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Azil iyan arigullan isseknaf egef en teghse tezzar iknaf har t-id-ossan meddan aqqiman ghures. ameran tanarek-net d ell-es aqqimnat den iha iha medddan s eddi. as inwa eghef teenas ell -es: "abba kek nak ma d-ijuwaran ad tena terekakat !" inna-as : a kam za ma s tedrawa ad tewa tekakat tuhuwat assagha an bakbakat ad t-ismad.
teswada dagh ananam adagham teswad, tesetekelkelmat i barar, tesotteafamfammat i abarad tayimat awal ad ansu.

un jour Arigullal avait fait griller une tête de petit bétail. il avait fait griller une tête quand les hommes arrivèrent et restèrent chez lui. sa femme et sa fille restèrent donc à l'écart et lui se tint parmi les hommes. lorsque la tête fut cuite, sa fille lui dit : "père, dit moi, qui est ce qui decide à propos de la "bien cuite" ? il lui repondu: "en ce qui concerne, qu'y t-il de commun entre toi et la "bien cuite" qui est née au moment où l'on secoue le cendre pour la faire refroidir!"
Tu regardes ta mère, elle te regarderas; faites raser la tête de l'enfant; donner la machoire supérieur au petit et laisser la langue, qu'elle reste".

Autrement dit la mère et la fille vont se partager les yeux, donner la cervelle au petit, la machoire superieur a l'enfant et laisser la langue pour Arigullan. c'est ainsi que Arigullan partagea son met à l'insu de ces invités..........

Article paru dans TEMOUST, dimanche 8 juin 2003
"tradition orale : Amerolqis et Aligurran, de l’invention et des utilisations des tifinagh.

Amerolqis et Aligurran sont deux héros de la tradition orale touarègue.
Ils ont en commun une intelligence supérieure et le goût des "codes secrets"

Amerolqis semble tenir son nom du poète arabe pré-islamique Imrou ’l Qays, dont il partage le grand intérêt pour les "choses de l’amour".
Ce héros galant allie des caractéristiques physiques et mentales supra-normales compensatoires. D’une part, son gigantisme le voue à la solitude et lui interdit toute descendance de par son inadéquation au monde humain, ou même animal ; d’autre part, son intelligence créatrice lui permet d’inventer les éléments qui assureront sa descendance culturelle.
Parmi eux, des caractères d’écriture, les tifinagh, pour une communication secrète et libertine avec les femmes. Chaque consonne est conçue comme un idéogramme. Par exemple, "assa" (s) est l’équivalent de "j’irai à toi". Ces tifinagh ont induit la langue tamachek.
Aux caractères tifinagh et à la langue tamachek, s’ajoute une invention corollaire : la poésie. En outre, Amerolqis invente l’anzad (sorte de violon à une seule corde), instrument privilégié de la musique touarègue, apanage des femmes. Ces inventions culturelles fondamentales font d’Amerolqis un héros civilisateur.
Personnage issu de la culture arabe, il n’en est pas moins spécifiquement touareg de par son comportement social, notamment vis à vis de la Femme. Pour la conquérir et assurer sa filiation, il déploie tout son talent mais la Femme, bien que séduite par cet homme accompli, voue indirectement ses tentatives à l’échec à cause de ses caractères surhumains.

Aligurran, par contre, est de dimension humaine et bien ancré dans la réalité sociale des Touaregs.
Les récits qui le concernent sont considérés comme la relation de faits réels mais très anciens, ou fictifs mais chargés de délivrer un enseignement social.
Aligurran est caractérisé par son intelligence. Son nom signifie d’ailleurs "celui qui a du discernement".
On le rencontre aussi sous le nom de Arigullan, "celui qui a réduit au silence, celui qui a clos la discussion". Quel que soit le nom utilisé, le personnage, modèle de sagesse, est intégré au vaste champ métaphorique proverbial. Il est toujours présenté comme un conseiller, un guide des esprits qui apporte l’explication et résout les problèmes.
L’intelligence est liée au pouvoir. Aligurran voit son statut de chef menacé par l’intelligence de son neveu utérin (fils de sa soeur cadette) Adelasegh, successeur potentiel et rival permanent. Les épreuves auxquelles ce neveu est soumis sont des aventures initiatiques à forte valeur pédagogique. Adelasegh triomphant devient à son tour un héros. L’issue de la rivalité oncle-neveu diffère selon le narrateur : les deux héros s’unissent ou, au contraire, Adelasegh tue son oncle par vengeance et prend le pouvoir qui, par ailleurs, lui revient de droit.
Aligurran est connu pour aimer poser des énigmes. Parmi elles : déchiffrer un message codé écrit en tifinagh. Évidemment, ni ses contemporains, Adelasegh excepté, ni les chercheurs actuels n’y parviennent.
La tradition ne dit-elle pas des tifinagh actuellement non déchiffrés qu’ils sont des "écrits d’Aligurran", et que s’ils ne se laissent pas déchiffrer, c’est précisément qu’ils sont d’Aligurran et en conséquence indéchiffrables ?"