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Gratuité des soins : la fin d’un rêve

Écrit par Mohamed Mamane (Garkuwa N° 08 - du 5 au 11 Mars 2010)

Lancée à l’initiative de l’ancien président de la république Tandja Mamadou, l’opération de la gratuité des soins aux enfants âgés de moins de cinq ans et aux femmes césarisées, n’est aujourd’hui qu’un vague souvenir dans la tête des responsables et agents de l’hôpital régional de maradi. En effet, le CHR de Maradi doit aujourd’hui plus de 300 millions de francs CFA aux pharmacies qui lui fournissent les produits. Dans sa conception, l’opération se présentait comme suit : l’hôpital signe les contrats d’approvisionnement des molécules avec les pharmacies. Après prestations, le CHR transmet sa facture à l’Etat pour remboursement, afin de désintéresser les créanciers. Ce sont donc ces factures que l’Etat n’a pas à épongées, depuis plusieurs mois. Conséquence : les pharmacies n’approvisionnent plus le CHR. A cela, s’ajoutent près de 35% d’indemnité de médecins traitants, jusqu’alors pas versés. Aujourd’hui, c’est une pharmacie interne de l’hôpital, presque vide, qui prend un sérieux coup, car ne disposant pas des produits nécessaires au traitement de certaines pathologies. Face à cette situation déplorable, ils sont nombreux, les médecins qui font fi de cette disposition qui leur interdit de prescrire des ordonnances, à la classe sociale concernée par la gratuité, sous peine de poursuite judiciaire. Un médecin que nous avons rencontré, symbolisait assez bien cette situation : « je préfère aller en prison, plutôt que d’assister à la mort de mes patients pour manque de médicaments », a-t-il lancé. Cette opération, combien salvatrice pour les familles pauvres et à faibles revenus qui constituent l’écrasante majorité des nigériens, est entrain de rendre l’âme, pour cause de factures impayées qui s’entassent dans un bureau, au ministère de l’économie et des finances.

Où est passé l’argent destiné à cette opération ? Tanja a-t-il mal estimé, à l’époque le coût de cette opération sur la longue ? Ou est-ce juste un coup de populisme ? Car, au-delà de Maradi, ce sont tous les centres sanitaires de toutes les régions qui sont concernés par ce problème de paiement. Les difficultés finan- cières auxquelles le pays ferait face expliqueraient cet état de fait ? Quoi qu’il en soit, c’est pour beaucoup de familles, à la fois, un rêve et un espoir qui viennent de se briser. Est-il aujourd’hui et avec le recul, certain que le Niger puisse réellement prendre en charge le soin à sa population, où est-ce qu’il faudrait réfléchir plus profondément à la mise en place d’un système social sanitaire, plutôt que des coups d’éclats tel que celui-là, qui n’est finalement, comme beaucoup d’autres auxquels nous avons assisté sous le régime Tandja, une pure illusion et un coup de tête d’un président en quête de reconnaissance de ses concitoyens.

juste pour préciser que les initiatives du genre programme spécial ou gratuité des soins pour les enfants de moins 5 ans attribuer à lm'ancien président, sont des initiatives de générosité du sud. Elles sont en vigueur dans tous les pays pauvres très endettés, sous des nom divers. Chez nous, c'est seulement par malhonnetété qu'on l'a attribué à l'ancien président