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Tour d’Hercule

La Tour d’Hercule sert de phare et de repère terrestre à l’entrée du port de La Corogne, au nord-ouest de l’Espagne, depuis la fin du 1er siècle après J.C., date à laquelle les Romains construisirent le Farum Brigantium. La Tour,construite sur un rocher représentant déjà une altitude de 57 m, atteint les 55m, dont 34 correspondent à la structure du phare romain et 21 à la restauration dirigée par l’architecte Eustaquio Giannini au XVIIIe siècle et qui ajouta à la structure romaine deux formes octogonales. A la base, se trouve un petit bâtiment romain rectangulaire. Le site comporte aussi un parc de sculptures, ainsi que les pétroglyphes du Monte dos Bicos datant de l’âge du Fer et un cimetière musulman. Les fondations romaines du phare ont été dégagées lors de fouilles menées dans les années 1990. De nombreuses légendes accompagnent l’histoire de la Tour du Moyen Age au XIXème siècle. C’est le seul cas de phare de l’Antiquité gréco-romaine véritablement conservé et toujours en activité.

Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 2009.

Histoire du site

En 61 av. J.-C., une expédition maritime romaine, probablement conduite par Jules César en personne, débarque à l'emplacement de La Corogne (Brigantium), dans l'intention d'y installer un établissement portuaire et commercial. La colonisation romaine est par ailleurs présente sur la façade méditerranéenne de la péninsule Ibérique et sur sa partie sud et sud-ouest depuis le IIe siècle av. J.-C. Le port de Brigantium joua un rôle important durant les guerres cantabriques (29-19 av. J.-C.). La paix revenue, son rôle maritime stratégique, à l'entrée du golfe de Gascogne, ainsi que celui d'étape commerciale sont confirmés. Il devient une base arrière de la conquête des îles Britanniques, alors que la Galice se romanise.
Sous le nom romain de Farum Brigantium, la Tour a été probablement construite au cours du Ie siècle après J.-C., au plus tard sous le règne de Trajan (98-117). L'inscription votive sur une petite construction annexe paraît l'attester.
Ce phare monumental est situé à l'entrée du port de La Corogne, au nord-ouest de la péninsule ibérique. Il est destiné à faciliter la navigation le long des côtes difficiles de Galice, sur un emplacement stratégique de la route maritime reliant la Méditerranée au Nord-Ouest européen.
La plateforme sommitale portait un dispositif de feu de bois dans un abri ouvert sur la façade maritime ; elle disposait peut-être de colonnes à des fins d'alignement pour la navigation d'approche du port, car son entrée est délicate.
D'après la structure conservée, la forme de la tour initiale avait une section horizontale carrée de 11,75 mètres de côté (33 pieds romains). Elle était entourée d'une rampe hélicoïdale d'accès à la plateforme. La base de la tour reposait sur des fondations de 18 mètres de côté.
L'usage de la Tour comme phare nocturne allumé s'est vraisemblablement maintenu assez longtemps durant l'Empire romain. Elle semble toutefois éteinte durant l'essentiel du haut Moyen Âge, tout en restant intègre et en continuant à jouer un rôle d'amer et tour de guet. La toponymie conserve les noms de farum et de faro aux IXe- Xe siècles, avec probablement des périodes de remise en service nocturne suivant la conjoncture historique et l'état de la navigation océanique. Il est difficile de connaître exactement l'usage médiéval de la Tour et son entretien. Le phare semble abandonné et en mauvais état après les invasions vikings (854-856), tout comme la ville ; il est toutefois évoqué dans deux textes du Xe siècle, comme Farum Precantium.
Les chroniques médiévales font état de la création d'un fort et d'une petite cité aux XIe-XIIe siècles, au même emplacement. La Tour est mentionnée en tant que Castellum Pharum ; elle joue alors un rôle défensif et de poste d'observation, qui lui évite une ruine probable. Le développement urbain et portuaire de Burgo de Faro Novo, puis de Crunia, ne s'effectue vraiment qu'à la fin du XIIe siècle et durant le suivant, en relation avec le règne de Ferdinand II et le pèlerinage de Compostelle. La toponymie et le nom alors donné de Turrin de Faro suggèrent la restauration de la fonction de phare nocturne, mais la rampe extérieure semble ruinée, peut-être en relation avec la fonction défensive des siècles passés. Le réemploi de pierres de taille issues des parties effondrées de la Tour est attesté durant le Moyen Âge tardif, jusqu'à un édit municipal d'interdiction de 1557.
À compter du XIVe siècle, le port de La Corogne devient l'un des plus importants et des plus cosmopolites du royaume. C'est une étape essentielle entre l'Europe du Nord et le monde méditerranéen. La fonction de phare paraît alors pleinement restaurée. La Tour d'Hercule constitue le symbole majeur de la ville, au XVe siècle, comme principal motif héraldique de son sceau.
L'iconographie du XVIe siècle montre une Tour fortement restaurée, disposant notamment d'une lanterne en forme de dôme. La rampe extérieure n'existe plus, mais sa trace hélicoïdale est toujours présente. Des travaux pour des escaliers en bois sont mentionnés à la même époque. Plusieurs descriptions de la Tour sont données au XVIIe siècle. La première restauration véritablement repérable est celle que diligenta le duc d'Uceda, capitaine général de Galice, en 1684-85. La présence d'un escalier intérieur est à nouveau attestée.
En 1755, le tremblement de terre de Lisbonne affecte de nombreuses constructions dans la région de La Corogne, mais la Tour résiste bien, grâce à sa conception architectonique et à la qualité de ses liants (voir Description).
La grande oeuvre de restauration - reconstruction de la Tour est entreprise à la fin du XVIIIe siècle, de 1788 à 1806, en deux temps. Les travaux sont réalisés en raison des nécessités de la navigation, de l'état extérieur de la Tour et de l'évolution des dispositifs d'éclairage. Ils sont confiés à l'ingénieur maritime, le lieutenant Eustaquio Giannini. Ils sont précédés et accompagnés de relevés et de plans précieux pour connaître la Tour à l'Époque moderne. Elle est alors fortement surélevée et munie d'une nouvelle lanterne à clocheton ; l'escalier intérieur est refait ; le parement extérieur et les ouvertures sont entièrement reconstruits (voir Description). Elle prend sa forme extérieure actuelle, d'un style néoclassique. Des travaux complémentaires sont effectués par José Giannini, le frère du précédent, entre 1799 et 1806. La lanterne et le système d'éclairage sont refaits en raison de critères fonctionnels et d'innovations récemment apparues ; le clocheton est remplacé par un nouveau, plus élevé ; une plateforme est ajoutée à la base de la Tour.
Le système optique est à nouveau changé en 1847, pour adopter un dispositif catadioptrique très performant, à lentilles de Fresnel.
Durant les années 1860, des bâtiments annexes sont construits et les voies d'accès sont refaites. Des travaux ont encore lieu en 1905 : l'escalier intérieur est à nouveau restauré, cette fois entièrement en pierre.
Le phare est équipé d'un éclairage électrique en 1926, dont la portée est de 32 milles nautiques.
Dans les années 1990, des fouilles sont entreprises à la base de la Tour, sous la plateforme rajoutée au début du XIXe siècle, afin de dégager les fondations romaines et les vestiges enfouis.
En 1991-1992, les façades de la Tour et le petit bâtiment romain sont restaurés.
De nombreuses légendes accompagnent l'histoire de la Tour, du Moyen Âge au XIXe siècle. Elles tentent d'expliquer en des termes mythiques et populaires ses origines et sa construction, avant toute compréhension historique et archéologique. Trois familles principales se dégagent : la légende de Bréogan dans la tradition celtoirlandaise, la légende gréco-romaine d'Hercule, demi-dieu à la force mythique qui lui laissa son nom moderne, et le conte de Trecenzonio à mi-chemin des deux précédentes. Ces récits mythiques sont attestés en Galice à partir du XIVe siècle, mais ils sont probablement plus anciens.
Compte tenu d'un phare en situation de fonctionnement, l'ICOMOS regrette l'absence de description des systèmes optiques, partie intégrante du phare et de son histoire, et de leurs changements intervenus notamment à l'époque moderne et contemporaine, en lien avec l'histoire de la navigation atlantique.

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