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Accusations de deux associations françaises contre le géant AREVA
vendredi 29 avril 2005, par Barbara Vacher
L’entreprise nucléaire AREVA est accusée d’avoir contaminé l’eau des communes d’Arlit et d’Akokan au Niger. Sa filiale Cogema, qui exploite les deux mines d’uranium depuis 1982, n’aurait pas respecté les normes sanitaires imposées par la réglementation française, afin de protéger la population et les travailleurs de la radioactivité. Une accusation soutenue par deux associations mais réfutée par la multinationale. Selon une source nigérienne proche des deux sites miniers dans les années 90, les eaux usées seraient le principal danger de contamination.
AREVA accusée de contaminer par radioactivité la population au Niger. C’est ce que les associations françaises Sherpa et CRII-Rad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) ont dénoncé le 25 avril dernier au cours de l’émission 90 minutes sur la chaîne Canal+. Documents de sous-traitants de l’entreprise et analyses d’experts à l’appui sur le taux de radioactivité des déchets et de l’eau. La multinationale nucléaire française exploite, depuis 1982 par l’intermédiaire de sa filiale Cogéma, deux entreprises d’extraction d’uranium au Niger : la Somaïr et la Cominak. Et elle est confrontée depuis un an à une polémique qui met en cause le respect des normes sanitaires contre la radioactivité pour les habitants des deux villes voisines, Arlit et Akokan.
Les deux associations ont analysé des échantillons d’eau. Elles ont constaté que les indices de radioactivité dépassent les normes posées par l’Organisation Mondiale de la Santé. Selon la législation française, “ la dose totale indicative doit être impérativement inférieure à 100 microsieverts par an pour que l’eau soit conforme aux critères de potabilité ”. Cette analyse a été confirmée par un ancien laboratoire sous-traitant de la Cogéma, qui affirme dans une lettre envoyée en septembre 2004 à la Somaïr que “ les critères de potabilité des eaux retenues par la directive européenne (...) ne sont pas respectés par les deux échantillons prélevés ”. Ces analyses sont réfutées par la société AREVA : “ Qu’il s’agisse de l’eau, des aliments, ou de l’inhalation de poussières, le taux de radioactivité auquel la population est exposé demeure faible et inférieur aux recommandations sanitaires internationales ”.
Maladies répertoriées ?
Des ONG locales ont depuis quelques années attiré l’attention sur les sites d’Arlit et d’Akokan, les habitants et travailleurs des mines se plaignant de tomber malade à cause de la radioactivité. Des maladies cardio-vasculaires ont été contractées par les riverains des villes minières, ainsi que des phénomènes allergiques, et des problèmes gynécologiques : grossesses extra-utérines, malformation des enfants à la naissance. D’autres aspects liés à des troubles du comportement ont également été relevés. Pour la multinationale, ces pathologies seraient pour la plupart “ caractéristiques des zones désertiques en raison de la présence abondante de sable et de poussière ”. “ Ces maladies et leur cause sont dûment répertoriées par l’OMS ”, précise AREVA.
Selon une source nigérienne qui travailla aux côtés des deux sociétés entre 1990 et 1997, et qui a tenu à garder l’anonymat, de tels troubles de santé existaient déjà à son arrivée sur les sites. Pour ce spécialiste, les sociétés se sont heurtées à deux principaux problèmes quant à la protection de la santé des populations contre la radioactivité : la question du traitement des déchets et du ramassage des ordures ménagères, et celle du traitement des eaux usées.
“ A l’époque, nous avons retrouvé des tas d’ordures aussi anciens que l’existence des sites (1982, ndlr) entassés derrière les usines. Ces déchets sont principalement de la ferraille, comme des véhicules inutilisés, ou des ustensiles industriels défectueux ”, confie l’homme. La ferraille est très prisée par la population locale, qui la récupère pour son usage personnel ou pour la revendre sur le marché. Le danger de radioactivité est dû au dépôt de poussière “ très important ” sur ces déchets. La poussière peut contenir de l’uranate, la particule radioactive la plus fine et la plus difficile à traiter, susceptible de contaminer facilement l’organisme. Ces déchets, laissés à ciel ouverts, étaient à la portée des enfants, ainsi qu’à celle des animaux, pour la plupart destinés à terminer dans les assiettes de la population.
Cependant, au cours de la dernière décennie, les deux entreprises locales ont financé un système “ correct ” de ramassage des ordures ménagères. Dix manœuvres sont chargées d’évacuer ces déchets, de les brûler pour éliminer un maximum de particules, et de les enterrer. Mais il semble que malgré ces mesures, la ferraille continue à passer outre le ramassage et le contrôle sanitaire. Dans un rapport publié le 20 avril dernier par AREVA, l’Institut de radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) confirme “ la présence sur le marché d’Arlit de ferrailles contaminées en provenance des sites miniers ”... L’IRSN recommande à l’entreprise nucléaire de mettre en œuvre des actions de récupération de ces ferrailles dans le domaine public, ce qui ne s’avère pas être une mince affaire. Notre témoin a pu également constater durant ces années (90-97) que de la boue était déposée en masse derrière les usine : “ Cette boue, qui se dessèche, finit par s’effriter. Avec le vent, elle part en poussière et est inhalée par les habitants ”.
Danger des eaux usées ?
Mais le plus inquiétant serait pour lui la question du traitement des eaux usées, qui sont utilisées quotidiennement par la population, notamment pour ses besoins agricoles, dans une région aride. Les deux sites miniers ont un dispositif de décantation, constitué de six bassins. Ces bassins filtrent l’un après l’autre les particules grâce à un tamis. Mais selon ce témoin, ce dispositif serait insuffisant. Et de préciser : “ Il existe des normes d’hygiène et d’assainissement bien strictes et précises, basées sur le modèle européen. L’une d’elle exige que les sites de cette catégorie d’usine soient situés à au moins 80 kilomètres des villes, ce qui évite une éventuelle contamination par inhalation, ou par usage des eaux usées. Dans le cas de la Somaïr et de la Cominak, elles se situent à moins de 6 kilomètres des sites d’Akokan et d’Arlit. De quoi être très inquiet.”
Un rapport sur le problème des eaux usagées avait été réalisé, il y a maintenant une dizaine d’années. Mais le sous-préfet de l’époque, sous la pression de la Cogema, avait fait en sorte qu’il ne soit pas publié. “ C’était prendre des risques ”, explique notre source. Il existe bien sûr un service de prévention interne destiné aux employés, qui œuvre à sensibiliser les ouvriers sur les risques de radioactivité et sur les consignes de sécurité à respecter. “ Mais dans les faits, il faut reconnaître que c’était très laxiste, il n’était pas rare de voir des employés ne pas utiliser leur masque, ou parfois même leur combinaison.”
De la sorte, la sensibilisation aux problèmes de santé publique était très difficile. D’une part, il est très délicat de prévenir une population pauvre contre des risques de contamination dus à l’alimentation. D’autre part, les pressions exercées par les deux sociétés n’ont malheureusement pas encouragé ces campagnes de prévention. Aujourd’hui, il semble que le vent tourne. Lui aussi radioactif ?
C'est interressant, on en parle jamais quand on parle du nucléaire, mais l'etape la plus polluante et dangereuse c'est bien l'extraction du minerai.
On deverse le minerai dans de gigantesques lacs d'acide sulfuriques a ciel ouvert et le minerai se décompose en libérant d'énormes quantités de substances toxiques et radioactives. Qui se proménent partout au gré du vent.
La ou l'on active la radioactivité ou répands des substances radioactives, la vie ne sera jamais plus possible .
Les français on fait aussi sauter plein de bombes nucléaires au niger.
Juste pour essayer. Ils devaient se dire,bah c'est pas grave, ya personne qui vis la bas, puis les autres ils ont juste a s'en aller.
Je sait que les mines d'uranium au canada sont comme ca aussi. Mais c'est très peu connu des canadiens.
Les gens qui vivent la bas ne peuvent qu'avoir de tres courtes esperances de vie. C'est bien pire qu'a tchernobyl.
La France a fait sauter des B. atomiques au Niger ? Vous êtes sûr ?
En revanche, je voulais signaler que l'on peut trouver l'émission "90 minutes", qui enquêtait à propos la radioactivité aux alentours de l'usine d'Arlit, sur Emule, en tapant les mots-clés Canal - Cogema - Niger.
merci
Quelques liens sur leur site :
Mine à ciel ouvert d'Arlit
Niger : AREVA rétablit les faits suite à l'émission de Canal + "Lundi Investigation"
Réduction de 16 % de la consommation d'eau potable au Niger.
Le fond d'écran
Et l'autre point de vue :
Areva est accusée de contaminer l'eau potable d'Arlit, au Niger.
Je voulais juste apporter un pétit correctif dans le texte. En effet la cogema a commencé à exploiter l'uranium au Niger dépuis 1970 pour la Somair et 1977 pour la Cominak au lieu de 1982 comme j'ai vu ecrit dans le texte. La précision est très importante vu que 12 ans séparent la 1ére exploitation et 5 ans la deuxième de 1982.
Merci.
Ataka.
La Commission nationale des droits de l'homme du Niger (CNDH) conduit depuis le 25 mai dernier des investigations afin de mesurer les risques de radioactivité à partir des sites de production d'uranium au nord du pays, a déclaré mercredi son président Garba Lompo.
"Nous avons entamé dans le nord des investigations approfondies sur les dangers potentiels de radioactivité que représenteraient les usines d'uranium pour les populations", a affirmé M. Lompo joint au téléphone à Arlit (nord) qui abrite une des deux mines d'uranium.
Depuis plus d'un an, une controverse oppose le groupe français Areva, numéro un mondial du nucléaire civil, qui exploite dans cette région deux gisements de minerai d'uranium, à plusieurs petites ONG nigériennes, appuyées par des associations anti-nucléaires françaises.
"C'est vrai que les risques de radioactivité existent, mais il nous faut enquêter pour en savoir plus, car cela fait 38 ans que ces sociétés exploitent l'uranium dans la zone", a estimé M. Lompo.
"A travers les documents qui nous ont été fournis par les responsables des compagnies concernées et élaborés après des enquêtes du groupe Areva, on peut dire qu'elles sont dans les normes requises", a souligné M. Lompo.
L'enquête qui va durer jusqu'au 2 juin est menée par une équipe composée d'experts de l'Autorité nigérienne de radioactivité, des experts de l'environnement et des services de santé.
Sur le terrain, les enquêteurs ont déjà visité les deux mines d'uranium, l'une à ciel ouvert à Arlit et l'autre souterraine à Akokan (près d'Arlit).
"Ils ont effectué des prélèvements en divers endroits notamment sur l'eau potable distribuée aux populations par les deux compagnies et qui seront analysés pour déterminer la teneur radioactive", selon M. Lompo.
La populations de deux localités situées au coeur du désert est estimée à environ 70.000 habitants, qui comptent parmi les plus déshérités du Niger.
"Les populations constatent des maladies, des morts inexpliquées et comme on ne leur fournit pas des explications, elles pensent qu'elles sont d'origine radioactive", a indiqué Ahmed Raliou un journaliste nigérien.
"Ici tout est suspecté: les ferrailles issues des usines sont récupérées et réutilisées en ville, des millions de tonnes de résidus miniers sont stockés près de la ville et à l'air libre alors que les maladies professionnelles n'ont jamais été dépistées", relève le journaliste.
Des milliers de personnes ont manifesté le 3 mai dernier à Arlit à l'appel de l'Ong nigérienne, Aghir In'Man ("bouclier de l'âme" en langue touareg), pour réclamer "une enquête sérieuse" sur les risques de radioactivité dans la zone.
Le Niger est le troisième producteur mondial d'uranium avec 9% de parts de marché (chiffres 2003), derrière Canada (29%) et l'Australie (22%).
Copyright Xinhuanet
ils sont meme etaient jusqu'a construires les maisons des mineurs locaux avec du les steriles de minerais (en guise de sable,melanger au ciment),imaginais les degats a long terme
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