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Poursuite de la dictature Tandja: Le président du CSC peut enfin sévir

Le Président de la République, Mamadou Tandja, a signé, ce mercredi 8 juillet 2009, deux décisions, dans le cadre de la mise en œuvre de l'article 53 de la Constitution du 09 août 1999 relatif aux circonstances exceptionnelles.
La première décision est relative à la modification de l'ordonnance n°99-37 du 4 septembre 1999 portant Code Electoral.
Pour l'essentiel les modifications portent sur la composition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), des commissions électorales locales ainsi que des bureaux de vote.

La deuxième décision porte modification de la loi n° 2006-24 du 24 juillet 2006 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Communication (C.S.C)
Aux termes de cette décision, lorsque l'organe de presse publie ou diffuse un article ou une émission de nature à porter atteinte à la sécurité de l'Etat ou à l'ordre public, le président du Conseil Supérieur de la Communication peut prendre toute mesure conservatoire sans mise en demeure préalable. Il en informe les membres du conseil.

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Comme dans une parodie du célèbre roman « le général dans son labyrinthe », Tandja, un des derniers avatars vivants des dictateurs que seules façonnent les armées coloniales s’engage dans une errance politique mortelle, escorté de sa suite, pour une relecture du droit et de la gouvernance. Sachant l’issue fatale de ces folles aventures, personne ne s’en inquiéterait outre mesure si, ce faisant, il ne foulait à ses pieds l’unité nationale, l’honneur et la dignité de notre peuple ou ne sacrifiait les aspirations légitimes de la jeunesse nigérienne au renouveau politique, à la justice et à l’égalité de chances.  
Mais personne n’est dupe, et nous, qui le connaissons bien, encore moins ! Aucune motivation personnelle ne saurait engendrer une telle détermination à vouloir « mourir sur le trône ». Toutefois, au regard de son sombre parcours administratif et militaire, on peut admettre que la peur en soit une, et pas des moindres : peur des recours à la justice internationale et des poursuites imprescriptibles pour atteinte aux droits humains, peur de ses responsabilités récentes dans le fameux programme spécial du Président et dans le fumant dossier minier,  peur pour lui et ses proches, peur de son armée, peur, peur… Celle-là même qui fait le lit de toutes les terreurs.
Mais sa véritable motivation et celle de ses suppôts, qui est suffisamment impérieuse et déterminante pour l’acculer au « saut de la mort », est la nécessité pour lui de passer le témoin d’un pouvoir oligarchique et despotique hérité du CMS à des mains « nouvelles », aptes à reproduire le système sur lequel il repose et à garantir les intérêts stratégiques des puissances étrangères qui continuent de l’entretenir depuis 1974.
L’intermède démocratique est venu brouiller, plus qu’il n’en fallait, les prévisions et perturber les règles de jeux par la montée inattendue en puissance de nouveaux leaders « hors sérail » qui menacent cette évolution.
Aujourd’hui, son stratagème est de focaliser l’opinion et de nous embarquer tous vers son projet de référendum, qui n’est qu’un leurre politique pour parvenir à banaliser et déverrouiller la constitution afin de reprendre l’histoire du Niger là où le renouveau démocratique l’avait interrompue, c'est-à-dire aux années 1990 et au règne de Ali Chaïbou.
Il le fera et il parviendra pour cela à disqualifier ou à éliminer tous les démocrates qui menacent cette progression.
Nous demandons à tous les patriotes sincères de lire notre vécu présent avec ces lunettes-là et de tenter de comprendre la suite de cette course de relais. Peut-être comprendraient-ils pourquoi notre désobéissance civile est allée à son paroxysme, la lutte armée et le maquis permanent. Contre cet Hydre de Lerne, il nous faut tous ensemble trouver la tête mortelle, vite, et la couper, sinon la menace autoritaire sera toujours au-dessus de nos têtes et adieu rêve de démocratie.
Nous sommes engagés dans ce combat-là et confirmons qu’il n’y a à ce jour aucune négociation avec le pouvoir de Niamey. Nous n’avons nullement l’intention de traiter avec un pouvoir hors-la-loi qui s’isole et s’enfonce chaque jour davantage dans l’illégalité et le fascisme.
Ceux de nos frères qui ont entendu les chants des sirènes, sont motivés par leur devenir personnel et ne sont nullement représentatif des luttes que nous menons ni de nos revendications.
Il faut que le monde sache nous nous démarquons de leur démarche et des arrangements qu’ils ont su trouver à leur profit avec les représentants de Tanja. Parce que nous, nous n'oublierons jamais les exactions commises à Tchintabaraden en 1990, le massacre massif des populations civiles perpétrées ces deux dernières années par les FAN, les arrestations extrajudiciaires de centaines de personnes en raison de leur origine ethnique et de leur faciès et les effets dévastateurs de l’occupation et de l’exploitation minières sur la vie des populations, leur économie et leur environnement.
Chaque chose venant à son temps, le tyran tombera nécessairement ; alors la Justice, celle des tribunaux des hommes, celle de l’Histoire et Celle de Dieu, jugera chacun selon ses actes, personne n’y échappe. Quant aux multinationales, en particulier Areva et les firmes chinoises, elles comprendront que malgré les passe-droits, la concussion et la complicité zélée de certains nigériens apatrides qui servent leur dessein, elles ne parviendront pas à nous détourner de la lutte pour la défense des droits de nos familles et de nos enfants à vivre librement et sainement sur nos territoires.