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Contribution: La DEMOCRATIE NIGERIENNE A L’EPREUVE

Ecrit par Yacouba Barma ABOUBACAR,


C’était en principe le mercredi 26 novembre dernier que la question de la révision constitutionnelle aurait dû être examiner lors de la réunion du Conseil National de Dialogue politique, cette instance consultative propre à la démocratie nigérienne regroupant l’ensemble des forces politiques du pays autour des grandes questions d’intérêt national. La rencontre a été reportée sine die par le président de l’instance, le premier ministre Seyni Omar, le temps certainement de permettre aux différentes tendances d’affuter leurs arguments par rapport à la dite question et particulièrement les instigateurs de l’inscription de ce point à l’ordre du jour qui ont été invité à « clarifier leurs motivations ».
Si d’aucuns ont qualifié de sage cette décision, elle a surtout permit de perpétuer le débat sur l’éventualité d’un troisième mandat où à défaut d’un prolongement de règne de l’actuel locataire de la Présidence de la République, le président Tandja Mamadou dont le mandat légal s’estompera dans moins d’un an maintenant. Les spéculations et autres procès d’intentions peuvent donc bien continuer en attendant d’autres occasions qui permettront de mettre un terme à ces doutes et incertitudes sur l’avenir de notre jeune démocratie.


Les nigériens ont ainsi raté l’occasion de jauger la maturité de nos hommes politiques et par la même occasion découvrir avec clarté les positions des différents partis politiques face à cette fameuse question de « TAZARTCHE » qui prend désormais l’allure d’une véritable question sinon urgence nationale. Les zones d’ombres qui entourent les persécuteurs de cette option anticonstitutionnelle notamment la main noire qui s’y cache derrière et le silence prudent mais coupable des partis politiques jouant un rôle d’adjuvent dans cette quête de réponse citoyenne des nigériens. On sait seulement que c’est un groupuscule de ramassis de partis politiques qui ne représentent aucune tendance politique qui s’entêtent à légaliser cette entorse à la constitution et fouler des pieds les principes élémentaires de la démocratie que des siècles de l’histoire de l’humanité ont façonné.

Aucune des grandes formations véritablement représentatives du pays n’ont cédé à la tentation de ces partis « Kaya-kayas » dont les membres de certains se comptent sur les doigts d’une main – boys et chiens compris selon l’expression qui est leur était consacrée à la naissance du multipartisme au Niger. Ce qui tend à ridiculiser davantage ce clan d’opportunistes en quête de légitimité populaire dans la perspective à peine dévoilée de s’assurer une certaine amnistie sociale. Car on pouvait certes difficilement, comprendre même dans une vraie démocratie que des individus ayant des intérêts personnels s’obstinent à éterniser leur providence, mais même sous nos cieux réputés à « démocratie variable » que des partis politiques se donnent le luxe de violer en spectacle leur essence, c’est tout simplement sombrer dans une déplorable bassesse.

Loin de traduire les aspirations légitimes des citoyens pour lequel on se doit d’œuvrer et qui ont librement et souverainement approuvé la constitution de 1999 dans chacune de ses dispositions, ces partis dévoilent aux yeux de tous que leur objectif à défaut de parvenir à berner la conscience nationale et recueillir la complicité du peuple par la voix du peuple pour accéder aux privilèges du pouvoir, ils y parviendront au prix des moyens les plus illégaux. Ce qui n’est ni plus et ni moins qu’une « prostitution déguisée » de la démocratie ou une perversion de la mission assignée à tout parti politique.
Tout laisse donc à croire que la prudence dont à fait montre le pouvoir pour cette fois a été fortement influencée par les répercussions qui ne manqueront pas d’en découler de cette épreuve.

Les échos qui parviennent du front social notamment contre une croisade commune contre les tentatives de violations des acquis démocratiques- en témoigne la marche du 1 décembre dernier ; présagent de l’ardeur des couleurs qui s’annonceront de part et d’autres. Surtout à un moment où le pouvoir qui enregistre depuis peu une série d’actions jugées salutaires sur le plan national a besoin de tout sauf de se mettre le peuple sur le dos.
Le président Tandja cédera-ti-l à la tentation du pouvoir et prêter une oreille attentive aux sollicitations des faucons pour suivre le chemin de son homologue algérien ou au contraire fera-t-il le sursaut patriotique nécessaire comme au Mali voisin pour hisser notre pays au rang des nations démocratiques et confirmer notre label de « laboratoire de démocratie africaine » ? Les prochains jours seront sans aucun doute assez déterminants en ce sens et d’ici là notre démocratie se sera enrichie d’une nouvelle expérience sous le regard pleins d’interrogations de la communauté internationale. Une rude mise à l’épreuve sur le plan interne et externe en perspective…
Source:
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