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La junte qui a pris le pouvoir au Niger annonce avoir relâché tous les ministres du gouvernement Tandja et vouloir organiser des élections.

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A Bamako, au Mali, où se tenait ce samedi un sommet des chefs d'Etat ouest-africains, l'un des dirigeants de la junte militaire qui a pris le pouvoir il y a deux jours au Niger a promis l'organisation d'élections.

Le 18 février 2010 à Niamey, la capitale nigérienne, des putschistes constitués en "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie" (CSRD) ont pris d'assaut le palais présidentiel afin de déposer le président Mamadou Tandja, détenu depuis dans une caserne du pays.

La Constitution suspendue
Le jour même, le parti du président déchu a reconnu la perte du pouvoir, tandis que la junte annonçait la dissolution du gouvernement et la suspension de "la constitution de la sixième République", celle-là même qui est à l'origine des troubles dans le pays.

Adopté en août dernier après la dissolution du parlement nigérien et de la Cour constitutionnelle, ce texte voulu par Mamadou Tandja à l'approche de sa fin de mandat, n'avait d'autre but que de lui permettre de se maintenir au pouvoir.

Les putschistes soutenus
Aujourd'hui à Niamey, à l'appel des partis, associations et syndicats d'oppositions réunis au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), près de 10.000 personnes ont manifesté pour affirmer leur soutien à la junte et réclamer la tenue d'élections "libres et transparentes".

Face à la foule des manifestants, le capitaine Harouna Djibrilla Adamo a déclaré que le Conseil militaire n'avait agi qu'"au nom de l'intérêt supérieur de la nation nigérienne".

Vers un retour à la démocratie ?
Depuis Bamako, le colonel Djibrilla Hamidou Hima, a précisé les intentions de la junte : "assainir la situation politique, "réconcilier les Nigériens" et "organiser les élections"... non sans préciser qu'avant, "il faut assainir la situation".

Le colonel Hima a par ailleurs assuré que "tous les membres du dernier gouvernement Tandja sont désormais libres". Interrogé sur le sort du président arrêté jeudi, et sur son éventuel jugement, il a répondu qu'il ne serait pas nécessaire d'en "arriver à cette extrémité", car "on ne peut pas dire que tout ce que Tandja a fait est négatif".

Condamnation "de principe"
Enfin, le putschiste a affirmé avoir été compris par certains des chefs d'Etat qu'il a rencontrés lors du sommet de Bamako de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).

Si formellement, l'Uémoa a condamné le coup d'Etat, dans les coulisses du sommet des ministres précisaient aux journalistes qu'il s'agissait "d'une condamnation de principe".

De même, la communauté internationale a condamné la prise de pouvoir de la junte, mais elle avait déjà mis le pays au ban depuis la réforme constitutionnelle, ainsi l'Union européenne avait interrompu son aide au développement et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait suspendu le Niger.

Une mission internationale est sur place
Emmenée par Saïd Djinnit, le représentant du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, une mission conjointe des Nations unies, de l'Union africaine et de la Cédéao est arrivée à Niamey dimanche.