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Le centre historique de Bruges |
Bruges est un exemple exceptionnel d'habitat médiéval ayant bien conservé son tissu urbain historique tel qu'il a évolué avec les siècles et où le bâti gothique d'origine fait partie de l'identité de la ville. Bruges, l'une des capitales commerciales et culturelles européennes, a tissé des liens culturels avec différentes parties du monde. On associe cette cité à l'Ecole de peinture des Primitifs flamands.
Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 2000.
Histoire du site
Des fouilles archéologiques attestent la présence de l'homme dans la région de Bruges depuis l'âge du fer et la période gallo-romaine. Au VIIIe siècle, Bruges est mentionnée sous le nom de Municipium Frandrense, chef-lieu du Pagus Frandrensis et résidence des comtes mérovingiens. Là se situait le centre administratif et militaire de la région tandis qu'un commerce intense avec la Scandinavie s'établissait à cette période. Le nom de Bruges est mentionné pour la première fois au IXe siècle et le nom de Bruggia apparaît sur les pièces frappées par les Carolingiens. À cette époque, Bruges faisait partie de la ligne de défense contre les Normands et les premières fortifications existaient en 851 sur le site actuel du Bourg. Le noyau urbain se développa progressivement et devint centre portuaire et commercial au rayonnement européen. Les premiers remparts de la ville furent érigés en 1127. Leurs traces sont encore visibles dans les canaux intérieurs du centre ville. Un canal maritime fut creusé jusqu'à Bruges pour faciliter la navigation, consolidant ainsi son rôle maritime qui se prolongea jusqu'au XVe siècle, avec les avant-ports de Damme, Hoeke et Monnikenrede.
De 1200 à 1400, Bruges fut la capitale économique de l'Europe au nord des Alpes. La foire de Bruges fut instituée en 1200, et les contacts avec l'Angleterre furent les premiers à se développer, en particulier pour le commerce de la laine. Suivit l'établissement de relations avec d'autres régions - Europe du Nord, les pays allemands et la Méditerranée. La prospérité croissante de la ville se refléta dans la construction de bâtiments publics, tel que l'imposant Beffroi sur la Grand- Place, et Bruges devint rapidement une capitale économique de l'Europe. Le palais de la famille van der Buerse devint le centre financier, donnant son nom au concept de la Bourse. L'accroissement démographique continu de la ville explique la naissance d'institutions sociales à partir du XIVe siècle, parmi lesquelles l'Hôpital Saint-Jean et les hôtels-Dieu ou petits hospices. L'Hôtel de ville gothique, construit en 1376, demeure le plus ancien des Pays-Bas.
De 1384 à 1500, Bruges connut son âge d'or sous les ducs de Bourgogne. Sous Philippe le Bon (1419-1467) en particulier, Bruges devint le théâtre d'une brillante vie de cour. Elle devint la capitale de l'art flamand, avec Jan van Eyck, qui montra la voie aux Primitifs flamands et exerça son influence sur l'ensemble de la peinture en Europe. D'autres peintres furent attirés à Bruges, parmi lesquels Petrus Christus, Hans Memling, Gerard David et un grand nombre de maîtres anonymes. Bruges fut à la même époque le centre de l'enluminure et aussi celui de l'imprimerie, très peu de temps après Gutenberg. À Bruges furent imprimés les premiers livres en français et en anglais. Grâce à la présence des italiens, Bruges devint un centre d'humanisme et de Renaissance. L'activité de construction se poursuivit et Bruges s'orna d'un ensemble de palais nobles et d'édifices religieux de grand prestige.
À partir de la fin du XVe siècle, Bruges entra peu à peu dans une période de stagnation. Les régions flamandes furent intégrées dans l'Empire Habsbourg et la découverte de l'Amérique déplaça les intérêts économiques de l'Atlantique à la Méditerranée. Bruges poursuivit ses activités dans l'industrie textile et conserva ses liens avec l'Espagne mais elles perdit son rôle dans le commerce maritime au profit d'Anvers. Elle resta néanmoins active sur le marché monétaire international et conserva son rôle de centre humaniste ; Érasme la baptisa « la Nouvelle Athènes » et Thomas More y écrivit son Utopie. Du point de vue de l'architecture, le style médiéval gothique continua de dominer, accompagné cependant de la naissance d'un style proprement brugeois.
De 1600 à 1800, grâce à la construction d'un réseau de canaux, Bruges rétablit sa liaison maritime mais à un niveau modeste. La construction de nouveaux bâtiments se poursuivit cependant, et une interdiction de 1616 d'utiliser le bois dans les façades entraîna la restauration d'un grand nombre de façades en dur. La population de Bruges resta relativement modeste au cours de cette période et le besoin de s'étendre au-delà des remparts de la ville médiévale ne se fit sentir que beaucoup plus tard. L'influence de la Contre- Réforme, très vigoureuse à Bruges, se traduisit par l'installation de nombreuses congrégations religieuses. À la fin du XVIIIe siècle, l'empereur Joseph II de Habsbourg ordonna toutefois l'abolition des couvents « inutiles », tandis que d'autres édifices religieux furent détruits par les révolutionnaires français, parmi lesquels la cathédrale Saint- Donatien.
De 1815 à 1830, Bruges fit partie du Royaume Uni des Pays- Bas et depuis 1830 elle fait partie de la Belgique. L'arrivé du chemin de fer à Bruges en 1834 provoqua une remarquable césure dans le tissu urbain. À partir de 1854, l'administration communale prépara des plans pour une opération de transformation urbaine de type Haussmannienne, mais seul l'un d'entre eux fut exécuté, dans le quartier du nouveau théâtre, où le tissu médiéval fut détruit. Au cours du XIXe siècle, une colonie d'aristocrates anglais influença la vie culturelle de la ville et contribua à renouveler l'intérêt pour le patrimoine artistique de Bruges et la restauration des édifices historiques. De cette époque date la fondation de la Société d'Émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre Occidentale. Certaines restaurations lourdes furent infligées, allant jusqu'à la construction de copie d'édifices historiques disparus. Simultanément, le tourisme devint un nouveau centre d'intérêt pour la vieille ville. La ville a souffert de quelques dommages pendant les deux guerres mondiales mais la ville historique a globalement bien survécu. À partir de 1968, les politiques se portèrent sur la conservation du centre historique, conduisant à la création du Service de la Conservation et de la Rénovation urbaine et à l'établissement du premier plan de structure urbaine.
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