt que copier/coller sauvagement la totalité]

et une lettre ouverte au premier ministre de l epoque mr hama amadou,qui nous a meme reuçis dans son bureau pour la meme question le 15 janvier 2007,
[Modéré : il est préférable de citer des passages vraiment pertinents et de donner un lien vers la source pour le reste plutôt que copier/coller sauvagement la totalité]

voici ce que le mnj revendique en rapport avec les exploitations minieres et sur toute l etendu du pays ,pas seulement pour la region d agadez
BOUTALI AG TCHIWERIN


[Modéré : Plutôt que de copier-coller sauvagement l'intégralité du texte, il faut mieux citer des passages vraiment pertinent et mettre un lien vers la source pour le reste]

merci Michel Pons pour votre lettre. En espérant qu'il reste quelque part dans l'esprit de Madame la présidente d'Areva encore un peu de son enfance pour entendre le petit prince.

Chers amis,

En son temps j'avais écrit une "lettre ouverte" - dont l'original fut envoyé par voie postale à Madame la Présidente du Directoire d'AREVA.
J'ai reçu une réponse, que je n'attendais pas, je le confesse.

Il me semble que, par honnêteté je me dois de vous en partager le contenu ci après. Il vous appartient, bien sûr, d'en faire la lecture que vous jugerez la meilleure.

Cependant, au delà d'une écriture de circonstance, fort bien policée d'ailleurs, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une lettre "type" envoyée à tous les tiers ayant exprimé leur "indignation". Doit-on considérer, qu'avec la réponse donnée, la boucle est bouclée ?

Je serai presque d'avis qu'il y aurait une invite à la discussion. Si tel est le cas, alors oui, pourquoi pas ? A moins que je me trompe gravement et qu'à mon habitude, je sois un doux rêveur impénitent ... qui continue à espérer avec obstination (même entre les lignes, les mots et les paroles) : dialogue et paix ...

Très cordialement à chacune et chacun.
Et encore une fois, Bonne et Heureuse année 2009.

Michel PONS

AREVA
Paris, le 17 décembre 2008
JES – 08/179


Monsieur,

Vous avez écrit à Anne LAUVERGEON, Présidente du Directoire d’AREVA, pour lui faire part de votre indignation à la suite d’un article paru dans le Canard Enchainé daté du 5 novembre 2008.

Elle m’a chargé de vous répondre et de vous dire que les propos attribués par ce journal à l’un de nos collaborateurs ne correspondent en rien à l’opinion d’AREVA sur la situation au Niger, ni à elles que nous portons sur ses citoyens.

Comme il l’a toujours indiqué, notre groupe n’entend pas s’immiscer dans les affaires de politique intérieure de ce pays. Ceci est valable pour tous les Etats dans lequel il est implanté.

AREVA a constamment rappelé son attachement à la stabilité et au développement du Niger ainsi que, lorsqu’elle était en cause, la concorde entre ses habitants.

En effet, notre société est un acteur industriel qui est présent dans la région d’Arlit depuis plus de 40 ans.

Tout au long de ces années, en dépit des aléas du cours de l’uranium, et contrairement à ses concurrents, AREVA a poursuivi l’exploitation de ses gisements miniers dans une dynamique de développement durable.

Au delà de ses responsabilités économiques, notre entreprise s’est employée à agir en acteur social responsable, multipliant les initiatives en faveur de la santé, de l’éducation et de la formation, dont les communes rurales et les populations touarègues ont été bénéficiaires.

Ces démarches ont été conduite dans le cadre d’un dialogue nourri avec l’ensemble des parties prenantes, conformément à nos engagements éthiques et à notre Charte des valeurs.

C’est dans cet esprit gagnant-gagnant et solidaire que nous souhaitons poursuivre notre partenariat avec l’ensemble de nos interlocuteurs nigériens.

Restant à votre disposition, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.


Jacques-Emmanuel Saulnier
Porte-parole du Groupe AREVA

C'est du bla-bla de menteur prestidigitateur. En dépit de leurs déclarations, précisément, c'est éminemment politique. C'est de la perversion.

n’entend pas s’immiscer dans les affaires de politique intérieure de ce pays
ils n'ont plus besoin de s'immiscer, la farce est bien montée et bien rôdée.

Ca me rappelle ce que disait Awinanne il n'y a pas longtemps. Il était exactement dans la réalité soigneusement camouflée.

AREVA a poursuivi l’exploitation de ses gisements miniers dans une dynamique de développement durable.
ah, mais..... il n'y a pas à en douter !!!! Dommage que la phrase ne soit pas terminée... Développement durable pour qui ?


multipliant les initiatives en faveur de la santé, de l’éducation et de la formation, dont les communes rurales et les populations touarègues ont été bénéficiaires.

Pu....in, en matière de foutage de gueule et d'hypocrisie, on n'avait pas encore osé aller aussi loin.

Ces démarches ont été conduite dans le cadre d’un dialogue nourri avec l’ensemble des parties prenantes, conformément à nos engagements éthiques et à notre Charte des valeurs.
Dialogue nourri ? L'ensemble des parties prenantes ? Ethique... charte des valeurs ? Amis africains, je ne suis pas toujours d'accord avec vous, mais là, on se fout carrément de votre gueule.

D'ailleurs, il dit bien "l'ensemble de NOS interlocuteurs...". J'ai l'impression que vous ne devez pas faire partie de LEURS interlocuteurs.

Restant à votre disposition..... On est en plein délire. Mais c'est un mauvais délire. C'est de l'hypocrisie puante.

C'est une exacte photographie de nos hommes politiques. Tous des menteurs manipulateurs. De l'extrême droite à l'extrême gauche et inversement.

Qu'attendez vous pour déployer des banderolles: "Sarko,menteur, go home" ?

Merci Michel pour cette lettre qui m'amène à quelques commentaires:

Vous avez écrit à Anne LAUVERGEON, Présidente du Directoire d’AREVA, pour lui faire part de votre indignation à la suite d’un article paru dans le Canard Enchainé daté du 5 novembre 2008.

L'attention est attirée sur l'article et le journal le Canard déchainé pas sur l' auteur des propos en question!


Elle m’a chargé de vous répondre et de vous dire que les propos attribués par ce journal à l’un de nos collaborateurs ne correspondent en rien à l’opinion d’AREVA sur la situation au Niger, ni à elles que nous portons sur ses citoyens.

¤ elle m'a chargée de vous répondre: l'opinion Nigero française est consternée par ces déclarations mais pour areva c'est juste une petite affaire sans importance; qui ne nécessite pas la réponse de la présidente mais un petit message via le porte parole.

¤ propos attribués: au lieu de propos tenus.
ces propos ne correspondent pas à l'opinion d'areva: Areva condamne ce genre de propos? pas du tout!

AREVA a constamment rappelé son attachement à la stabilité et au développement du Niger ainsi que, lorsqu’elle était en cause, la concorde entre ses habitants.


Justement le problème du Niger aujourd'hui est politique, pour des raisons de développement économique et sa conséquence c'est une instabilité de cette région depuis 1990!
Si Areva était réellement attachée à la stabilité et au développement du Niger ce problème ne se serrait pas posé!!!
c'est plutôt sa gloutonnerie qui génère tous les mécontentements et l'instabilité!

Tout au long de ces années, en dépit des aléas du cours de l’uranium, et contrairement à ses concurrents, AREVA a poursuivi l’exploitation de ses gisements miniers dans une dynamique de développement durable.

Au delà de ses responsabilités économiques, notre entreprise s’est employée à agir en acteur social responsable, multipliant les initiatives en faveur de la santé, de l’éducation et de la formation, dont les communes rurales et les populations touarègues ont été bénéficiaires.

c'est renversant!
en 40 ans d'exploitation d'uranium la société civile du Niger a fait son calcul: 2500 milliards de FCFA sortis, 300 milliards seulement sont revenus au Niger!!!
soit 12 pour-cent!
La qualité des soins dans les semblants d'hôpitaux d'Arlit n'est plus à comparer avec celle du début, la qualité de l'eau n'est plus jugée potable, je connais une seule école TARAT créée par AREVA: elle est payante donc pour les riches! les quelques fonds promis aux communes ne sont pas débloqués. la ville beigne dans des poussière radioactives, et les quelques jardins de la ville sont irrigués avec les eaux usées de la ville milieux de culture de toute sorte de microbes et de parasites.
Les enquêtes indépendantes sont interdites par AREVA et le gouvernement pour cacher cette tragédie.
En français on dit: qui aime bien châtie bien! Là AREVA aime bien les populations autochtones!!!

C’est dans cet esprit gagnant-gagnant et solidaire que nous souhaitons poursuivre notre partenariat avec l’ensemble de nos interlocuteurs nigériens.

Mon Dieu quel cynisme!
Poursuivre notre partenariat: c'est vraiment un avenir inquiétant!
au lieu de reconnaitre les erreurs du passé, faire son mea culpa et rectifier le tire, non! rien de rien! à AREVA nous sommes des cannibales (Samuel permettez moi s.v.p!) et nous sommes fiers de l'être et nous continuerons sur notre habituelle lancée!

je suis désolé Michel, je ne sais pas lire entre les lignes, cette lettre me semble ne rien changer à ces propos, tenu par le maréchal ou l'amiral à la retraite et qui ne sont que le résultat d'un comportement qui a toutes les chances de continuer.
Dans cette lettre il n'y ni condamnation ni regrets, ni promesses positives, mais une lettre riche en suffisance, en fierté, et en arrogance face à des citoyens sans pouvoir de pression aucun!
Awinnane

mais une lettre riche en suffisance, en fierté, et en arrogance face à des citoyens sans pouvoir de pression aucun!

C'est bien résumé.

Je ferais un résumé différent, dans des termes choisis par moi, mais qui en revient au même point : "On vous emm...rde, on a le pouvoir, on fait ce qu'on veut, on s'en met plein les poches si on veut, on vous a baisés, tu peux toujours gueuler, tu peux rien contre moi pauvre minable". Ou encore: "Casses toi connard" (ça on l'a déjà entendu).

Ca ira, tu vas dormir ce soir Samuel ?

Chers amis,

Que je sois un naïf loufoque : soit ! Que l'auteur de la réponse à ma lettre à madame la présidente me prenne pour un imbécile : soit ! pour ne pas dire que c'est évident et que c'est le risque à prendre.

Mais que je sois un demeuré ... eh bien non ! Je crois avoir encore assez de jugeote pour avoir une réflexion à peu près saine et une analyse qui peut encore être cohérente, quoique pourraient en penser nos interlocuteurs d'AREVA.

Je m'explique.
1. J'ai moi aussi pris le temps de faire une exégèse serrée du dit courrier.
Si je devais la développer vous verrez que sur certains points nous sommes en parfait accord.
Par contre, sur d'autres il me semble que l'analyse demande à être encore plus poussée tant sur la forme que sur le fond ;
- sur le plan de la transparence éthique de la Société ;
- sur la qualité objective de la communication de celle-ci,
- sur la politique énergétique de la France ;
- sur la relation avec le pays dans lequel AREVA exploite "ses" mines ;
- sur les dites actions de développement. -
... et j'en passe tellement cette lettre est riche en enseignements.

2. Je pense même que cette lettre demande, voire appelle une réponse. Non point pour nourrir des polémiques stériles, mais pour aborder de vrais problèmes.
Etant donné que je ne dois pas être le seul à avoir manifesté épistolairement mes interrogations et donc, de ce fait à avoir reçu une réponse - qui a de fortes chances qu'elle soit formulée exactement comme celle que j'ai reçue - il y a peut-être matière à structurer un nouveau courrier.
Cela m'amène au 3° point.

3. Il y a dans cette lettre une formule qui, prise au premier degré reste une pure formule de politesse. Mais au second degré, étant donné qu'elle est signée de Monsieur le Porte-parole du Groupe AREVA elle laisse à mon sens une ouverture. Je la cite : "restant à votre disposition " ... etc...
Et bien voyons si Monsieur le Porte-Parole joindrait ultérieurement le geste à l'écriture ?

J'ai toujours la faiblesse de penser que mes interlocuteurs sont des gens honnêtes et j'ai toujours pensé qu'il fallait laisser une porte entre-ouverte au dialogue afin que personne ne perde la face.
A contrario, eh bien temps pis pour moi ! Il vaut mieux passer pour un imbécile et être en paix avec soi-même que de paraître pour ce que l'on est pas ...

Mon père me disait : Fais toujours attention a ce que tu dis afin que ton propos concorde avec ce que tu fais, et ce que tu fais avec ce que tu écris.
C'est cet exercice que j'essaye de faire depuis ... mais hélas pas toujours avec succès

Voilà quelques réflexions. A suivre ...

Cordialement.
Michel PONS

"restant à votre disposition " ... etc... sous entendu : la langue de bois c'est notre métier, nos dés sont pipés mais vous ne pourrez jamais le prouver, notre métier est le mensonge et la mauvaise foi, nous sommes de parfaits professionnels, vous voulez continuer ?

Michel, tu es honnête et tu essaie de bien faire..... tes correspondants eux, pourraient dire: "Nous faisons le mal, mais nous le faisons bien..."

Cher Jean-Paul,

Je suis d'accord pour me laisser rouler dans la farine, mais pas pour ensuite passer dans un bain de friture. A chacun sa lucidité

Ce que je veux dire par cela, c'est que :

1. Je suis tout à fait conscient de la magnificence de la communication telle qu'elle est développée dans le courrier sus-nommé.
2. Ce n'est pas pour autant qu'il faille baisser les bras.
3. Même si au final, du moins dans un premier temps, le pot de fer brisera et écrasera allégrement le pot de terre, il y aura toujours un autre pot, mieux préparé que le précédent et plus au fait qui résistera.
4. Si l'on accepte de s'inscrire dans le temps, alors on verra (nous ou nos enfants) que les choses peuvent effectivement bouger. Mais pour cela, il faut une prise de conscience individuelle qui se traduit par une réflexion collégiale qui elle même développe une action collective et citoyenne sur le long terme.
Mais, vous me direz, il existe en France et ailleurs des instances et des associations spécialisées pour cela.

En attendant, j'ai toujours l'intention de considérer que le "restant à notre disposition" de notre interlocuteur l'entraînera à avoir le minimum de courtoisie entraînant une réponse aux questions induites par son courrier que je me pose et que je formulerai plus tard par écrit.

Je viens de me promener sur certains sites traitant de la chose. Il semble qu'il y ait matières à considérer sur les sujets énoncés dans mon dernier message.

Cordialement.
Michel PONS

Vu comme ça, je suis d'accord. Une pression permanente peut effectivement faire bouger les choses. Mais à long, très long terme. Mais il est vrai qu'après tout, en temps de disette politique, c'est leur méthode.