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Contre la rupture d’égalité entre citoyens


Un collectif d’avocats nigériens parmi lesquels on compte le bâtonnier Me Moussa Coulibaly et son collègue Marc Lebihan, s’est constitué pour défendre la cause des centaines de personnes dont une trentaine de députés. Pour Moussa Coulibaly, le traitement réservé à ces hautes personnalités est tout simplement inhumain. Ce sont les mêmes propos qui ont été tenus par Me Marc Le Bihan qui a intervenu sur les ondes du radio étrangère.
Pour les deux avocats, on ne peut pas réserver un tel traitement à ces personnes. Ils ont évoqué les conditions de leur garde à vue dans un camp de la police alors même qu’ils devraient être gardés à la police judiciaire. Mieux, selon eux, les anciens députés ont été entendus par la gendarmerie et à la police sur le fait qu’ils aient continué à percevoir des émoluments sur simple délibération alors même que la cour constitutionnelle avait publié un arrêt qui ne leur permettait pas cela. Or nulle part, il est dit que le budget de l’Assemblée nationale n’a pas été voté. Il l’a été par les parlementaires et exécuté par le gouvernement. On ne peut pas alors parler de détournement de derniers publics parce que les députés aujourd’hui incrimines, ne gèrent pas les derniers publics. Pourquoi n’a t- on pas donné la possibilité à ces personnes de porter la contradiction au vu du rapport de l’inspection d’état.

S’agissant des conditions de détention de ces hommes et femmes, Marc Le Bihan a fait remarquer qu’il est impensable qu’on détienne des personnalités de ce rang dans des conditions aussi humiliantes que dégradantes. Il a parlé de l’âge de certains détenus qui sont des mères, pères de famille et mêmes grandmères et grands pères.

Ces anciens députés étaient gardés dans un grand hall où ils se couchent à même le sol sur des matelas.

Pour sa part, Me Coulibaly s’est insurgé contre les propos que tiennent certains citoyens sur les média pour accuser les députés d’avoir détourné des derniers publics alors même qu’il y a la présomption d’innocence tant que les juges n’ont pas tranché.

Il a mis en garde tous ceux là qui s’évertuent à traîner ces citoyens dans la boue et dit dorénavant que le collectif s’engage à porter plainte pour diffamation tous ceux s’évertueront à salir leur clients.

Il a également saisi l’occasion pour rappeler certaines affaires de gros sous qui ont été révélées par la presse mais qui n’ont fait l’objet d’aucune enquête sérieuse pour punir les contrevenants.

C’est là qu’il a parlé de rupture d’égalité entre les citoyens, ce qui à ces yeux est très dangereux pour la quiétude sociale.

Au-delà de tout ce qui se dit ici et ailleurs, il faut remarquer que tout ce qui trame vise à discréditer la classe politique nigérienne dans son ensemble depuis que Mamadou Tandja a choisi lui et son clan, de tordre le cou à la démocratie et à l’état de droit.

Comme pour faire semblant de mettre tous les hommes politiques sur le même pied d’égalité, on a interpellé des députés de tous les bords politiques et même ceux qui ont beaucoup oeuvré pour la « réussite » du Tarzartché. En fait selon toute vraisemblance, on veut plutôt faire rendre gorge à la soixantaine de députés qui se sont présentés pour réhabiliter l’Assemblée nationale dissoute à l’expiration du délai de 90 jours fixés par la Constitution et que Mamadou Tandja n’a pas respecté alors même qu’il est bel et bien dit que les textes sont clairs : 45 jours au moins et 90 jours au plus après la dissolution.

Dans la même foulée, il faut faire taire tous ceux qui s’évertuent à condamner la nouvelle donne politique dans notre pays.

On comprend dès lors la colère des avocats qui se disent décidés à faire en sorte que l’on respecte les droits des citoyens nigériens. Tout en réaffirmant leur confiance aux magistrats de ce pays, ils se sont élevés contre le harcèlement dont sont victimes les opposants au Tazartché en violation des droits de l’homme et des libertés.

Ici et là, les voix s’élèvent pour dire qu’en plus de l’Assemblé nationale, il y a toutes les autres institutions de la République qui doivent faire l’objet de contrôle administratif.

Certes, en dehors d’un nombre assez important de députés composant l’ancienne Assemblée nationale dont son président, tous les autres patrons des autres institutions ont bénéficié d’une prolongation du mandat de leur structures et avaient choisi d’accompagner Mamadou Tandja dans son entreprise du Tazartché.

Pour le moment on peut dire qu’ils bénéficient d’un sursis si toutefois ils ont des choses à se reprocher dans la gestion de leurs entités. Tout compte fait, on ne peut nullement empêcher à nombre de citoyens de penser que le sort réservé à certains anciens parlementaires n’est rien d’autre qu’un règlement de compte politique. Même si le pouvoir nie cela. C’est en tour cas ce qui ressort de plusieurs prises de position dont celle des avocats décidés selon leurs propos à faire respecter les règles du droit.

Source : Le Démocrate

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