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Isabelle, toi avec qui j'ai marché une première fois pendant trois jours puis une deuxième fois pendant deux autres journées.
Je me rappelle notre rencontre à l'entrée de la salle à manger de l'abbaye de Saint-Palais. J'ai parlé de sandales et tu m'as dit : Lionel.
Marie-claude t'avais parlé de moi.
Puis le lendemain nous avons cheminé ensemble jusqu'à Saint-Jean Pied de Port avec un arrêt, qu'une photo pieds nus rappelle.
Une première nuit dans le gite, "on nous croyait ensemble" et on s'en amusait.
Puis la marche vers ronceveaux, qu'elle bonne marcheuse fais-tu. Un peu difficile pour moi de suivre. Une nuit dans ce grand dortoir où l'on se fait appeler Papa et manan par Claire, cette jeune fille de 24 ans. Ce qui nous a permis de rester grouper . Le lendemain, Claire faisait route avec un hollandais si je me souviens bien.
Puis une nouvelle étape ensemble jusqu'à un nouveau gite devant lequel je vais te planter au niveau de la fontaine. Pourquoi, je ne sais pas,(si je le sais mais je te le dirai plus tard) alors que s'était ton anniversaire. Je pars pour Arré avec un pélerin que j'avais rencontré déjà une fois. Dix kilomètres qui vont être très difficile pour mes pieds
Puis quelques jours plus tard on se rencontre à nouveau alors que nous faisons chacun nos courses pour manger. et nous voilà repartis ensemble et là merci pour l'immense aide morale que tu m'as apportée quand je me suis arrêté pour... et que je t'ai dis " Isabelle, je crois que mon chemin s'arrête ici". Après m'avoir demandé ce qui se passait tu m'as dis "Ne t'inquiète pas c'est le mauvais qui part". et je t'ai écouté
Le lendemain nous cheminions encore ensemble et vers quatorze prétextant un coup de fatigue je te plantais une deuxième fois en m'arrêtant. Et quand je pense que tu t'en ais voulu de ne pas m'avoir attendu. c'est ainsi. On se reverra encore une fois à Burgos je crois tu étais dans un gîte et j'ai continué mon Chemin.
Je vais t'avouer pourquoi, par deux fois je t'ai laissé : c'est simple je voulais faire mon chemin et pas celui d'une autre personne alors ne t'en veux pas. J'ai comme toi cheminé avec les pélerins de la Paix, ils m'ont demandé de les accompagné, mais j'ai décliné car là aussi je voulais faire mon chemin. Ais-je eu raison, je n'en suis pas certain, plus tard j'ai rencontré d'autres pélerines avec qui j'ai cheminé, je n'avais plus la même attitude, peut-être que petit à petit, au fil des journées, l'égo se faisait plus petit, les certitudes moins certitudes et que je devenais capables de me laisser porter par le chemin sans des choix antérieurs au départ viennent troubler les rencontres.
Ce que je regrette beaucoup, c'est de ne pas t'avoir rencontré à Santiago alors que nous avons tous les deux assistés à la même cérémonie où les trois marcheurs de la Paix sont intervenus pendant l'office.
Maintenant à chaque sortie que nous faisons avec l'association de Gradignan, avec Marie Claude nous parlons de toi. Peut-être pourrons organiser une journée Jacquaire pas trop loin de chez toi pour que tu puisses y participer.
Dans ton mail tu me demandais des nouvelles : Je vais bien et me prépare physiquement, moralement et spirituellement à un prochain départ pour le 13 juillet depuis Saint-Jean Pied de Port.
Je suis heureux que tu ais écrit un livre sur Saint-Jacques je ne vais pas manquer de te le commander.
Je ne sais pas si je t'avais parlé que j'écrivais un livre et bien il est terminé et déjà trois refus pour la publication et il y en aura certainement d'autres.
Je regrette d'avoir trop de travail en ce moment, ce qui me laisse peu de temps pour la préparation, je voudrai reprendre mes notes du chemin et écrire la suite de mon premier romain...
Isabelle je t'embrasse et te serre très fort dans mes bras, Toi une pélerine que l'on n'oublie pas
Lionel