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POLITIQUE: UN GOUVERNEMENT D'UNION NATIONALE POURQUOI-FAIRE? coupé-collé
Ecrit par Ayouba Karimou (OPINIONS N° 65 du 14 OCTOBRE 2008),

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Ces derniers temps, l’accalmie et le sens de la réalité pour ne pas dire la sagesse et le bon sens, semblent être revenus dans les cieux politiques nigériens après la période brumeuse du débat sur le troisième mandat, suivi de la révision, tous azimuts, de la constitution dont certains vautours avaient fait leur tasse de thé, position défendue mordicus comme la corde qui ‘’soutient’’ le pendu, non pas dans notre intérêt commun, mais dans le seul but de continuer à parasiter le Président Tandja pour jouir éternellement de privilèges qu’ils doivent tout sauf à un mérite que la société leur reconnaît.

Nous avions largement démontré dans une de nos livraisons précédentes que la singularité ces champions toutes catégories du ‘’compromis historique’’ et du révisionnisme constitutionnel ne valaient strictement rien aussi bien dans le MNSD auquel appartient le Président Tandja que dans les autres partis de la majorité : leurs avis ne comptent que pour du beurre et la place qu’ils occupent aujourd’hui dans la société s’explique beaucoup plus par un accident, mieux, un renversement des valeurs qui fait qu’on n’a pas toujours ‘’the right man at the right place’’ (l’homme qu’il faut à la place qu’il faut) dans le cadre d’une utilisation optimale des ressources humaines.

Après avoir enfourché des chevaux galopants, très vite disqualifiés de la course pour leur inanité, ces courtisans bon aloi se sont rendus compte de l’échec, ou bien de l’entreprise peu fructueuse de leurs masturbations intellectuelles qui consiste à prendre leurs fantasmes et leurs délires d’attardés pour la réalité, infantilisant le peuple nigérien dans son processus de maturation politique après tant d’années de sacrifices consentis pour l’avènement d’une société juste et démocratique. ! En réalité, nous étions en présence d’une espèce d’union sacrée inconsciente autour du troisième mandat entre d’une part, les thuriféraires de Tandja qui pouvaient être sincères dans leurs délires, et d’autres part, les partisans de Hama Amadou qui visaient à traîner dans la boue l’image du Chef de l’Etat afin de justifier l’arrestation et l’incarcération de leur poulain, victime à leurs yeux d’un complot politique.

Chemin faisant, ces deux courants, par ailleurs totalement opposés, n’ont pu s’empêcher de voir leurs eaux se mélanger tout en poursuivant des objectifs différents. Tous embarqués dans le bus de la compagnie Afrique Assalam (compagnie de transport routier) dont la destination finale est Gaya, les partisans de Tandja ne purent continuer la route à cause de la levée de boucliers, pendant que les autres, emportés par leur élan ont continué avec … Rimbo (compagnie de transport routier) ! Ce combat pour le respect de la démocratie stricto sensu n’était mené ni pour le compte de Tandja Mamadou, ni pour Issoufou Mahamadou, Mahamane Ousmane, ni pour STJ ou Cheiffou Amadou ou encore Algabit ou enfin, ni pour Djermakoye le PF de l’ANDP, mais c’était-là un combat citoyen pour le prin- cipe que la Loi fondamentale doit s’imposer à tous, indistinctement.

Aujourd’hui, s’étant aperçus que cette porte était blindée et de surcroît verrouillée à double tour, nos stylistes du maquillage politique semblent s’être fait une raison ou du moins, se sont résignés devant la volonté du Président Tandja de ne prêter aucune attention à leurs sirènes qui ne peuvent le conduire que sur le terrain du déshonneur, la forfaiture, bref, la trahison de son serment coranique, lui que beaucoup de Nigériens identifient à un personnage ayant le sens élevé du patriotisme et de l’honneur ; ils ont capitulé également devant la levée de boucliers de tous les démocrates sincères, hommes politiques, syndicalistes, journalistes et que sais-je encore, qui ont, dans une messe collective, repoussé les assauts de ces aventuriers qui ont voulu ‘’monarchiser’’, excusez-nous ‘’Tandjiser’’ notre chère république qui fêtera dans deux mois son cinquantenaire. Nous sommes fiers à OPINIONS d’avoir participé, modestement, avec nos arguments à ce noble combat pour l’éclosion d’un Niger libre, démocratique et pacifique. C’était un combat d’idées et nous enorgueillissons d’avoir fait le bon choix et d’avoir été dans le bon camp : le camp de la vérité.

A présent, les carottes étant sérieusement cuites, comme dirait l’autre, voici qu’on voudrait nous refiler une patate bien chaude cuite à la chaudière du gouvernement d’union nationale avec à la clé le débarquement du Premier Ministre Seini Oumarou et l’entrée au gouvernement de l’opposition ! Projet encore plus imbécile que le troisième mandat ou l’utopique sixième république. Après avoir lamentablement échoué sur la vraie fausse propagande du troisième mandat, voyant chaque jour qui passe leur horizon s’assombrir, les partisans de l’ancien Premier Ministre Hama Amadou s’essaient à un nouvel exercice qui consiste à intoxiquer l’opinion nationale avec la formation prochaine d’un gouvernement d’union nationale sans … Seini Oumarou, mais avec l’opposition ! L’objectif est simple et clair dans ces rumeurs : on fait d’une pierre deux coups, obtenir le bannissement de Seini Oumarou, ‘’le traître’’, ensuite discréditer l’opposition qu’on juge de mèche avec le Président Tandja !

Cette rumeur a été si bien maquillée et orchestrée au point qu’une bonne partie de la presse indépendante s’est laissée embarquer dans ces niaiseries pour spéculer sur le Who’s who in the next governement ! De toute évidence, l’opposition nigérienne, très mature, chapeautée par un politique d’expérience en la personne d’Issoufou Mahamadou, ne tombera pas dans ce panneau du roi Ubu, elle qui sera restée hors du jeu depuis quatorze ans. On imagine mal l’opposition faire son entrée dans un gouvernement d’union nationale à quatorze mois des élections générales de 2009 et pour quoi y faire. Visiblement, l’on comprend que certains de nos concitoyens soient déroutés par la nouvelle attitude de l’opposition qui a changé ses batteries, rompant avec une certaine forme d’opposition à laquelle les Nigériens étaient habitués, alors que ce changement relève d’une autocritique, sans complaisance, de l’ancienne stratégie de lutte qui avait d’ailleurs peu payé, car elle n’avait pas convaincu ces mêmes concitoyens de ne pas réélire les autorités actuelles.

Quoi qu’on en dise aujourd’hui, il convient cependant d’observer que cette nouvelle approche de l’opposition se sera révélée plus fructueuse finalement, dans la mesure où, elle a permis le dépôt et le vote de la motion de censure qui a fait partir Hama Amadou, et dont découlera, plus tard, la fracture du principal parti de la majorité, le MNSD ! A contrario, si le PNDS avait adopté une position radicale du genre opposition classique, très certainement que les rangs se seraient resserrés au sein du MNSD pour faire face à l’adversité extérieure. En définitive, en jouant sur la corde du pourrissement de la situation interne au MNSD, le PNDS a su mettre à profit sa position de retrait stratégique pour permettre aux contradictions internes de se révéler au grand jour dans ce parti. S’il est aujourd’hui difficile de quantifier ces résultats pour les uns et les autres, en revanche, pour le PNDS, il est clair qu’il aura réussi un coup de maître dans la dispersion de la fourmilière MNSD, plus payant que les traditionnelles marches , meetings et autres déclarations incendiaires.

L’opposition avait déjà dit non au Président de la République qui lui avait demandé d’entrer dans le gouvernement afin d’aider le pays en mai 2007, juste après le renversement du gouvernement de Hama Amadou. A l’époque, Issoufou Mahamadou et ses camarades avaient opposé un refus catégorique, car estimant que la majorité doit gouverner et l’opposition doit rester à … l’opposition et que du reste, pour aider son pays, comme le lui avait demandé le Président de la République, il n’est pas forcément nécessaire d’être au gouvernement pour le faire, à quelque niveau où l’on se trouve dans la société, on peut servir son pays. Voilà les motivations qui sous-tendent l’attitude actuelle de l’opposition. Mais affirmer péremptoirement qu’il n’y a pas d’opposition au Niger comme certains le font, qui veulent que celle-ci fasse leur combat, relève tout simplement de la mauvaise foi, de la malveillance et de la malhonnêteté intellectuelle, quand on sait qu’elle n’est ni au gouvernement, ni dans les cadres de commandement, ni dans les grandes directions centrales et enfin, elle n’a jamais, depuis 2000, voté en faveur d’une Loi de finance.

Dans ces conditions, où est-elle ? En réalité pourquoi toute cette agitation autour de la formation d’un gouvernement d’union nationale aujourd’hui à quatorze mois des échéances générales ? Qui cela arrange-t-il ? Depuis l’arrestation de Hama Amadou, comme le Président de la République semble hors de portée, toutes les rancoeurs des hamistes se sont cristallisées sur la personne de Seini Oumarou jugé et condamné comme le judas de l’évangile pour avoir refusé d’entrer en rébellion contre la République, afin de satisfaire les desiderata d’intérêts purement claniques. Le limogeage et le bannissement de Seini Oumarou seront d’autant plus souhaités dans le camp hamiste que cet évènement est même plus attendu qu’une probable libération de ‘’Amirou Koutoukalé’’ !

Il est évident que pour faire partir l’actuel Premier Ministre, il faut la même dynamique que celle qui avait fait partir Hama en mai 2007. Or, aujourd’hui, nous sommes loin de cette situation dans la mesure où, Seini ne gêne ni l’opposition, qu’il respecte d’ailleurs, ni les autres membres de la majorité qui trouvent en lui un personnage lisse, consensuel et sage. En plus, la cerise sur le gâteau, il bénéficie de la confiance du Président Tandja. Il est clair dans ces conditions, que ceux qui brandissent le spectre de la formation d’un gouvernement d’union nationale dans le seul but d’assouvir une vengeance personnelle, en resteront pour leurs frais, car de toute évidence, sauf cas de cataclysme majeur, tout restera en l’état jusqu’en décembre 2009.


Pauvre population Nigérienne condamnée de ne pas être compris des politiciens.